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Les Echos du Sud-Ouest

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8ème édition du forum de l’APFG : La lutte contre les MGF et les mariages d’enfants au cœur des échanges


L’association pour la promotion féminine de Gaoua a organisé du 20 au 22 février 2020 la 8e édition du forum régional des femmes du sud-ouest. L’objectif de ce forum est de faire le bilan des interventions des différents acteurs de lutte contre les mutilations génitales féminines  (MGF) sur le terrain afin d’identifier les goulots d’étranglement et les défis à relever pour des interventions efficaces. Ce forum a connu la présence d’associations sœurs venues d’autres régions et des pays voisins et de la sous-région. La cérémonie a été présidée par le Gouverneur de la région du sud-ouest Tagsséba NITIEMA.

« La problématique des violences faites aux filles/femmes, cas des mutilations génitales féminines (MGF) et du mariage d’enfants » c’est sous ce thème que s’est tenue à Gaoua la 8e édition du forum régional des femmes du sud-ouest. Cet évènement a regroupé les associations de femmes et de jeunes, les autorités coutumières, les responsables des ONG et associations partenaires  de la région mais aussi venus des régions du centre-sud, des cascades, des Hauts-bassins et des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Sénégal. Pendant deux jours plusieurs activités ont été menées avec pour objectif d’identifier les goulots d’étranglement et les défis à relever pour des interventions plus efficaces contre les phénomènes de MGF et de mariages d’enfants. En effet, malgré les multiples efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires, la situation des enfants et des adolescents en matière de protection n’est guère reluisante. Ils sont toujours victimes de violences sous diverses formes notamment l’excision, la traite, les mariages forcés et/ou précoces etc. Pour ce qui concerne les MGF, elles touchent presque toutes les tranches d’âge des femmes et continue de se pratiquer aussi bien en ville qu’en campagne.

« Ainsi, le taux d’excision des enfants de 0 à 14 ans est passé de 23% à 13%  entre 2005 et 2010 puis 11,3% en 2015 ; Le pourcentage des jeunes filles excisées de 15 à 19 ans a également enregistré une baisse, passant ainsi de 57,7% à 42,4% entre 2010 et 2015. Aussi le taux de d’excision des femmes en âge de procréer a connu une baisse passant de 75,8% en 2010 à 67,6% en 2015 » a avancé la présidente de l’APFG, Ini DAMIEN/YOUL. Dans la région du sud-ouest 150 cas de MGF ont été déclarés en 2019 selon les données du Ministère en charge de la femme.  Quant à la pratique du mariage d’enfants, le Burkina Faso est classé au 5e rang mondial sur la base de la prévalence du phénomène.

Aux termes des  travaux du panel organisé à cet effet, les délégations se sont réjouies de l’initiative de la rencontre et de l’ambiance amicale qui a prévalu tout au long de ces journées. Toute chose qui leur a permis d’harmoniser les points de vue sur le contenu à donner aux différents éléments d’échanges. Au titre des résolutions, les délégations ont pris des engagements afin d’approfondir les échanges sur les perspectives de collaboration notamment la mise en place d’un réseau d’organisation de lutte contre les violences basées sur le genre et le partage de bonnes pratiques dans le domaine de la lutte. Afin de formaliser le cadre de partenariat, les parties ont décidé de la mise en place d’un comité chargé d’élaborer un avant-projet de protocole d’accord qui sera examiné lors d’une prochaine rencontre.

Les travaux de ce forum ont été présidés par Tagsséba NITIEMA, Gouverneur de la région du sud-ouest. « Je reste convaincu que ces échanges et partage d’expériences contribueront à une prise de conscience plus grande par les populations cibles de la réalité des méfaits des MGF et des mariages d’enfants et de la nécessité de leur abandon. Je vous exhorte donc à vous investir sans retenue dans votre tâche d’acteurs de terrains de lutte contre la pratique de l’excision et des violences basées sur le genre » a-t-il dit à la clôture des activités de ce forum.

Dar Flavien DA



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