L’importance du gaz butane est très grande à tel point qu’on pourrait la qualifié d’indispensable dans notre quotidien. Le gaz est beaucoup utilisé dans les ménages pour la cuisine. Malheureusement, il devient très dangereux quand il n’est pas utilisé dans les bonnes conditions. A Gaoua, cet produit combustible à usage domestique tant prisé a occasionné des dégâts : des incendies, aux explosions en passant par les victimes humaines, les populations ne savent plus à quel saint se vouer face à la recrudescence des incidents. Dans un micro-trottoir réalisé par l’équipe de Bafujiinfos.com les populations expriment leurs inquiétudes.
Au quotidien, ce sont des milliers de ménages qui se servent de leurs bouteilles de gaz butane, soit pour la cuisson du repas, ou pour le réchauffer. Cette innovation a visiblement facilité la vie des populations. Il est tellement facile d’usage qu’il est laissé à la portée des enfants, ou que les adultes eux-mêmes le manipulent sans trop y prêter attention. Malencontreusement, le constat de la dangerosité du gaz est très amer dans la cité de Bafuji .
Au quartier désert de la ville de Gaoua, une maison est partie en fumée à cause du gaz butane, au secteur 2 également, le pire est évité de justesse grâce à la vigilance et la spontanéité des populations. Récemment, ce sont deux enseignants qui ont été victimes de brulure de ce gaz.
Les faits remontent au 13 janvier 2024. Les deux amis, voulant monter le robinet de la bouteille de gaz pour les enfants se sont fait bruler vifs par le gaz qui selon certains témoins se serait explosé. Conduits aux Centre Hospitalier Régional de la ville, ils succombent respectivement le 20 janvier et le 22 janvier 2025.
Pour les populations, cet incident est récurent. Les inquiétudes fusent de partout. Chacun à son domicile craint désormais d’allumer sa bouteille de gaz. Pour Kambou Masofa, Directeur de l’école centre A de Gaoua, il est de bon ton que les autorités prennent à bras le corps cette question afin d’éviter d’autres situations désastreuses. « Il faut qu’on soit un peu regardant face à cette situation. On se demande si c’est le conditionnement des bouteilles qui ne sied pas ou c’est l’ignorance de l’utilisation des bouteilles de gaz. On se demande parfois s’il faut continuer d’utiliser ces bouteilles », a-t-il expliqué. Les mêmes interrogations taraudent l’esprit de Poda Paulin, enseignant à l’école B de la ville : « Je me demande la cause de ce problème avec les bouteilles de gaz. Nous constatons aussi que ce sont les bouteilles de 6 kilogrammes qui occasionnent plus ces dégâts. Le problème ne serait-il pas à la source à la SONABHY ? C’est vrai qu’il est conseillé d’éviter de manipuler les téléphones portables lorsqu’on manipule le gaz mais on y prête pas trop attention ».
En plein reportage, la sirène du véhicule des sapeurs-pompiers capte notre attention. Nous le suivons jusqu’à sa destination au secteur 4 dans le quartier Djindjèlè. Arrivé, c’est une fois de plus c’est une fuite de gaz d’une bouteille de 12 kilogrammes dans un célibatérium. Les sapeurs-pompiers remarquent que c’est le robinet qui est défectueux et ont mis la bouteille hors d’état de nuire. Plus de peur que de mal, nous poursuivons notre chemin.
L’inquiétude est encore plus grande chez les commerçantes au grand marché de Gaoua. Awa Demé, commerçante, accuse les personnes qui déchargent les bouteilles à la livraison. « Souvent, la bouteille de gaz est vendue avec des défauts. La dernière fois, nous avons rencontré ce problème avec notre bouteille. Il y avait une fuite au bout de la bouteille. Les personnes qui déchargent les bouteilles aussi devraient faire plus attention. Ils jettent violemment les bouteilles au sol alors que c’est dangereux et cela les dégrade », a interpellé Awa Démé.
Parti à la rencontre d’un gérant d’un dépôt de gaz de la ville qui souhaiterait garder l’anonymat pour des questions professionnelles, ce dernier a rassuré les populations quant aux mesurent prisent pour le bon conditionnement des bouteilles de gaz. Il conseille en revanche les utilisateurs de bouteilles de gaz de changer régulièrement les raccords de bouteilles qui ont des dates d’expirations. Pour les bouteilles de six kilogrammes, il est demandé de vérifier également le robinet pour éviter toute situation malheureuse.
Antoine BICABA & Wonomana DA
