Ouagadougou, 14 avril 2025 – C’est avec émotion et satisfaction que Youl Djemé, jeune médecin burkinabè, a soutenu avec brio sa thèse de doctorat en médecine ce lundi à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Son travail, intitulé « Profil hématologique au cours de la tuberculose à propos de 176 cas de 2021 à 2024 dans les services de pneumologie et de maladies infectieuses du CHU Yalgado Ouédraogo », apporte un éclairage précieux sur une pathologie toujours préoccupante au Burkina Faso.

La tuberculose, maladie infectieuse à transmission interhumaine causée principalement par le Mycobacterium tuberculosis (ou bacille de Koch), reste l’une des causes majeures de morbidité dans le pays. Le choix du sujet de recherche s’est imposé à l’impétrant par l’urgence de mieux comprendre les manifestations hématologiques de cette affection, encore peu explorées dans la littérature scientifique burkinabè.

« Les anomalies de l’hémogramme comme l’anémie, la leucopénie ou la thrombocytose sont fréquentes dans notre contexte. Mais aucune étude n’avait été menée au Burkina Faso pour les relier de façon claire à la tuberculose », explique Dr Youl.

Des résultats qui interpellent

L’étude de 176 patients hospitalisés a révélé une fréquence hospitalière de la tuberculose de 8,56 %, touchant majoritairement les hommes (62,5 %) avec un âge moyen de 43,5 ans. L’un des faits marquants de la recherche est le taux élevé de co-infection tuberculose/VIH estimé à 40 %, confirmant la redoutable synergie entre les deux pathologies.

Sur le plan hématologique, les résultats sont tout aussi alarmants :

√Anémie : 85 % des cas

√Hyperleucocytose : 38 %

√Lymphopénie : 48 %

√Leucopénie : 15 %

√Thrombopénie : 22 %

√Thrombocytose : 21 %

Parmi les facteurs associés à ces anomalies, on retrouve notamment l’infection au VIH, la fièvre, l’anorexie, le diabète, la tachycardie et la douleur thoracique. Ces données soulignent l’importance d’un suivi biologique régulier et rigoureux dans la prise en charge des patients tuberculeux.

Un aboutissement et une fierté

« Bien sûr que je suis satisfait ! », confie le nouveau docteur. Et pour cause : « Comme tout étudiant en médecine, le jour de la soutenance est le plus important des huit années d’abnégation et de sacrifices ». Ce jour marque pour lui non seulement la fin d’un parcours exigeant, mais aussi le début d’un engagement renouvelé au service de la santé publique.

Le travail de Dr Youl Djemé constitue une avancée dans la compréhension des impacts de la tuberculose au Burkina Faso. Il est également un plaidoyer en faveur d’une approche plus intégrée et attentive aux paramètres hématologiques dans la prise en charge de cette maladie endémo-épidémique ont rappelé professeureGisèle BADOUM/OUEDRAOGO présidente du OUEDRAOGO, Dr Arnaud Jean Florent TIENDREBEOGO , Directeur de thèse et Dr Salam SASAWADO Membre du jury . Ils ont rappelé que cette problématique de santé publique est d’actualité. Le directeur de thèse lui envisage la publication de ce travail de recherche dans une revue scientifique.

Dalou Mathieu Da