L’Association des blogueurs du Burkina (ABB) a organisé, ce jeudi 12 décembre 2024, la deuxième édition de son dialogue numérique au sein de son siège, situé à Katr-yaar. L’événement avait pour thème : « Crise sécuritaire et désinformation : Renforcer l’esprit critique des internautes burkinabè ».
Cette initiative visait à sensibiliser et à outiller les internautes burkinabè contre la prolifération des fausses informations, un enjeu particulièrement crucial dans le contexte actuel de crise sécuritaire.
Un appel à renforcer l’esprit critique
Selon Koundjôrô Gabriel Kambou, président du conseil d’administration de l’ABB, l’objectif de ce dialogue numérique était de fournir aux citoyens des outils pour naviguer de manière critique et responsable sur les réseaux sociaux. « Il s’agit de donner aux citoyens les armes nécessaires pour faire face à la prolifération des fake news », a-t-il déclaré.
Les réseaux sociaux, un terreau fertile pour la désinformation
Le conférencier principal, M. Boukari Ouoba, a introduit son exposé en soulignant que les réseaux sociaux sont devenus un terrain fertile pour la propagation des fausses informations. Il a mis en lumière la crise mondiale de l’information, marquée par : une perte de monopole des canaux d’information traditionnels ; un discrédit et une délégitimisation des acteurs classiques tels que les journalistes. « Autrefois, quand on parlait d’information, on pensait immédiatement à la radio, à la télévision, ou à la presse écrite. Le journaliste était la référence incontestée. Aujourd’hui, avec l’avènement des réseaux sociaux, n’importe qui peut produire et diffuser une information », a-t-il déploré.
Faire face à la désinformation : une priorité
Dans son intervention, M. Ouoba a clarifié les concepts de désinformation et mésinformation, des phénomènes amplifiés par l’infobésité, c’est-à-dire la surcharge d’informations. Il a expliqué que la désinformation est intentionnelle et repose sur des pratiques comme la manipulation, les faux contextes, ou les titres sensationnalistes. La mésinformation, quant à elle, relève d’une transmission involontaire d’informations erronées. « En période de crise, l’information est souvent la première cible. C’est un élément clé de notre santé mentale, physique et psychique. Il est donc primordial de faire attention aux informations que nous consommons », a-t-il insisté.
Les solutions face aux fausses informations
Pour contrer la désinformation, M. Ouoba a plaidé pour une démarche fondée sur le doute systématique et la vérification des faits. Il a recommandé de se poser des questions essentielles, telles que : Qui diffuse cette information ? Quel est l’objectif derrière cette publication ?Le contexte de l’information est-il crédible ? Ces réflexes permettent d’identifier la source et de réduire les risques de désinformation. Par ailleurs, il a insisté sur l’éducation aux médias et la lutte contre l’addiction aux réseaux sociaux, afin de renforcer l’esprit critique des internautes.
Un échange enrichissant
La présentation a été suivie d’une session de questions-réponses, au cours de laquelle le conférencier a approfondi ses explications et répondu aux préoccupations des participants. Ces échanges interactifs ont permis de clore la conférence sur une note de satisfaction et de reconnaissance envers l’ABB.
Aimé Farma (stagiaire)
Sansan Somé