La Route Nationale 12 (RN 12), reliant Gaoua à Kampti et à la frontière ivoirienne, est un axe stratégique qui facilite les échanges entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Elle joue un rôle essentiel dans le transport des personnes et des marchandises. Malheureusement, cette route est aujourd’hui dans un état de dégradation avancé, rendant la circulation extrêmement difficile et dangereuse.
Parcourir les 45 kilomètres séparant Gaoua et Kampti, notamment les 10 premiers kilomètres entre Gaoua et Silalara, relève aujourd’hui du calvaire. Il en est de même que le reste du tronçon jusqu’à la frontière ivoirienne. La chaussée est jonchée de nids-de-poule, voire de véritables cratères, avec des fissures importantes rendant la circulation périlleuse. À certains endroits, la route se réduit à une seule voie praticable, obligeant les usagers à des manœuvres risquées.
Il n’est pas rare de voir des véhicules immobilisés ou renversés, leurs marchandises éparpillées sur la chaussée. Pannes mécaniques fréquentes, crevaisons, bris de lames de suspension… les dégâts matériels sont nombreux. Effectuer un dépassement devient une manœuvre à haut risque, tant les dangers sont omniprésents. Faute d’entretien, certains automobilistes préfèrent contourner la route en empruntant des sentiers à travers la brousse, qui finissent eux-mêmes par se détériorer et occasionner de nouveaux accidents.
Un calvaire pour les usagers
Les usagers de cet axe expriment leur désarroi face à cette situation critique. « Cette route est pratiquement impraticable », lance Ollo Kambou, un habitué du trajet.
De son côté, Dianda, un conducteur, déplore l’allongement du temps de parcours : « Autrefois, nous mettions environ une heure pour rejoindre Kampti depuis Gaoua. Aujourd’hui, il nous faut au minimum deux heures. Avec les trous, à l’aller-retour, notre corps est tellement endolori qu’on a du mal à dormir. »
Même son de cloche chez Lagma : « Rien que sur le tronçon Gaoua-Holly (12 km), on a l’impression de parcourir une distance trois fois plus longue tant la route est mauvaise. Nous sommes épuisés. Éviter les trous provoque souvent des accidents. Il arrive même qu’on abandonne un déplacement en pensant à l’état de la route. »
Au-delà du temps perdu, l’état déplorable de la RN 12 entraîne des coûts supplémentaires pour les usagers. « Chaque jour, nos véhicules subissent des pannes. Amortisseurs, lames de suspension… tout se casse. Dès qu’on heurte un trou, on est obligé de s’arrêter pour vérifier », regrette Sourougou, un transporteur.
Un appel pressant aux autorités
Face à cette situation préoccupante, les usagers implorent les autorités d’intervenir rapidement. « Nous demandons au gouvernement de nous venir en aide. Si rien n’est fait, notre souffrance ne fera qu’empirer », alerte Dianda.
Monsieur DA, quant à lui, ne trouve plus les mots : « Vous voyez vous-même l’état de la route… Ce n’est pas facile. On dit que l’État, c’est nous tous, mais individuellement, nous sommes limités. Nous demandons aux plus hautes autorités d’agir rapidement. Nous n’avons plus de route ! »
Un ancien chef d’État burkinabè disait : « La route du développement passe par la route. » La RN 12 est un axe vital pour l’économie du pays et son importance dans le trafic régional est indéniable. Il est donc urgent que le gouvernement prenne les dispositions nécessaires pour sa réhabilitation, afin de garantir la sécurité des usagers et de favoriser le développement économique de la région.
Wonomana DA et Antoine BICABA