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Les Echos du Sud-Ouest

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Rivière de Djikando : La difficile traversée des populations


En cette période d’Aout beaucoup de localités de la région du sud-ouest restent difficile d’accès. Parmi elles le village de Djikando à 3 km du centre-ville de Gaoua. Seul le service des piroguiers permet de franchir la rivière débordant d’eau. Une situation difficile à vivre pour les orpailleurs qui travaillent dans le site d’or et surtout des populations  qui doivent braver les eaux pour se faire soigner ou se rendre en ville pour d’autres services.

l’Embarquement des personnes et engin

Il est 9h35 lorsque nous sommes arrivés à Djikando, village situé à gauche de la rivière poni. La seule voix principale pour joindre les habitations et le site d’or est devenue difficilement accessible en cette période de fortes pluies. Le ralliement du village se fait désormais en pirogue. 5 minutes passèrent KAMBOU Adèle mère de ménage, enfant au dos, transporte du maïs dans une bassine. Sa destination le centre-ville. Pour y arriver elle doit débourser 200 franc pour bénéficier des services des piroguiers. « Nous partons au moulin pour écraser notre maïs, mais vue la quantité d’eau dans la rivière, il nous faut payer 100franc à l’aller et 100franc le retour aux     piroguiers pour pouvoir passer. » a laissé entendre Adèle avec un air triste.

 Le manque d’un ouvrage de franchissement dans ce village, impacte négativement les activités et les besoins sanitaires des populations surtout des femmes à terme témoigne cette native du village. « Le niveau de l’eau est très élevé. Sans les pirogues il est difficile de pouvoir traverser, et aller au CSPS avec nos malades. Quand une femme est enceinte et que le travail commence tard dans la nuit, elle accouche à la maison puisque les piroguiers ne travaillent pas la nuit. »

KAMBOU Adèle/ Native de Djikando voulant traverser la rivière            pour   se rendre à Gaoua avec son enfant au dos

Des propos renchéris par Désiré PODA président du comité de surveillance du site de Djikando. « Vous-même vous venez de faire le constat non. Rien qu’hier la pirogue à renversé des passagers dans l’eau. Chaque jour ces cas d’accidents se produisent. Les populations, les fonctionnaires et même les orpailleurs ont des difficultés en cette période »

Une dizaine de pirogues alignées attendant les passagers

Djikando abrite le plus grand site d’orpaillage de la commune de Gaoua. La place grouille de centaine de femmes et d’hommes qui y travaillent ou y habitent. Pour  accéder à son lieu de travail  Hamidou OUEDRAOGO    un   motocycliste doit payer pour sa traversé et également pour l’embarcation de son engin. Dans la journée il dit être obligé de dépenser entre 2.000 à 3.000 franc.

Une situation déplorable pour les orpailleurs et les habitants. Ils doivent passer leur journée entre le centre-ville et le village pour leur pitance quotidienne. Mais pour les Piroguiers cette rivière leur permet de se faire de bonnes affaires. « A vrai dire on gagne un peu un peu. On peut faire traverser 40 à 100 personnes  par jour/ à raison de 100 ou 200 franc par passagers. On peut avoir 20.000 franc ou 17500 franc à la fin de la journée » se réjouit le jeune piroguier Maïko Daouda venu du mali voisin.

Les populations, elles lancent un cri de cœur aux autorités pour la construction d’un ouvrage de franchissement. Il pourra leur permettre l’accès au centre de santé en cas de maladie mais aussi éviter les accidents aux scolaires.

Sié Michael DAH



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