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Les Echos du Sud-Ouest

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Kpèhè Kam : L’enseignant faiseur de 100% au CEP


En 13 ans de service, Kpèhè Kam a réussi la prouesse de réaliser son 9ème 100% au certificat d’études primaire(CEP) . Affectueusement appelé le génie par ses élèves, Kpèhè Kam force l’admiration de ses collègues et de ses supérieurs hiérarchiques . C’est l’exemple d’un jeune courageux et combatifBafujiinfos est allé à sa rencontre.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».  Ce dicton colle bien à Kpèhè Kam directeur de l’école primaire publique de Zinka auteur d’un 100% au CEP session 2018. En effet ce enseignant de 34ans a présenté 26 élèves et deux candidats libres à cet examen. C’est un succès de plus, mais pour celui-là qui a commencé sa carrière en 2005 se rappelle de son premier 100% « C’est pendant l’année scolaire 2007-2008 que j’ai réalisé cela ». Si aujourd’hui on lui attribue neuf  100%, Kpèhè Kam refuse cela « C’est vrai, mais je pense qu’un de ces succès revient à un de mes collègues Etienne Ouédraogo qui était mon suppléant. Je lui dédie ce succès ».

Quel est votre secret ? Est-ce des marabouts ? (rire). Pour celui qui fait la fierté de toute une région, il n’y a pas de secret particulier « Je suis venu dans l’enseignement  par vocation et pour combattre l’ignorance ». Pour M. Kam, la plus grande richesse de l’homme est l’enfant. «  C’est un devoir pour moi de faire réussir les enfants qu’on me confie. C’est une obligation ». Outre la vocation, notre enseignant estime que c’est le travail qui est à la base de son succès. « Tous les jeudi, Samedi, dimanche, matin et soir, je travaille avec les enfants. Les élèves n’ont pas le même niveau. C’est pourquoi, il faut d’autres créneaux en dehors des heures normales pour encadrer les faibles et maintenir la la flamme des excellents ». En plus de cela M. Kam avoue n’avoir pas de congé. « Personnellement  je n’ai pas de congé. Mon objectif c’est de faire réussir les enfants que j’encadre. De concert avec mes collègues j’organise au moins 11 examens blancs pour mes élèves. Cela me permet de mesurer le niveau et de rectifier le tir» ajoute-t-il.

                        Les deux facettes de l’école du directeur faiseur de 100%

Tout n’est pas rose pour le faiseur de 100%. La première difficulté est la normalisation de son école de six classes. Avec la saison, les 3 classes sous paillotes sont déjà en lambeaux. De ces propos, l’on retiendra également que l’enseignant injecte ses propres ressources financières pour  acheter du matériel au profit de l’école « J’ai des jeunes enseignants avec moi et je m’évertue à ne pas les décourager ». Tout optimiste il assure que ce sont les difficultés qui font l’homme.

Que diriez-vous à vos collègues ?

« C’est le travail qui fait l’homme. Il faut travailler là où on vous envoie ». Il poursuit en affirmant que «  c’est l’homme qui fait son milieu. Il n’y a pas de milieu facile ou difficile. Je dirai  à mes collègues qu’une fois dans une localité, il faut travailler à avoir la confiance des populations locales. C’est très important ». Un conseil non moins important, Kpèhè Kam invite ses collègues à faire beaucoup de recherches, car dit-il, les connaissances d’hier et d’aujourd’hui se complètent. Il insiste également « Il faut appliquer à la rigueur les nouvelles méthodes d’enseignements telles que la pédagogie différenciée et celle de groupes ».

Kpèhè Kam et ses collègues de l’école de Zinka

La richesse d’un homme n’est pas que matériel ou financier nous répond-il , lorsque que nous lui demandons qu’as-tu gagné après ces résultats ? Je suis fier et plus que content. « Aujourd’hui certains de mes élèves ont réussi. J’ai des élèves policiers, gendarmes et militaires. A voir ça seulement je suis satisfait». Tout contre fait, Kpèhè Kam reconnait avoir obtenu des lettres de félicitations de sa direction régionale, de la communauté de Zinka et de la mairie de Legmoin. En plus de cela, M. Kam se souvient des attestations, des sacs en cuir, des dictionnaires et des documents pédagogiques obtenus à l’occasion des journées de l’excellence organisée par la direction provinciale de l’éducation nationale du Noumbiel.

Pour ce qui est de l’avenir Kpèhè Kam s’en remet à Dieu et compte passer le cap des instituteurs certifiés pour devenir encadreur. « Je voudrais un jour partager ma jeune expérience avec les enseignants en tant qu’encadreur ». D’ailleurs, le faiseur de 100% traduit toute sa gratitude à ses collègues et à ses supérieurs hiérarchiques pour le soutien constant.

Né le 22 Juin 1984 à Eloka Palm industrie un département de Bingerville en côte d’ivoire, le prénom est une déformation du prénom Bê en langue Djan qui signifie 4ème fils. Il a débuté ses études primaires république de côte d’ivoire  avant de rejoindre la commune de Dolo son village natal pour poursuivre ses études en classe de CE2. C’est en 2004, qu’il est admis au concours des enseignants et y a passer une année à l’ENEP de Gaoua.

Clément Bado correspond communal

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Dalou Mathieu Da



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