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Les Echos du Sud-Ouest

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Combattants de l’ignorance : Le Lycée de Bamako, un établissement qui excelle malgré les défis


Situé à 10 km de Diébougou, dans la province de la Bougouriba, le Lycée de Bamako s’est distingué pour ses résultats remarquables lors de sa première promotion au baccalauréat. Malgré les nombreuses difficultés auxquelles il fait face, Moussa Sanfo, le proviseur, mise sur le dévouement et le sacrifice des enseignants pour maintenir un niveau d’excellence. L’objectif partagé par tous les acteurs éducatifs de cet établissement est de hisser le lycée parmi les meilleurs, en misant sur la qualité de l’enseignement. Dans le cadre de la rubrique « Combattants de l’ignorance », Bafujiinfos.com s’est entretenu avec le responsable de l’établissement pour en savoir plus.

Ces trois dernières années, le Lycée de Bamako s’est engagé résolument sur la voie de l’excellence. Aux examens du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC), les taux de réussite ont progressé : 24,54 % en 2021, 42,38 % en 2022, 22,25 % en 2023, et 50 % en 2024. Cependant, c’est lors du baccalauréat 2024 que le lycée a véritablement brillé, avec un taux de succès impressionnant de 85 % pour sa première promotion. « Ce fut une belle expérience pour nous et l’ensemble du personnel. C’est un sentiment de joie et de fierté pour tout le village, car c’est la première fois qu’un tel succès est enregistré à un examen secondaire à Bamako », se félicite le proviseur.

Ce succès est attribué à plusieurs facteurs clés, dont « le travail acharné des enseignants, l’encadrement efficace du personnel scolaire, le soutien des parents d’élèves et la prise de conscience précoce des élèves. En un mot, c’est l’engagement et l’esprit de sacrifice de tous les acteurs », ajoute Moussa SANFO.

Des défis persistants

Malgré ces résultats encourageants, plusieurs obstacles freinent la progression du lycée. Les enseignants, venus principalement de Diébougou, doivent surmonter des difficultés logistiques. « Nous avions voulu prendre en charge les déplacements des enseignants pour les cours de rattrapage et les travaux dirigés, mais faute de moyens, cela n’a pas été possible », confie le proviseur. L’APE, déjà mobilisée pour la construction de quatre salles de classe et deux bureaux grâce au projet ASAO, n’a pas pu non plus répondre à ces besoins.

Le manque de moyens engendre d’autres problèmes : le terrain de sport, rocailleux, n’est pas praticable, les élèves de 6e et de 5e partagent les tables bancs à trois, la pompe à eau, éloignée, est défectueuse, et le matériel de reprographie est obsolète, obligeant l’administration à se rendre à Diébougou pour les impressions. De plus, le lycée manque cruellement de manuels scolaires (CENAMAFS) dans toutes les disciplines.

Des ambitions pour l’avenir

Malgré ces défis, les responsables du Lycée de Bamako ne baissent pas les bras et explorent de nouvelles solutions pour le développement de l’établissement. Parmi les perspectives pour la rentrée 2024-2025, Moussa Sanfo évoque « la mise en place d’un projet pédagogique avec l’appui des parents d’élèves pour améliorer davantage les résultats aux examens et réduire les déperditions liées aux grossesses et à l’orpaillage ». Il espère que les autorités prendront en compte ces difficultés pour permettre au lycée de continuer à produire de bons résultats dans les années à venir.

Le Lycée de Bamako, un établissement d’enseignement post-primaire et secondaire public, a ouvert ses portes en septembre 2009 sous le nom de Collège d’Enseignement Général (CEG). Il a été érigé en lycée en novembre 2020, avec l’ouverture de la série A4 en 2021-2022. Cette année scolaire 2024-2025 marque un nouveau jalon avec l’ouverture de la série C. Si tous les élèves sont présents, l’établissement comptera 575 élèves, dont 493 au post-primaire et 81 au secondaire. Aujourd’hui, le lycée fonctionne grâce à 18 enseignants permanents (12 hommes et 6 femmes), 6 personnels administratifs et 2 personnels de soutien.

Antoine BICABA



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