Il s’est tenu le lundi 02 décembre 2019 dans la salle de conférence du gouvernorat du sud-ouest à Gaoua, une rencontre d’échange avec les forces vives de la région sur la gestion des conflits communautaires. Organisé par le ministère en charges des droits humains, cette rencontre présidée par la ministre des droits humains et de la promotion civique Maminata Ouattara a pour objectif de permettre aux forces vives, aux membres des observatoires de mieux comprendre le guide et de se l’approprier afin d’être à même de prévenir et de résoudre les conflits au niveau de leurs zones d’intervention.
Depuis quelques années, le Burkina connait des conflits communautaires qui touchent les populations à la base. Des conflits fonciers, des conflits intercommunautaires, des conflits agriculteurs-éleveurs, ou des conflits liés à la chefferie traditionnelle, occasionnent tous de nombreuses pertes en vies humaines. Au-delà des pertes en vies humaines, ces conflits engendrent des déplacements de populations et remettent en cause le mieux vivre ensemble et la cohabitation pacifique.
Afin de préserver la paix et éviter tout risque qui peut amener le pays à sombrer dans un état d’insécurité généralisé, le ministère des droits humains et de la promotion civique a entrepris une série d’actions qui l’a conduit à l’élaboration du guide de prévention et de gestion des conflits communautaires.
Le ministère en charge des droits humains a jugé nécessaire de travailler avec l’ensemble des acteurs impliqués également dans la prévention et la gestion des conflits, afin de mener des actions concertées pour plus d’efficacité. D’où la création de l’observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Cet observatoire a des démembrements aux niveaux régional, provincial, départemental et villageois afin de toucher au plus près les communautés à la base.
Pour la ministre en charge des droits humains, Maminata Ouattara, ce mécanisme a été institué par décret en 2017 et en 2019 une secrétaire permanente a été nommée au sein du ministère. Elle a poursuivi en affirmant que « depuis 2015 à nous jours il y a un travail qui a été fait par le ministère pour installer l’observatoire sur toute l’étendue du territoire national du niveau régional, jusqu’au niveau villageois à hauteur de plus de 50%. Donc nous, avons la charge de poursuivre l’installation des observations, et les rendre opérationnels parce que l’opérationnalisation nécessite la formation les membres ».
Sont membres de cet observatoire, les autorités administratives, religieuses, coutumières, et des associations. Elle a souligné que ces éléments doivent être formés sur les mécanismes de médiation et de conciliation. Qu’ils leurs donneront les moyens nécessaires de pouvoir identifier à temps les indices de conflit pour pouvoir les étouffer. Mais au cas où le conflit s’éclaterais qu’ils aient les rudiments nécessaires pour pouvoir les gérer a dit le ministre. Par rapport aux attentes des acteurs du sud-ouest, que sont les chefs coutumiers, autorités administratives les gouverneurs, haut-commissaire, préfets et les conseils villageois de développement le ministre a invité ces derniers à partager leurs difficultés afin de leur permettre d’améliorer le mécanisme. « Nous savons qu’ils ont des attentes venant du gouvernement pour ce qui concerne les moyens logistiques pour mener à bien le travail. Nous attendons d’eux des échanges fructueux pour nous permettre de faire fonctionner au mieux ce mécanisme ».
La secrétaire permanente de l’observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires Louise Anne Go, a été chargée de présenter sa structure. Elle a d’abord décliné la composition de ce laboratoire qui est constitué de cinq organes à savoir le conseil national basé au niveau de la capitale, dans chaque région il existe un démembrement, des démembrements au niveau provincial, départemental et au niveau village. Et en termes d’attribution de ce laboratoire, elle a expliqué qu’il a pour mission de prévenir et gérer les conflits communautaires. Elle a insisté que ses missions consistent à collecter, à traiter et analyser toutes les informations liées aux conflits communautaires et de travailler à les gérer, à évaluer tout risque de conflit afin de pouvoir mener des actions allant dans le sens de les gérer, résoudre tous les conflits, mener l’alerte précoce, détecter tous les signes de conflit afin de l’étouffer. Elle a signifié aux forces vives qu’en cas d’échec ils doivent informer la hiérarchie supérieure.
En poursuivant dans sa présentation, elle a précisé que l’observatoire est un cadre de référence et le gouvernement doit travailler à équiper cet observatoire en moyens matériels, humains et financiers, afin de pouvoir opérationnaliser tous les départements et permettre à cette structure de pouvoir mettre à la disposition de tous les acteurs intervenant dans la gestion des conflits communautaires tous les éléments d’information. Elle a terminé en indiquant que des actions de sensibilisation seront menées à travers des ciné-débats, des théâtres fora, et des réunions au niveau des secteurs. Victorien DIBLONI