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Les Echos du Sud-Ouest

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Vivre avec un handicap ne condamne pas à la mendicité dixit Aristide KAMBOU


Né en 1997 comme tous les autres enfants à Ouagadougou, Sié Aristide Kambou a commencé ses études scolaires au primaire en 2003   à l’école Bahonghin ‘’A’’ dans la capitale Burkinabé. Plein d’espoir, la vie du jeune Aristide va basculer  dès la classe de CM2. Il va perdre la vue. Cette nouvelle situation contraint M. KAMBOU a s’inscrire pour des cours en braille à Gaoua. Parcours émaillé d’obstacles mais Aristide entend transformer son handicap en une expérience pour les autres. Bafujiinfos est allée à sa rencontre pour mieux le connaître.

Aristide KAMBOU/ élève vivant avec un handicap visuel

Handicapé visuel, Sié Aristide Kambou ne compte pas arrêter sa scolarité en ci bon chemin. Inscrit au CP1 dans les classes classiques au même titre que les autres élèves de sa promotion, il a été contraint d’arrêter ses études suite à une maladie qui le laisse avec des séquelles. Aristide est personne vivant avec un handicap visuel. Arrivée en 2012 dans la cité de Bafuji, Aristide ne baisse pas les bras malgré sa situation « Je suis venu à Gaoua , en octobre 2012 m’inscrire à l’école primaire privée sacrée cœur de Gaoua ou j’ai repris les études encore pour faire l’école en braille ». A la rentrée d’octobre 2012, il fait l’école braille. Il sera mis dans les classes d’observation, une manière de l’amener à apprendre les techniques de braille «  Arrivée on m’a mis dans les classes d’observation CP1, CP2 et CE1. Compte tenu du fait  que j’ai eu à faire l’école classique jusqu’à la classe de CM2 cela m’a facilité la tâche et j’ai continué la classe de CE2 a l’école centre ‘’A’’ de Gaoua en 2013-2014 . J’ai poursuivi mes études scolaires en braille dans cette école ou j’ai obtenu mon certificat d’étude primaire (CEP) en 2016 » explique Aristide Kambou. Après son succès au CEP, il a été affecté au Lycée municipale de Gaoua ,ou il doit poursuivre ses études secondaires. « J’ai réussi à mon CEP, et je poursuis mes études au Lycée en 6ème.

Mais comment cet handicap est arrivé ?

Sur mon handicap visuel, ce sont des questions que moi-même je me pose souvent.  C’est suite à des maux de têtes et quelques jours après un matin, je me suis levé pour aller à l’école, je ne vois plus. J’ai perdu donc la vue ainsi. Et quand j’ai dit à ma mère que j’ai perdue la vue, elle ne me croyait pas mais hélas ! » a déploré Sié Aristide Kambou. Selon lui, ses parents ont  essayé de faire les soins dans les formations sanitaires de la capitale « on a parcouru partout mais, on a pas eu gain de cause, et enfin ils m’ont dit que c’est la méningite » .

L’handicap visuel loin de l’handicap intellectuel

Au Lycée, après avoir passé haut les mains  les classes intermédiaires, Aristide Kambou va se heurter à de nombreuses   difficultés en 3ème. Des difficultés qu’ils trouvent seraient dues aux conditions d’études.

« J’ai fait deux fois le BEPC ; en 2020 et en 2021 ça n’a pas marché. Les conditions d’études ne sont pas favorables, pour l’apprentissage, car il n’ya pas de matériel didactique pour nous les candidats handicapés non voyant, il ya le problème des tablettes des poinçons, en générale même ». Et pour Sié Aristide Kambou, de signifier que l’organisation du BEPC, n’est pas en leur faveur. «  C’est comme s’ils ne tiennent pas comptent des personnes handicapées visuelles lors des choix des sujets. En prenant les personnes qui maîtrisent le braille, ils vont venir saisir les sujets de BEPC les mettre dans les enveloppes comme ils le font pour les personnes voyants avant le jour de la composition. sinon, s’il faut attendre le jour-j , pendant que les autres ont commencé à composer c’est en ce moment qu’il faut saisir pour nous, cela nous arrange pas. Au primaire ils le font au CEP mais ici au secondaire ce n’est pas le cas pour le BEPC. Pendant que les personnes bien portant ont commencé à composer, nous il faut attendre qu’on aille saisir en braille les sujets pour nous d’abord. Et quand il ya des dessins à faire il faut courir encore aller voir le président du jury il va venir apporter des modifications et cela joue en notre défaveur et nous les interpelons de nous aider ». Il précise que c’est surtout dans les matières scientifiques, telles que les mathématiques, sciences physiques quand il y a des images ou des dessins il y a des changements qu’il faut effectuer par manque de matériel et cela à contribuer fortement à son échec au BEPC. «Dans les classes intermédiaires je n’ai pas eu de souci  mais la difficulté majeure pour nous les personnes handicapées visuelles pour moi particulièrement, c’est en 3ème que se situe le gros problème, il y a beaucoup de calcul à faire,  pourtant on n’a pas les matériels qu’il faut ».

Aux personnes de bonne volonté 

Pour l’accompagnement de ses études, il estime que sa famille le soutien mais compte tenu des conditions d’étude des personnes handicapées visuelles qui n’est pas simple, cela nécessite des gros moyens. Il affirme qu’il faut des soutiens forts pour pouvoir continuer ses études. Sié Aristide Kambou, se voit négliger dans son état de personne handicapée «  Nous sommes tous des handicapés potentiels, tu es là aujourd’hui mais tu ne sais pas ce qui va t’arriver demain. Le handicap, on ne l’a pas voulu c’est Dieu qui a décidé ainsi, beaucoup de personne nous traite comme des mendiants », et à toute personne handicapée, il les invite à se démarquer de la mendicité «  je les encourage à se battre pour réussir leur vie, il ne faut pas se donner dans la mendicité. Le handicape ne veut pas dire mendicité. Il y a des personnes handicapée qui sont des personnalités aujourd’hui ». Quant à l’Etat, appliquer les lois et de promouvoir les droits des personnes handicapées sont les vœux les plus chers de Sié Aristide Kambou.

Victorien DIBLONI



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