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Les Echos du Sud-Ouest

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Soutenance pour l’obtention d’un Master 2 : MEDA Bêkyamilè Rose porte son regard sur la gestion des conflits liés à l’héritage en milieu dagara


MEDA Bêkyamilè Rose a validé avec brio son master 2 en gestion des conflits et construction de la paix. Avec son thème intitulé : « Gestion des conflits autour de l’héritage en milieu dagara« , l’impétrante a soutenu pour l’obtention du Master 2 en gestion des conflits ce 26 juin 2023 à L’Institut Supérieur de Sécurité Humaine (ISSH) de Ouagadougou.

17/20, c’est la note qui a sanctionné la soutenance de Bêkyamilè Rose MEDA.

Elle a présenté le fruit de sa recherche sur « la gestion des conflits autour de l’héritage en milieu dagara ». Les travaux de recherche de l’impétrante ont été jugés recevables pour le travail bien fait au niveau du style d’écriture et de la pertinence du sujet ce qui lui a valu la mention très bien décernée par le Jury. Le Président du jury, Dr Zackaria SORE, a trouvé très actuel le sujet qui creuse les problèmes de la société d’aujourd’hui. Hormis quelques recommandations sur la forme et le fond du mémoire, le jury a félicité l’impétrante pour son travail de recherche qui met à nu le problème de gestion des conflits dans nos différentes communautés en l’occurrence la gestion des conflits liés à l’héritage en milieu dagara.

Le directeur de mémoire, le Colonel Auguste Denise BARRY, avant de relever quelques éléments de pertinence dans le fond du travail, a tout d’abord signalé que Rose MEDA est une brillante étudiante qui a toujours figuré sur le tableau d’honneur depuis ses études en licence jusqu’au master qu’il a eu à encadrer avant de poursuivre que : « nous sommes dans un monde de globalisation et de mondialisation qui domine les identités et cultures des peuples faibles. D’où l’importance de traiter de ce thème pour mettre en évidence les fragilités de ce groupe ethnique (Dagara) et lui donner des éléments de résilience ». Le travail de Dame MEDA est un travail qui fait ressortir le conflit entre le droit moderne et le droit traditionnel dans la gestion des conflits autour de l’héritage en pays dagara.

L’héritage en milieu dagara

Des travaux de recherche de Rose MEDA, il ressort que de nos jours, l’héritage qui est une manière de transmettre les biens d’un défunt à ses héritiers est l’un des us et coutumes affectés par les changements liés à la colonisation et à la globalisation. Pour elle, dans la période précoloniale, chaque ethnie se distinguait par une identité et des pratiques ancestrales propres. Ainsi, les peuples se mariaient et héritaient selon leur coutume. Actuellement, au Burkina Faso et particulièrement en pays dagara, on constate un changement des traditions et de mentalités, surtout avec l’approbation du Code des Personnes et de la Famille dont la mise en œuvre est souvent source de conflits entre ayants droits parce qu’en déphasage avec la coutume dagara.

Dans la gestion de l’héritage chez les dagara et ceux de Dissin en particulier, il ressort selon les dires de Rose MEDA que les veuves et orphelins sont souvent les principales victimes après la mort de l’homme. Et pourtant, il existe un code des personnes et de la famille en matière d’héritage au Burkina Faso. Toutefois certaines ethnies font fi de ces règles et font recours à leur législation traditionnelle en cas de succession. C’est le cas des Dagara dont le système d’héritage lèse quelque peu les veuves et orphelins. Cet état de fait soulève une double problématique : un conflit inter structurel et un conflit interpersonnel.

Dans l’objectif de contribuer à pacifier le processus de l’héritage en vue d’un vivre ensemble harmonieux entre les ayants droits dans les familles l’impétrante MEDA Bêkyamilè Rose a décidé de mener ses travaux de recherche sur la « Gestion des conflits autour de l’héritage en milieu dagara ». A l’issue de l’analyse des résultats de recherche, Rose MEDA tire la conclusion que si les parts de responsabilités sont connues et appliquées de manière juste et équitable lors du déroulement de l’héritage, cela favorisera des héritages pacifiques, chose qui contribuera à la construction de la paix.

En rappel, avant d’arriver au Master, l’impétrante Rose MEDA avait brillamment soutenu en octobre 2020 son mémoire pour l’obtention de sa licence avec la mention très bien sur le thème « vulnérabilité des femmes en contexte d’orpaillage, cas du site de Bantara, province du Poni, région du Sud-ouest ».

Rose Bêkyamilè MEDA, désormais titulaire d’un Master 2 en gestion des conflits et construction de la paix compte mettre son expertise en gestion des conflits au service du pays.

Sansan Bertin SIB

tinosbs@gmail.com



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