Deux orpailleurs sont passés devant les juges pour des faits de traite et d’exploitation d’enfants mineurs au tribunal de grande instance de Gaoua le mardi 23 juillet 2024. Ils ont reconnu les faits qui leurs sont reprochés à savoir la traite d’enfants mineurs dans un site aurifère. Ils ont écopé de peine d’emprisonnement et d’amende assortis de sursis.
Trois mineurs, âgés respectivement de 13, 14, et 15 ans ont été aperçus dans un site d’orpaillage en situation d’exploitation. Ils travaillaient pour les nommés KB et SB. Grâce à la collaboration des personnes présentes sur le site, les deux prévenus ont été appréhendés pour être entendu par rapport à cette affaire de traite d’enfants dans les sites aurifères dont ils sont les principaux commanditaires.
Le mobile de la présence des enfants dans le site d’orpaillage selon les prévenus c’est que pour des raisons de crise sécuritaire, les populations ont été sommées de quitter leur village. Se retrouvant dans une situation précaire, l’oncle paternel des 3 mineurs orphelins les confie aux deux prévenus qui exerçaient l’orpaillage dans un site au Sud-Ouest pour les occuper.
Une fois sur le site d’orpaillage, les mineurs étaient chargés de ramasser la terre provenant des trous pour la traiter. Les sieurs KB et SB soutiennent qu’ils n’allouaient pas de salaire aux mineurs et qu’une partie des gains engrangés par les enfants était envoyée à leurs parents déplacés internes pour les aider à assurer les dépenses quotidiennes.
Cette version des deux prévenus corrobore avec les dires de l’oncle des mineurs. Il ajoute que les mineurs sont dans l’orpaillage depuis longtemps. Avant qu’il les confie à KB et SB, les trois mineurs avaient fui pour se retrouver dans des sites aurifères au Mali, pays voisin et à leur retour, celui âgé de 15 ans s’était même acheté une motocyclette.
KB et SB ont été reconnus coupables même s’ils étaient animés de bonnes intentions de venir en aide aux 3 enfants mineurs. Ils sont condamnés à une peine d’emprisonnement de 12 mois et d’une amende de 500.000f le tout assortis de sursis.
Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Gaoua a rappelé que le travail des enfants mineurs n’est possible que sur autorisation des parents de l’enfant, et qu’il est formellement interdit de faire travailler les enfants mineurs dans les sites aurifères.
Antoine BICABA