Le VIH/SIDA demeure une problématique majeure de santé publique au Burkina Faso. Dans ce contexte, l’antenne régionale du Sud-Ouest du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST) a organisé, le 13 décembre 2024 à Gaoua, une campagne de sensibilisation marquant la 36ᵉ Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Cette célébration en différé s’est appuyée sur un cross populaire pour inciter les populations à plus de vigilance face à la maladie.
Le Burkina Faso a enregistré des progrès significatifs dans la lutte contre le VIH/SIDA, notamment avec une réduction notable de la prévalence, passée de 7,1 % en 1997 à 0,6 % en 2024. Cependant, la région du Sud-Ouest reste l’une des zones les plus touchées du pays, avec une prévalence de 1,83 %, selon le rapport ONUSIDA de 2023. Face à cette situation préoccupante, le CNLS-IST intensifie les campagnes de sensibilisation dans l’ensemble des 13 régions pour renforcer la prévention et le traitement.
Le VIH/SIDA : Un combat toujours d’actualité
À Gaoua, l’antenne régionale a initié un cross populaire suivi d’une séance d’aérobic pour sensibiliser les populations aux mesures de prévention contre le VIH.
« Par ces activités, nous voulons rappeler aux jeunes que le VIH/SIDA est toujours une réalité dans notre région. Nous les encourageons à respecter les mesures de prévention contre la transmission du virus. Aux personnes vivant avec le VIH, nous rappelons l’importance de poursuivre leur traitement pour freiner efficacement l’évolution de la maladie », a déclaré Hien Jean-Baptiste, chef de l’antenne régionale de lutte contre le VIH et les IST.
Pour Siaka Ouattara, représentant du Gouverneur de la région, cette journée est une opportunité de dresser un bilan et de tracer des perspectives. « Notre objectif commun d’éliminer le SIDA passe par un accès universel à des services de qualité dans un environnement exempt de discrimination et de stigmatisation », a-t-il souligné.
Un engagement des leaders religieux et coutumiers
Les leaders religieux et coutumiers jouent un rôle essentiel dans cette lutte. Sa Majesté Bifaté II, chef de canton de Gaoua, a invité les populations à renforcer leur vigilance, particulièrement en cette période de fêtes de fin d’année :
« Les populations du Sud-Ouest doivent redoubler de prudence, compte tenu de la prévalence élevée dans notre région. Nous aspirons tous à voir la fin de cette pandémie », a-t-il affirmé.
De son côté, l’imam El Hadj Salam Sissako, de la mosquée centrale de Gaoua, a exhorté les fidèles à contribuer à l’effort collectif contre la maladie :
« Par la grâce de Dieu, nous constatons une régression du VIH dans la région. J’ai encouragé les fidèles à poursuivre cette lutte. Ensemble, nous pouvons y mettre un terme », a-t-il déclaré.
Placée sous le thème « Ensemble pour des services VIH inclusifs », la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA 2024 met en lumière l’importance de l’inclusion pour venir à bout de l’épidémie. Le CNLS-IST réitère son engagement à intensifier les efforts pour atteindre l’objectif d’éradication d’ici 2030.
Antoine BICABA, Wonomana DA & Laurence Yéri DA (stagiaire)