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Les Echos du Sud-Ouest

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Tchohité Kambiré : Un étudiant pas comme les autres  


Tchohité Kambiré est étudiant en anglais à l’université de Ouagadougou. Dans la capitale Burkinabè, le natif de Dapladouo dans la commune de Midebdo , province du Noumbiel , région du sud-ouest n’est pas resté les bras croisé une fois à Ouaga. Il allie études et job étudiants. Il a ouvert son salon de coiffure ou il est son propre patron. Bafujiinfos est allé à la rencontre de ce dernier


Alors que ses camarades courent après les boulots dans les restaurants, bars, société de gardiennage, cours à domicile etc. cet étudiant au département d’anglais met son talent de coiffeur en exergue.

Il a en effet ouvert son propre atelier de coiffure ou il exerce la coiffure homme. Eugène comme l’appelle affectueusement ses camarades a pu ouvrir son atelier grâce au FONER (fonds national pour l’éducation et la recherche), un fonds qui alloue des ressources aux étudiants pour la poursuite de leurs études. L’atelier a également pu voir le jour grâce à ses petites économies. Le jeune étudiant dit avoir injecté environ la somme de six cent mille francs.

Passionné de la coiffure

Passionné de coiffure, Tchohité Kambiré s’est formé avec son grand frère auprès de qui il exerçait pendant les congés et vacances scolaires à Midebdo. Il assure même avoir été le chef d’orchestre de l’atelier de coiffure de son frère à Midebdo, lorsque ce dernier vaquait à d’autres occupations. A Ouaga, il raconte d’où est venu le déclic pour l’ouverture de son atelier.

« Tout a commencé là où j’habitais, le Foyer Jack Robertson. Je coiffais les camarades étudiants à la maison et mon travail était apprécié de tous. Petit à petit les voisins ont eu vent de ce que je faisais chez moi. Ils ont commencé à venir pour se faire coiffer ».

Se défendre et joindre les deux bouts

Joindre les deux bouts, c’est la raison qui a conduit l’étudiant en deuxième année à ouvrir son salon. « Arrivé à Ouaga, loin de la cour familiale, il est impératif que je fasse quelque chose pour joindre les deux bouts et financer mes études. Or, tout ce que je sais faire de mes dix doigts c’est la coiffure, et surtout de la plus belle des manières. Je me suis dit pourquoi ne pas monnayer ce savoir-faire. Et c’est ainsi que je me suis lancé dans la coiffure ».

Les clients de Eugène sont majoritairement des étudiants, l’entourage, les frères et sœurs en Christ les habitants du quartier et des passants.

Depuis l’ouverture le PDG «  Fashion coiffure Eugeno » ne se plaint pas du tout « L’argent ne vient pas d’ailleurs. Vraiment Dieu me fait grâce et j’arrive à me prendre en charge ».

Difficile de concilier mais pas impossible

Concilier études et les activités de l’entreprise n’est pas du tout aisé mais Eugène Kambiré rassure « Quand on est passionné d’un métier, pour le concilier aux études c’est compliqué. Mais la gestion est facile si on est bien organisé. Je m’établis un programme en tenant compte aussi des programmations de cours à l’université. Le jour où il y a cours, je suis en classe. Et pendant mes temps libres, je me consacre entièrement à la coiffure.

Tchohité Kambiré est formel. Il est quasi impossible d’abandonner ce qui lui procure un peu d’argent « Je ne peux pas me passer du travail, parce que c’est ce qui fait avancer mes études. Aujourd’hui, quand on parle des études supérieures, il faut aussi parler d’argent. D’abord, pour mon logement, ensuite la restauration et beaucoup d’autres choses importantes comme les livres, les photocopies, etc. On ne peut aller loin dans les études en comptant uniquement sur les parents. Pour faire court, une bonne organisation favorise une parfaite harmonie entre l’entrepreneuriat et les études ».

Tchohité Kambiré rêve grand

L’étudiant en deuxième année d’anglais compte ouvrir des salons de coiffure à Ouagadougou et partout ailleurs au Burkina Faso.  Suivre encore des formations professionnelles en coiffure, et se réaliser pleinement sont les projets du jeune étudiant.

A ses camarades étudiants, il les exhorte à la persévérance. Il encourage aussi ses camarades restés au sud-ouest. « N’ayez pas peur de venir à Ouaga pour les études supérieures si vos filières de rêve sont ici, Venez. On entend le plus souvent les gens dire que « Ouagadougou c’est l’enfer », même si Ouaga c’est l’enfer, des gens sont passés par là avant nous et ils n’avaient pas deux têtes, donc tout le monde peut réussir à Ouagadougou.

Samson Somé

 



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