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Les Echos du Sud-Ouest

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Région du Djôrô : Les acteurs des médias  outillés sur les nouveaux mécanismes de régulation


La salle de réunion de la Direction Régionale de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (DRCCAT) du Djôrô a servi de cadre, ce mardi 15 juillet 2025, à la première conférence spécifique des médias de l’année. Placée sous le thème « Régulation des médias à l’ère du numérique : attributions et pouvoirs de sanction du CSC », cette rencontre visait à renforcer les capacités des professionnels de l’information et des communicants sur les nouvelles dynamiques de régulation.

L’activité a été présidée par le Gouverneur de la région Siaka Barro, représenté par le Secrétaire Général Robert Zoungrana. Elle a été animée par Abdoulaye Dao, journaliste, spécialiste en sciences et techniques de l’information et de la communication, et actuel Directeur général de la publicité et de l’observation des contenus.

Ils étaient une vingtaine de participants composés de journalistes, responsables de médias, blogueurs, influenceurs et chargés de communication de structures publiques, réunis pour mieux comprendre les nouvelles exigences imposées aux métiers de l’information à l’ère du numérique.Avec le numérique, l’information circule de manière incontrôlée. « Avec l’avènement du numérique, l’information va dans tous les sens. N’importe qui prend un téléphone et se prend pour un journaliste donc, très souvent, il y a des dérapages, la désinformation, des messages d’incitation à la haine et bien d’autres. C’est ce qui a amené la direction régionale à réfléchir à une conférence sur ce thème pour non seulement outiller les acteurs des médias mais, aussi les chargés de communication, des influenceurs, des blogueurs à comment donner l’information de façon responsable et professionnelle sur les réseaux sociaux et les médias »,a expliqué Ève Carol Mariam Yamwemba, Directrice régionale de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Djôrô.

Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire Général de la région a salué l’initiative qui, selon lui, favorise une meilleure compréhension des missions, attributions et leviers d’action du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) dans un contexte où les frontières entre professionnels et non-professionnels de l’information deviennent floues. Il a également insisté sur l’importance d’un dialogue constructif entre le CSC et les acteurs médiatiques locaux, en vue d’une régulation adaptée aux réalités du terrain.

Abdoulaye Dao dans sa communication, a présenté en détail les missions du CSC, ses pouvoirs de sanction, ainsi que les obligations légales qui s’imposent à tous ceux qui diffusent de l’information, qu’ils soient journalistes ou non. « Il se trouve que nous sommes aujourd’hui face à une nouvelle réalité. Il y a beaucoup d’acteurs qui sont vénus en ligne de contre qui n’ont pas suivi de formation professionnelle et qui sont amenés à communiquer. Donc, en la matière, pour la règlementation, c’est le code pénal qui s’applique à eux. Ainsi, tout ce qui est interdit aux journalistes professionnels est également interdit à ces acteurs parce qu’ils font de la communication. C’est de leur faire comprendre que bien que n’étant pas des professionnels, ils sont aussi passibles de sanction, surtout, leur sanction est encore plus grave parce que eux ils n’ont pas de circonstance atténuante », a-t-il averti.

La session a été suivie d’échanges francs et constructifs sur les difficultés rencontrées par les participants dans leurs activités quotidiennes. Le conférencier a insisté sur le respect des fondamentaux du métier à savoir la recherche de la vérité, le recoupement des faits, l’équilibre dans le traitement de l’information et la soumission à la loi.

Une initiative saluée unanimement par les participants. Pour Charles Sanou, l’un d’eux, « cette formation est une réelle plus-value. Elle nous permet de mieux appréhender les enjeux légaux et éthiques du journalisme, surtout dans un environnement de plus en plus numérique. »

De son côté, la Directrice régionale s’est réjouie de la mobilisation et de l’intérêt manifesté par les acteurs présents. Elle a réaffirmé l’engagement de sa direction à accompagner les médias locaux sur le chemin de la professionnalisation.

À l’heure où la frontière entre information et rumeur devient de plus en plus poreuse, cette conférence vient rappeler l’importance d’une régulation rigoureuse et inclusive. Une régulation qui ne bride pas la liberté d’expression, mais qui l’encadre pour qu’elle serve, en toute responsabilité, le droit à une information fiable et équilibrée.

Wonomana Da



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