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Les Echos du Sud-Ouest

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Momo Wabiro : « Je suis fier d’être Lobi »


Originaire du village de Minao dans la commune de Tiankoura, province de la Bougouriba, Momo wabiro a travaillé dans l’usine grand moulin de Banfora de 1976 à 1977. Affectueusement appelé le commandant des troupes par ces enfants, Il a travaillé  à la SOFIB pendant 18ans avant de prendre sa retraite en 2005. Depuis lors, Momo Wabiro est devenu ambassadeur  et porte flambeaux de la culture des peuples rameaux Lobis et ce dans les grandes manifestions.  La rédaction de Bafujiinfos l’a rencontré le 11 décembre dernier à l’issue du défilé civil et militaire.

Il ne passe pas inaperçu dans les grandes cérémonies. Son accoutrement attire l’attention de tous et de nombreuses personnes le sollicitent pour des clichés. Sa tenue vestimentaire est la principale cause. Cette tenue  rappelle l’époque d’un peuple, celui des rameaux Lobis ( Birifor, Dagara, Djan, Gan Lobi et Pougli). Dans la plupart des manifestations sa tenue se résume à un carquois, une flèche, un gourdin, une gibecière, une gourde, une casquette traditionnelle  et se couvre toujours de pots d’animaux. Ces vêtements sont le symbole d’un peule celui des Lobis, peuple vivant dans le Sud-ouest du Burkina. Ces outils le Lobi les utilisent pour sa défense et sa protection a-t-il assuré.

Pour cet ambassadeur de la culture Lobi « Tout a commencé en 2002 à la SNC. C’est Sansan kambiré un agent de la Sonabel qui m’a encouragé à persévérer ». M. Momo se rappelle de ses débuts« Je charlatais et les gens riaient de moi à cette SNC». Exactement, Momo Wabiro ne passe pas inaperçu à chaque édition de la SNC ou la région du Sud-ouest est représentée dans le village dédiée aux communautés.

Avant d’adopter cette tenue, le sexagénaire a fait une rétrospection sur l’accoutrement de ses parents et surtout de son grand-père. « Je me rappelle bien  de son accoutrement des années 1958 et 1959 .Il s’habillait exactement comme je le fais aujourd’hui. » a laissé entendre Wabiro Momo

Pour être en phase avec l’accoutrement de son grand père, M. Momo se recouvrait des tenues du défunt avant d’en fabriquer pour lui-même (un carquois, une flèche, un gourdin, une gibecière, une gourde, une casquette traditionnelle et couvert de pots d’animaux).

« C’est ma culture .Pas question de l’abandonner »

Momo Wabiro a-t-il honte de s’habiller de la sorte? Négatif nous répond-il. « Je suis fier et heureux de savoir que par moi, beaucoup de gens connaissent un peuple dénommé Lobi ». Il poursuit en ces termes : «le regard d’autrui ne me dit rien .Quel que soit mon titre je reste et je demeure Lobi » .Sami Momo, médecin à l’hôpital yalgado et troisième fils de wabiro a dit toute sa fierté à l’endroit de son père. « Il se bat pour conserver la tradition. C’est une fierté de l’avoir comme père »

 En ce 21ème siècle le vœu ardent de M. Momo est de voir la culture de ce peuple perdurer pour les générations futures. Pour y arriver, il invite chaque fils de la région du sud-ouest à la prise de conscience. « Nos pratiques culturelles sont en voie de disparition. Pire ma langue qu’est le lobiri est fortement menacée. Et il faut que chacun fasse quelque chose à son niveau  pour qu’elle ne disparaisse pas», s’exclame-t-il.

Dans cette même dynamique, Momo Wabiro invite la jeunesse à ne point renier son origine. Jusqu’à ce jour le sexagénaire n’a reçu aucune distinction ou reconnaissance de la part des autorités.

Dalou Mathieu Da 



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