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Les Echos du Sud-Ouest

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Gaoua : un orpailleur jugé pour usage illégal d’explosifs sur un site artisanal


La région du Sud-Ouest du Burkina Faso regorge d’un important potentiel minier. Toutefois, la majorité des sites aurifères y sont exploités de manière artisanale, souvent au mépris des règles de sécurité. C’est dans ce contexte que Moussa (nom d’emprunt), orpailleur dans un village proche de Gaoua, a comparu devant le tribunal de grande instance de Gaoua ce mardi 22 avril 2025. Il était poursuivi pour utilisation illégale de substances explosives sur un site d’orpaillage artisanal, un acte ayant entraîné la mort de l’un de ses employés.

Les faits remontent au 16 avril 2025. Ce jour-là, Moussa aurait confié à son employé, qualifié selon lui de spécialiste des détonations, la tâche de faire exploser un trou d’extraction. Malheureusement, le dispositif explosif, déjà amorcé, s’est déclenché alors que l’employé était descendu dans le trou, causant sa mort sur le coup.

À la barre, Moussa a reconnu les faits. Il a déclaré s’être procuré les explosifs directement au sein du « yaar » (marché) du site d’orpaillage, sans autorisation officielle. Interrogé sur l’absence de documents légaux l’autorisant à manipuler des explosifs, le prévenu a justifié son acte par un manque de moyens financiers et par les difficultés, selon ses dires, à obtenir une telle autorisation.

Dans son réquisitoire, le procureur a reconnu l’incapacité d’établir un lien direct entre l’absence d’autorisation et le décès de l’ouvrier. De ce fait, il a écarté la qualification d’homicide involontaire. Toutefois, il a requis une condamnation pour usage illégal de substances explosives dans un site artisanal, sollicitant une amende de 10 millions de francs CFA, dont 500 000 francs fermes.

Prenant la parole pour sa défense, Moussa a exprimé ses regrets et s’est engagé à prendre désormais toutes les dispositions nécessaires pour se conformer à la législation en vigueur.

À l’issue des débats, le président du tribunal, siégeant en matière correctionnelle de premier ressort, a reconnu Moussa coupable et l’a condamné au paiement de 10 millions de francs CFA d’amende, dont 500 000 francs fermes.

Antoine Bicaba



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