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Les Echos du Sud-Ouest

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Jeune miroir du sud-ouest : Emmanuel Hien, un éleveur aux grands rêves


Dans la région du Sud-ouest, la jeunesse est très active. Elle fait beaucoup bouger le domaine de l’entrepreneuriat. Les jeunes s’investissent dans plusieurs secteurs porteurs comme l’agriculture, l’élevage, la mécanique , la coiffure, la menuiserie et bien d’autres . L’objectif  phare de ces jeunes est d’être autonomes et indépendants afin d’être plus utiles dans leur communauté. Hien Emmanuel fait partie de ces jeunes qui font bouger les lignes dans le domaine de l’entrepreneuriat. Il évolue dans l’élevage de la volaille. Bafuijiinfos.Com a fait une immersion dans sa ferme à Legmoin pour en savoir davantage  sur son activité.

Née en 1988 en Côte d’Ivoire Emmanuel Hien est originaire du village de Legmoin. De l’école primaire Saint Joseph de Legmoin en passant par le Lycée Départemental de la même ville, il finit par quitter les bancs en classe de 2nde en 2010 à Bobo Dioulasso pour des raisons de santé.

Son histoire dans l’élevage ne date pas de maintenant. Depuis son école primaire, il pratiquait ce métier dans le tâtonnement avec sa grand-mère. Mais c’était un élevage de nom. Après s’être rétabli de son mal qui l’a contraint à l’abandon des études, il opte pour l’aventure. C’est ainsi qu’il va se retrouver au Ghana où il travaille dans la ferme de son frère ainé. De là, il sera animé d’une envie d’autonomie et d’auto prise en charge. Il décide alors de revenir au pays en 2015 pour s’installer et se lancer dans l’élevage pour son propre compte. « J’étais au Ghana où j’ai travaillé pendant longtemps avec mon grand frère dans sa ferme. Après je me suis dit que c’était bon et j’apprenais à me débrouiller seul. C’est ainsi que j’ai trouvé qu’il était nécessaire de m’installer dans mon village et m’investir dans l’élevage. Et depuis 2015 jusqu’à maintenant, ça fait 09 ans que je suis dans ça », relate-t-il. Dans sa ferme, au moment de notre passage, on pouvait dénombrer une trentaine de têtes de poules et poussins car il avait déjà effectué une vente   d’après lui. Cette vente lui aurait rapporté environ 87 000fcfa.

            Furieux de devenir un grand entrepreneur en élevage, Emmanuel Hien a opté pour le système anglais qui est le ‘’Learning by doing’’, c’est-à-dire apprendre en pratiquant. Et comme on aime bien le dire que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, ce jeune ambitieux a su mettre en pratique cette formule.

Le début de toute œuvre a toujours été plus ou moins difficile, surtout l’élevage. Souvent, la tentation de l’abandon  vient à prendre le dessus chez certains éleveurs du fait des tracas auxquels ils font souvent face. Ce n’est pas Emmanuel Hien qui dira le contraire. « Au début, j’ai eu assez de difficultés d’ordre financier et matériel. Au commencement, j’ai perdu plus de 50 têtes de poules en une journée. Ça été un coup dur pour moi. J’ai voulu abandonner. Mais j’ai gardé courage et espoir et j’ai recommencé », déplore Emmanuel Hien avant de lancer « il ne faut pas fuir quand ça ne va pas parce qu’il y a toujours des leçons cachées derrière les échecs ». Ainsi, le courage, la patience, l’espoir et l’amour de la chose ont été les armes pour ce jeune battant de la commune de Legmoin. En effet, il a bravé et continue de braver tous les obstacles  à l’accroissement de son chiffre d’affaire et le rayonnement de son activité. Vendant ses produits trimestriellement et souvent en détail, sieur Hien peut s’en sortir avec au minimum une somme de 200 000 FCFA par vente.

Même si quelques défis restent à relever, il arrive quand même à sortir la tête de l’eau. « Aujourd’hui, je ne peux pas me plaindre parce que dans la volaille j’arrive à scolariser mes deux enfants et mon petit frère qui fréquente le lycée scientifique. Je prends en charge tous les besoins de la famille car actuellement je suis le chef de famille. J’ai pu acheter beaucoup de choses comme une moto pour faciliter mes courses, un motoculteur, une motopompe pour l’agriculture. Egalement, j’ai pu bâtir une maison en dur de 54 tôles, et construire aussi un kiosque », nous a-t-il confié.

Hien ne regrette pas d’avoir opté pour ce domaine car à l’entendre, à travers l’élevage, il n’attend plus l’aide financière de qui que ce soit en cas de problème que ça soit d’ordre familial ou  professionnel.

Tout entrepreneur a au moins une vision et des projets pour son entreprise. Emmanuel ne fait pas exception. Ainsi, il ambitionne à l’avenir, créer une grande école d’élevage et d’agriculture typiquement pratique afin de permettre à ses jeunes frères de pouvoir se faire former et ne pas à tout moment compter sur quelqu’un. A cet effet, il conseille toute la jeunesse de compter sur sa propre force car selon lui, rien n’est facile. « Quand on tombe, on doit pouvoir se relever », soutient Monsieur Hien.

            Emmanuel Hien est également un artiste chanteur qui évolue petit à petit dans la région du Sud-ouest. Il a à son actif 09 titres et compte sur les bénéfices de la vente de sa volaille pour progresser dans ce domaine également.

Il est marié aujourd’hui et père de deux enfants. Il a fait de l’élevage son métier de rêve.

                                               Wonomana DA et Antoine BICABA



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