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Les Echos du Sud-Ouest

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Sansan Aristide Louis YOUL jeune aviculteur : « L’ entrepreneuriat, c’est ma vie, l’aviculture est dans mon sang »


On l’appelle affectueusement « Louis ». Sansan Aristide Louis YOUL se lance dans l’aviculture en 2014. Installé à Sorgbora dans la commune urbaine de Gaoua, le passionné de l’élevage acquiert des connaissances  pour se faire une place de choix dans son domaine. 

A ses débuts, Sansan Aristide Louis YOUL s’intéresse à l’élevage des poulets de race.  Il commence avec des fonds propres qu’il a acquis à Gaoua en vendant de l’eau avec un pousse-pousse. Ensuite il obtient un appui du Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ) à hauteur d’un million de FCFA en deux tranches. Cependant il ne connaîtra pas de succès. En effet, il n’a pas assez de connaissances en matière d’aviculture des races occidentales.

« Cet investissement a été un réel échec pour moi, une maladie a ravagé toute la volaille. Ce fut une perte totale. Heureusement quand j’ai expliqué cela aux responsables de la structure d’octroi de crédit, ils m’ont compris. Ils m’ont donné le temps de me reconstruire à nouveau. J’ai dû faire la maçonnerie pour me faire de l’argent. J’ai pu m’acheter une moto, construire un local où actuellement je fais l’élevage de volailles de races locales » nous confie le jeune Sansan.

Il vient de vendre une bonne partie de sa volaille il y a quelques jours. A notre arrivée,  la centaine de têtes composée de poulets et de pintades qui reste est repartie dans quatre maisonnettes. Près d’une dizaine de poules couvent des œufs. Dans un autre poulailler, des poussins sont alimentés dans une cage.

« J’ai une couveuse d’une capacité de 360 œufs que j’ai moi-même confectionnée et qui fonctionne très bien. Mais pour l’utiliser il faut au moins 120 œufs. J’utilise du gaz pour le faire fonctionner. Quand je fais les calculs, je trouve que c’est une perte d’utiliser du gaz pour faire éclore moins de 120 œufs » explique Sansan Aristide Louis YOUL.

Sansan Aristide Louis YOUL est une référence à Barkpéréna dans le domaine de l’aviculture. Son hôte, Pandjouté YOUL apprécie énormément le jeune Sansan : « Grâce à ce jeune homme, nous n’avons plus besoin de nous rendre à Gaoua ou à Bouroum-bouroum pour acheter des poulets pour les cérémonies et les sacrifices. C’est un jeune qui s’en sort bien. Je lance vraiment un appel aux autres jeunes de Barkpéréna à bannir l’orpaillage ou l’émigration en Côte-D’ivoire et revenir au village. Ils peuvent entreprendre comme Sansan »

Sansan Aristide Louis YOUL ne regrette pas son choix. « J’ai toujours rêvé travailler pour mon propre compte. Après le BEPC, j’ai quelques fois passé les concours de la fonction publique. Je n’ai jamais souhaité être agent de la fonction publique. J’avais à l’idée de prendre un prêt pour entamer l’aviculture et par la suite quitter la fonction publique si possible. Quand on recense les plus nantis au Burkina, il faut reconnaître qu’ils viennent en majorité des gens qui ont osé créer leurs propres entreprises ».  Sansan vend sa volaille à Barkpéréna même sur la RN 12. Il procède à la vente quand les poussins atteignent 2 ou 3 mois. De 2019 à 2020 il a engrangé 700.000f CFA environs.  Les fruits de ses efforts lui ont permis d’ouvrir d’un atelier de dépannage de téléphones portables et de confection de couveuses. Il a pu également se construire un poulailler et une maison d’habitation pour lui-même.

Les difficultés ne manquent pas

Comme dans tout autre domaine, Sansan Aristide Louis YOUL connait des difficultés dans l’aviculture. La cherté des aliments à volaille, l’accès à certains produits de traitement de la volaille et les bas prix d’achats dans les marchés locaux constituent ses principaux soucis. Il lance un appel aux bonnes volontés pour un accès plus conséquent aux microcrédits pour mieux relancer son activité. Il ne manque pas de lancer un appel à la jeunesse pour plus d’engagement dans l’auto entrepreneuriat.

Lassina COULIBALY



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