Mort aux côtés du capitaine Thomas Sankara le 15 octobre 1987, Der Jean André Somda fut plus qu’un simple chauffeur. Son engagement, sa loyauté et sa rigueur en ont fait une figure discrète mais essentielle de la Révolution burkinabè. Retour sur le parcours d’un homme de devoir dans cet article de bafujiinfos.
Né le 2 avril 1951 à Pintou, dans la commune de Zambo, province du Ioba, Der Jean André Somda incarne cette génération de soldats burkinabè dévoués, forgés dans la rigueur et l’esprit de service. Après des études à l’école catholique de Disshin, il rejoint l’armée en 1972 dans le cadre du contingent CIA. Très tôt, il se distingue par sa discipline et sa maîtrise des techniques militaires.
Titulaire du brevet de parachutisme dès le 3 mai 1972, il gravit les échelons avec constance. Il obtient son permis de conduire militaire le 26 juin 1981, renforcé par plusieurs autres certificats le 16 janvier 1984. Ses compétences et son sérieux lui valent d’être promu au grade de caporal le 2 décembre 1986.
C’est pourtant son dernier rôle qui le lie à jamais à l’histoire du Burkina Faso. En tant que chauffeur attitré du président Thomas Sankara, il devient un compagnon silencieux mais crucial, témoin quotidien de la Révolution en marche. Le 15 octobre 1987, il meurt en martyr, exécuté avec le président et d’autres compagnons lors du coup d’État tragique qui bouleversera le pays. Des informations, l’homme aurait reçu les balles de celui qu’il avait personnellement fait venir pour l’aider dans la conduite. Ce dernier a été assassiné par ses collègues après le coup d’État du 15 octobre.
Sa loyauté jusqu’au dernier souffle fait de lui un symbole de fidélité, de courage et de sacrifice.
Des proches affirment que Der Jean André avait une intimité réelle avec le père de la Révolution. Ce dernier fut le parrain du 4ème enfant de Der André. En hommage à son patron, le caporal a donné le prénom de Thomas. Ce dernier aurait été amené par l’épouse du capitaine Thomas Sankara en exil.
Me Benewendé Sankara raconte une anecdocte à l’exhumation des restes du capitaine et ses compagnons, le 26 Mai 2015 soit 28 ans après son assasinat » L’anecdote est que à l’exhumation des restes le crâne du regretté Somda Der avait encore quelques cheveux. Des gens dans l’assistance ont murmuré : c’est un vrai grand père « .
Bien avant d’être le conducteur du capitaine Thomas Sankara, Der Jean André SOMDA était le conducteur de Jean de Dieu SOMDA, ministre des affaires étrangères de l’époque.
Sansan SOMÉ, le p’tit soleil
Dalou Mathieu Da
