Djindjerma, village situé à 1O Km de la commune de Oronkua ,province du Ioba dans le Sud-ouest du Burkina Faso, c’est là que le vieux Souméthéo ZINGUE, un combattant de l’armée française des années 1940 passe ses vieux jours. A l’occasion des festivités du 11 décembre à Gaoua Bafujiinfos.com est allé à la découverte de l’homme.
Né vers 1926, dans son village à Djindjerma, Souméthéo ZINGUE après sa tendre enfance et une partie de sa jeunesse vécue dans son village natal , décida de se rendre en Cote d’ivoire à la recherche du travail comme d’ailleurs le faisait les jeunes de son époque. En Cote d’ivoire, Souméthéo ZINGUE s’est vu incorporé dans l’armée française dans les années 1947 comme engagé volontaire : « Après mon incorporation en 1947, dans le camp de Bouaké, où j’ai passé 3 mois, je fus envoyé à Ouagadougou et c’est là que j’ai appris à marcher au pas militaires. En son temps on nous disait gauche droite, droite gauche, puis demi-tour ». Souméthéo ZINGUE après avoir passé deux (02) ans et neuf (09) mois à Ouagadougou, s’est vu mis en détachement en 1949 à la 6ème compagnie en Indochine. Il y restera de 1949 à 1952, année à laquelle il est de retour au Burkina avec le grade de caporal en transitant par le Sénégal. Il est appelé en fin 1952 à partir en France pour 6 mois et c’est de là qu’il fut envoyé de nouveau pour une deuxième fois en Indochine où il y passera encore 2 ans. L’armée pour Souméthéo est une affaire de bravoure.
La guerre et le combattant ZINGUE, une longue Histoire.
« J’ai fais 3 fois la guerre soit 1 fois en Algérie et 2 fois en Indochine. Et c’est lors d’un combat en Algérie que j’ai reçu 8 bales dans mon corps. Ce n’était pas facile mais grâce à Dieu j’ai survécu » affirme Souméthéo ZINGUE. Après ces années Souméthéo Zingué du haut de ses 91 ans et malgré sa jeunesse avancée, ne regrette pas d’avoir été combattant. Malgré le fait qu’il était payé à 35 franc par quinzaine il apprécie tout de même le faite qu’il a pu apprendre la discipline dans l’armée. Il se rappelle aussi comme si c’était hier comment lui et ses compagnons d’armes faisaient le défilé à chaque fête de l’indépendance. Pour lui, « chaque fête de l’indépendance était un grand jour qui était célébrée avec fierté et engouement dans notre pays ». Pour la période coloniale, Souméthéo ZINGUE pense que ce sont les noires, les burkinabè qui ont favorisé cette colonisation. Pour lui, les blancs n’ont jamais commandé directement les voltaïques. C’est d’autres voltaïques considérés à l’époque comme chefs de canton qui faisaient exécuter aux compatriotes à la base les ordres du colon et cela est déplorable. Et c’est pendant cette période coloniale que souméthéo ZINGUE a participé à la construction de la grotte militaire « la guerre Dinguè » de Diébougou. A l’époque pour ces travaux qu’il qualifiait de pénible, Souméthéo et ses compagnons étaient payé 5 franc par jour.
La discipline et le pardon, la clé du succès pour la jeune génération
De 1947 au 12 mars 1962, période que le vieux ZINGUE a eu à servir l’armée voltaïque et française, la discipline a été un élément important qu’il a appris et adopté. Aujourd’hui M. Zingué pense que c’est quand la jeunesse sera disciplinée qu’on pourra mieux construire notre pays. Il invite aussi les uns et les autres au pardon mutuel. A 91 ans, Souméthéo ZINGUE résiste toujours à la mort. Epoux de 4 femmes et 29 enfants dont 18 enfants en vie .l’ancien combattant a été honoré par ses enfants en 2016 à travers l’organisation d’une fête en son honneur.
Sansan Bertin SIB