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Les Echos du Sud-Ouest

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Femmes battantes du Sud-Ouest : « J’ai commencé avec 2 000 francs et, par la grâce de Dieu, ça va aujourd’hui », dixit Jeanne DA


Dans la ville de Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, Jeanne DA incarne la persévérance et la réussite entrepreneuriale. Partie de la vente de mangues et de jus, elle est aujourd’hui à la tête d’un magasin de pagnes et de prêt-à-porter, fruit de 25 années de travail acharné. À l’occasion du Mois de la Femme, Bafujiinfos met en lumière son parcours inspirant.

Dans les années 2000, Jeanne DA rentre de la Côte d’Ivoire et se retrouve confrontée à une situation difficile. Sans emploi ni ressources, elle dépend entièrement de sa mère pour ses besoins quotidiens. Une nuit, elle prend une décision qui changera sa vie :« Quand je suis revenue de la Côte d’Ivoire, je n’avais rien. Chaque jour, je devais demander de l’argent à ma mère. Une nuit, j’ai longuement réfléchi et, le lendemain matin, j’ai demandé 2 000 francs à ma mère. Avec cet argent, je suis allée à Holly acheter des mangues que je revendais avec une petite marge de bénéfice. C’est ainsi que j’ai commencé », raconte-t-elle.

Cette première activité lui permet de réaliser quelques économies, qu’elle réinvestit dans la vente ambulante de jus. Pendant deux ans, elle arpente les rues de Gaoua, avant d’ajouter les pagnes à son commerce. Son acharnement et son sens du négoce lui permettent, en 2008, de s’installer dans un local et de structurer son activité.

Un chemin semé d’embûches, mais pavé de détermination

Comme tout entrepreneur, Jeanne DA doit faire face à de nombreux défis, notamment financiers. Ses économies ne suffisent pas pour développer son commerce à grande échelle. Heureusement, elle bénéficie du soutien moral et financier de son époux, de sa fratrie et de sa famille élargie.

Forte de son ambition et de son courage, elle se fait rapidement un nom dans le commerce à Gaoua. Aujourd’hui, elle se rend régulièrement à Lomé et Bamako pour s’approvisionner en pagnes de qualité, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle variée et fidèle. « Quand tu entreprends quelque chose et que tu crois en ta réussite, tu finis par y arriver. Les difficultés sont des leçons indispensables pour avancer », affirme-t-elle avec sagesse.

Une boutique bien structurée malgré les obstacles

Située au quartier Tielkan, la boutique de Tantie Jeanne est un véritable temple du pagne. On y trouve des tissus de différentes marques et couleurs, soigneusement classés. À l’entrée, des mannequins habillés en robes et jupes captent l’attention des passants. Un réfrigérateur rempli de jus vient compléter l’offre de cette entrepreneure dynamique.

Grâce à son travail acharné, Jeanne DA contribue non seulement au bien-être de sa famille, mais aussi à l’éducation de ses enfants. « Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais nous avons pu assurer l’avenir de nos enfants », confie-t-elle avec fierté.

Une source d’inspiration pour de nombreuses femmes

L’intelligence et la ténacité de Jeanne DA font d’elle une référence pour de nombreuses jeunes filles et femmes de la région.

« Aujourd’hui, plusieurs personnes cherchent à être comme moi. Certaines viennent me demander conseil. Je partage volontiers mon expérience, même en leur donnant les contacts de mes fournisseurs. Si quelqu’un réussit grâce à mes conseils, j’en suis fière », affirme-t-elle avec humilité. Mais l’entrepreneure ne compte pas s’arrêter là. Son objectif est clair :

« Mon rêve est de devenir grossiste, d’ouvrir plusieurs magasins et de créer des emplois afin de contribuer à la réduction du chômage dans la région du Sud-Ouest. »

Des conseils  la jeune génération

Femme humble et pragmatique, Jeanne DA croit fermement en la valeur du travail et de la formation.

« Le travail est la clé de la réussite. Il faut éviter la facilité et se former, car les opportunités existent. À ceux et celles qui se lancent déjà, je conseille de redoubler d’efforts et de toujours respecter leurs clients », conclut-elle.

L’histoire de Jeanne DA est un véritable modèle de persévérance et de réussite, prouvant que, même avec des moyens modestes, la détermination et le travail acharné peuvent ouvrir les portes du succès.

Wonomana DA & Antoine BICABA



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One thought on “Femmes battantes du Sud-Ouest : « J’ai commencé avec 2 000 francs et, par la grâce de Dieu, ça va aujourd’hui », dixit Jeanne DA

  1. Ousmane TRAORÉ

    J’ai aimé l’article , elle peut être un modèle pour nous les jeunes ..25 ans de travail acharné, ça demande beaucoup de courage et de patience. Que Dieu facilite pour nous aussi . Et bon vent à son entreprise . Nous les SÉNOUFO en tant que vos producteurs , nous avons bénis l’entreprise.

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