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Les Echos du Sud-Ouest

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Burkina / Mines :Quand l’orpaillage fabrique de jeunes millionnaires dans le Sud-Ouest


« L’or relève l’homme de la poussière et de la boue pour le faire asseoir avec les grands » a t-on l’habitude d’entendre dans le milieu des orpailleurs. Depuis quelques temps en effet dans la région du Sud-Ouest burkinabè, l’orpaillage enfante de plus en plus de jeunes riches.

Kambou Bèbè Ali , jeune orpailleur de son État de 27 ans, natif du village de Sansana fait partie de ces jeunes millionnaires qui suscitent admiration et considération à Gaoua.Son aventure dans les sites aurifères a commencé depuis sa tendre enfance alors qu’il était en classe de sixième (6e). Aujourd’hui, Bèbè Ali est un modèle pour bon nombre de jeunes à travers ses réalisations faites grâce à l’orpaillage. Bafujiinfos.com en collaboration avec la Chambre de commerce du Burkina est allé à la découverte du jeune richissime orpailleur.

Ce n’est pas dans un site d’orpaillage que le jeune Ali nous a reçu ce mercredi 10 avril 2024, mais plutôt dans l’une de ses somptueuses villas au quartier Tonkar de la ville de Gaoua. Le salon qui nous accueille est tout simplement mirifique. Des meubles en passant par le décor intérieur, tous étaient superbement idyllique. Polygame et père de 4 enfants , Ali est un homme qui se dit comblé. Sourire aux lèvres, accueillant et aimable, il nous reçoit dans ce salon hyper luxueux. Après les salutations d’usage, le jeune millionnaire va nous immerger dans l’univers de l’orpaillage. Il commence par nous raconter la genèse de la création de son empire.
« Ce sont les difficultés de la vie qui m’ont fait pratiquer l’orpaillage. C’était très difficile à la maison. Et je me rappelle mon premier pas dans l’orpaillage c’était en 2010 lorsque j’étais en classe de 6e. » nous explique d’emblée Ali.

Comme tout début, les choses n’ont pas été facile pour notre élève orpailleur. Les conditions de vie et de travail étaient des plus difficiles mais Ali a tenu bon et même très bon. » Quand c’est dur , seuls les durs avancent » nous dit il avec des rires.

Bèbè Ali va ainsi poursuivre ses études avec parallèlement son activité minière jusqu’en 3e où il décrochera son Brevet d’Etudes du Premier Cycle. Il s’inscrira en seconde A tout en continuant de mener parallèlement son activité d’orpaillage, son passe-temps favori. Tout temps libre était mis à profit pour aller chercher l’or. Cette activité était devenue en réalité une passion pour Ali. C’est ainsi qu’en classe de première , la chance va sourire finalement à notre chercheur d’or.
AIi dans ses recherches passionnées du métal jaune va tomber en effet sur un bon filon. Un filon qui lui permettra de compter ses premiers millions.

Devenu millionnaire, Ali abandonne définitivement les bancs et se lance entièrement dans les affaires. Il s’est offert sa première voiture au prix de 15 millions de FCFA. En 2023, le jeune orpailleur se fait encore plaisir en s’octroyant un luxueux Toyota land cruiser PRADO d’une valeur de 30 millions. « L’orpaillage est une bonne chose quand tu investis le peu que tu gagnes. Je suis propriétaire de trois cours dans la ville de Gaoua au prix unitaire de plus de 40 millions de F CFA. Il y a l’une d’entre elles qui va servir de résidence bientôt. Elle est actuellement en aménagement. », nous confie notre interlocuteur.
La générosité occupe une bonne place dans le cœur du jeune orpailleur. « J’ai aidé beaucoup d’anciens camarades de classe à réaliser leur projet. », Ajoute-t-il.

La richesse et les préjugés

Tout n’est pas rose dans la vie du désormais richissime Ali. Le jeune millionnaire est maintenant victime de son succès. Il est sujet à beaucoup de critiques dégradants . Certaines personnes attribuent sa fortune à l’occultisme. Son succès n’a pas seulement fait des heureux. À ces personnes, il répond : « En Afrique, tout est mystique. Tout ce qu’on gagne, ce sont les ancêtres qui donnent. Ce n’est pas ce que les gens pensent. Nous, on fait des sacrifices pour implorer la clémence des ancêtres. » explique Ali qui précise que son secret c’est le courage.

Malgré son succès dans l’orpaillage, Ali déplore les conséquences qui découlent de ce métier. Pour lui, l’orpaillage demeure un métier à haut risque. « Les difficultés que les orpailleurs rencontrent sont multiples. Il y a trop de pertes dans l’orpaillage. Si un orpailleur possède aujourd’hui des biens d’une valeur de 100 millions, c’est qu’il a investi près de 200 millions. Si on doit noter nos dépenses, on va abandonner », poursuit Bèbè.

Devenu modèle pour les jeunes de la région du Sud-Ouest, le natif de Sansana ne manque pas de donner des conseils aux jeunes qui veulent réussir non seulement dans l’orpaillage mais dans la vie en générale. « Les jeunes doivent arrêter de penser que tout tombe du ciel, la réussite est à la portée de tous. Il faut juste travailler avec acharnement sans regarder en arrière. Seul le travail paie.  » insiste le jeune millionnaire.

Somé Samson, le Petit Soleil
Antoine Bicaba & Somé Nicolas



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