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Les Echos du Sud-Ouest

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Occupation des enfants en période de vacances : Esther Yéri Kambou et Apolline Lili Kobiéboyiriwé parcourent deux fois 10 kilomètres pour vendre leur marchandise


L’entreprenariat occupe une place prépondérante dans cette ère qui nous abrite. Certains parents tentent alors d’inculquer les valeurs entrepreneuriales aux enfants dès le plus jeune âge. Par contre d’autres enfants s’y mettent volontairement par amour. C’est le cas de Y. Esther âgée de 12 ans et Apolline Kobiéboyiriwé âgée de 13 ans qui occupent sainement leurs vacances dans la vente des arachides, du savon liquide et des bonbons fait à base du lait concentré et sucré (toffi).

Candidats heureux au Certificat d’Etude Primaire (CEP) 2024, Esther Kambou et Apolline Kobiéboyiriwé profitent des vacances en se faisant des bénéfices grâce à la vente des arachides, du savon liquide et du bonbon au lait. Résidantes au secteur 04 dans la ville de Gaoua, ces deux jeunes filles refusent de s’aligner dans le rang des oisives. Après quelques travaux ménagers dès le réveil, elles quittent rapidement la maison dans le but de se faire de l’argent pour éviter de tendre la main aux parents à chaque occasion. En effet, ces deux écolières, marchandises à la tête, un petit sac en bandoulière, parcourent chaque jour l’axe Gaoua-Batié tout en vendant dans les villages périphériques jusqu’à Tonkarlamine. C’est à Djilègnôra, un village situé à 8km de Gaoua que nous les avons rencontrées. Elles rebourssaient chemin pour la capitale.

Apolline Lili Kobiéboyiriwé se plait bien dans son activité. « Je suis contente de sortir chaque jour pour vendre. Il n’y a pas de difficulté dans mon activité. J’arrive à tout vendre avant de rentrer le soir ». Selon Lili la vente des arachides est un travail qui génère des bénéfices. « J’utilisais l’argent des parents pour payer mes arachides mais maintenant que ça va un peu j’ai remboursé et je paie les arachides avec mes propres revenus. Par jour, je peux avoir entre 2000f et 3000f comme bénéfice. Tout dépend de la quantité ». Apolline précise qu’après la vente le bénéfice est remis à ses parents pour ses propres besoins. Kobiéboyiriwéne ne parcourt pas seule les 15 kilomètres. Elle est toujours accompagnée par Esther Yéri Kambou. Celle-ci vend des bonbons à base du lait concentré et sucré.

« J’ai décidé de vendre parce que quand je reste à la maison, il n’y a rien à faire et c’est fatiguant», affirme Esther Kambou. Pour Yéri Esther, rester à la maison toute la journée est une tâche très énorme. Elle décide alors d’occuper ses journées dans la vente ambulante du ‘’toffi’’. Par ailleurs, cette activité est belle rémunératrice pour KAMBOU. « En vendant les toffis, je gagne les bénéfices et je fais la connaissance de nouvelles personnes. Je peux avoir 1500f comme bénéfice chaque jour. L’année passée j’ai vendu et j’ai remis le bénéfice à mes parents pour mes petits besoins à la rentrée scolaire », clame Yéri Esther.

Finit la vente, Esther et Lili regagnent la ville avec un visage remplit de satisfaction et des pieds colorés de poussière.

Bien que commerçantes pendant les vacances, ces jeunes filles voient le futur dans un autre angle. Esther Yéri Kambou se voit plus dans la médecine pour sauver des vies et Apolline Lili Kobiéboyiriwé avocate afin de défendre la cause des sans voix.

NICOLAS B. SOME

 

 

 

 




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