Emmanuel DAH est un acteur de la société civile de la ville de Bobo-Dioulasso. Le 20 Mai 2022, il est celui à qui l’ancien président de la transition Paul Henri Sandaogo DAMIBA rétorquait au siège du conseil régional des hauts Bassins « Si vous n’êtes pas fort faites votre coup d’Etat ». Cette réaction de l’ancien président avait suscité beaucoup de réactions dans les medias et reseaux sociaux. Bafujiinfos est allé à la rencontre de celui qui avait posé la question au président Damiba. Lisez plutôt !
Bafujiinfos.com : Qui est Emmanuel DAH?
J’ai plusieurs casquettes mais dans le milieu associatif , je fus président et actuellement conseiller de la fédération régionale des OSC de la région des Hauts-Bassins.
Bafujiinfos.com : Il semble que c’est à vous que l’ancien président Paul Henri Sandaogo DAMIBA disait si vous n’êtes pas content faites votre coup d’Etat ?
Emmanuel DAH : Il ne semble pas deh. C ‘est la vérité. C’est à moi qu’il avait dit de faire un coup d’état si j’étais fort et il avait même dit à ses éléments de me suivre de près. Je ne sais pas ce que ça voulait dire mais… Je lui avais simplement demandé de clarifier sa position parce qu’il faisait des promesses vides comme combattre le terrorisme. Sa position avec la France n’était pas claire. Et puis, il voulait forcer le retour de Blaise Compaoré alors que ça posait problème.
Bafujiinfos.com : quelle était la réaction de la salle et de vos proches ?
Emmanuel DAH : La salle a d’abord ri, il y a eu du bruit pendant un certain temps. Mais j’ai remarqué 2 choses :
Certains supporters de DAMIBA, certaines autorités de bobo qui étaient dans la salle n’étaient pas contents de ma question. Y en a qui m’ont insulté, d’autres m’ont menacé et demandé que je quitte la salle.
Il y ‘avait aussi des participants que je ne connaissais même pas et mes camarades de lutte qui m’ont soutenu par des applaudissements. Cela avait énervé encore plus DAMIBA .
Bafujiinfos.com : Il nous revient que vous êtes un soutien de la première heure de la transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Si Oui pourquoi ?
Emmanuel DAH : Je ne sais pas qui vous l’a dit mais je les remercie pour leur honnêteté, leur franchise. C’est important. Dans le domaine des OSC maintenant la vérité est rare. Je vois des gens qui crient et qui parlent fort maintenant et disent que ce sont eux qui ont aidé notre président IB à acceder à la présidence. Ça me fait rire. Mais, je comprends. C’est la vie. Sinon à Bobo, nous nous connaissons. Ceux qui, dès le début ont pris des risques pour convaincre les gens de soutenir le Président se connaissent. Je dis-nous parce que je ne suis pas seul mais effectivement j’ai risqué ma vie aussi. Aujourd’hui, il y a plein de » soutiens » après le succès du coup du MPSR2. C’est bien. Mais avec le temps, la vérité éclatera. Ma satisfaction actuellement c’est que je ne me suis pas trompé en aidant dès les débuts le Président IB et ses compagnons. Je suis même fier de l’avoir fait avec les résultats que je vois et s’il y avait à refaire , je le ferai.
Bafujiinfos : Beaucoup disent que vous n’avez pas votre langue dans la poche et ça vous créé parfois des ennuis avec certains acteurs de la société civile?
Emmanuel DAH : Ah oui ? Je ne savais pas. Si le dire, c’est une façon de reconnaître que je ne sais pas tricher ou tourner autour du pot, je prends ça comme un compliment. Mais si c’est une façon de me combattre en voulant me donner une mauvaise image, qu’est-ce que je peux dire ? Seulement, ce n’est pas en salissant mon image, que je vais changer. Chacun a son tempérament, son éducation, ses valeurs et ses convictions. S’il y a des gens capables de dire » blanc » le matin et » noir »le soir , moi Emmanuel Dah je ne peux pas. C’est comme ça. Je suis comme je suis. Je prie seulement Dieu de ne pas me tromper de combat.
Bafujiinfos.com : Certains même rapportent des choses dont vous n’êtes mêlées ni de près ni de loin
Emmanuel DAH : Aussi wa ?Ça veut dire que Dah les dérange sérieusement ? Mais ça signifie que ces gens reconnaissent ma place, ma valeur, et tentent de me faire haïr, par je ne sais qui ? Peut-être par les autorités ? ou bien ? et à quelle fin? Je ne sais pas et franchement, ça ne n’intéresse même pas de le savoir. Si c’est le cas, ceux qui le font perdent leurs temps car la vérité finit toujours par éclater. Voici que vous même vous me donnez l’occasion de parler pour rappeler des vérités qui étaient oubliées ou cachées.
Bafujiinfos.com : Pensez- vous que la transition est sur la bonne voie ?
Emmanuel DAH : Je réponds sans hésiter par l’affirlative ! Quand la Transition est arrivée, la priorité c’était la sécurisation du terrritoire et la possibilité pour les personnes déplacées de retourner dans leurs localités. Je ne peux pas dire que l’objectif est totalement réalisé mais de nombreuses familles ont retrouvé leurs villages. Là où l’État était absent, le drapeau flotte à nouveau. Et nous avons vu arriver des équipements de sécurisation en grand nombre. Notre pays qui était peint en rouge reçoit de plus en plus d’ambassadeurs. Et puis, la Transition a permis au Burkina de créer une confédération avec le Mali, le Niger. Je pense que ça renforce notre pays.
Bafujiinfos.com : Depuis quand remonte votre engagement dans la société civile ?
Emmanuel DAH : Oh la la ! Mon engagement remonte à longtemps. Les archives peuvent le témoigner.
Bafujiinfos.com : Selon vous qu’est ce qui fait qu’il n’y a pas une bonne symbiose entre les acteurs de la société civile de bobo ?
Emmanuel DAH : Je vais être direct avec vous. Le principal problème entre les OSC de bobo est un problème de leadership. Les anciennes OSC combattent les nouvelles et même entre les nouvelles, les problèmes individuels de positionnement les divisent. Je peux aussi dire que les OSC qui se battent pour des « valeurs » comme l’intérêt général sont rares. La plupart des leaders d’OSC les utilisent pour avoir des retombées individuelles comme l’argent, des marchés ou des postes. Et c’est ce qui crée toutes ces tensions dans certaines OSC et entre OSC.
Bafujiinfos.com: En Novembre 2021, des organisations de la société civile ont bloqué le convoi de l’armée française ayant quitté la côte d’ivoire pour le Niger. Votre organisation était impliquée. Pourquoi l’aviez -vous fait à l’époque?
Emmanuel DAH : C’est Grâce à un camarade qui revenait de Banfora ,il nous a alerté d’un convoi français en route ,nous avons donc décidé de barrer la voix a ce convoi puisqu’on estimait que c’est eux qui ravitaillaient les terroristes en armement .On s’est dit aussi que les armes ne sont pas fabriquées au Sahel mais c’est où les terroristes gagnaient de l’armement. Nous ne pouvons pas aussi accepter la présence de l’armée française sur notre sol qui faisait savoir jour et nuit à la population qu’elle était là pour sauvegarder la sécurité au Burkina Faso. C’est avec la COPA/BF (Coalition des Patriotes Africains du BF )en collaboration avec d’autres mouvements que nous avons barré la voix au convoi français au temps de Roch . La COPA/BF s’est disloqué lorsqu’on a nommé Roland Bayala a l’ALT au temps de Damiba.C’est a ce moment que nous avions décidé de mettre en place le CO.DE.SA/BF (Collectif de Défense de la Souveraineté Africaine du BF dont j’étais également le Coordonateur et c’est ce moment que ça mal tourné entre nous Damiba. Je rappelle que quand le président Damiba était au pouvoir tout le monde l’a soutenu sauf notre mouvement parce que nous avons demandé qu’il montre sa feuille route avant que nous le soutenons.
Bafujiinfos .com : Quel est votre dernier mot ?
Emmanuel DAH : Mon dernier mot, c’est de vous remercier de m’avoir permis de m’exprimer mais surtout d’apporter des éclaircissements à ceux qui s’étaient faits une mauvaise image de Dah Emmanuel, sans le connaître. Merci beaucoup à Bafujiinfos qui fait un boulot formidable. Je souhaite appeler l’ensemble des burkinabè à unir leurs forces pour combattre les ennemis du pays, les terroristes et ceux qui les soutiennent.
Soutenons le Président IB et ses compagnons pour un Burkina sécurisé, un Burkina prospère, un Burkina souverain et pour le retour de la paix pour tout le monde.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons
Mathieu DA