Liliane Kambou, alias Lilika, a marqué de son empreinte la scène musicale régionale ce samedi 26 juillet 2025, en présentant officiellement son tout premier album, Manamanako, à l’occasion d’un concert live vibrant, riche en émotions et en messages de sensibilisation.
Placée sous le patronage de Sa Majesté Bifaté II, chef de canton de Gaoua, la cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités culturelles et un public conquis, venu saluer le talent d’une artiste aux multiples facettes.
C’est dans l’ambiance chaleureuse du maquis Empire de Diki que Lilika a fait résonner sa voix douce et engagée. L’artiste y a dévoilé Manamanako, un album de six titres : « Enseignant », « Nawè », « Tangba », « Espoir », « Gwantaramira » et « Manamanako ». Ce projet musical se veut une œuvre d’éveil des consciences, mêlant sensibilisation, éducation et promotion des valeurs culturelles.
Une artiste engagée entre craie et micro
Enseignante de formation, Liliane Kambou n’est pas une inconnue du public de Gaoua. Elle conjugue désormais sa mission d’éducatrice avec sa passion pour la musique. À travers son album, dont le titre Manamanako signifie littéralement « choses louches » en dioula, Lilika aborde avec franchise des sujets tels que l’éducation, l’amour, la cohésion sociale, la responsabilité des jeunes, la solidarité et la préservation de la culture.« Mon album est intitulé Manamanako parce que ce sont des sons qui interpellent la jeunesse. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont peur de s’engager dans le mariage, d’autres font des promesses qu’ils ne tiennent pas. Je les invite à plus de sincérité, d’honnêteté et de responsabilité dans leurs actes et leurs paroles », a-t-elle expliqué.
Une voix qui porte les préoccupations de la société
Les six titres de l’album, chantés en lobiri, dioula et français, explorent des réalités actuelles. La chanson éponyme « Manamanako » met en lumière les comportements contradictoires des jeunes face à l’engagement. Les autres morceaux, comme « Nawè », « Tangba », « Espoir » ou encore « Gwantaramira », lancent un appel à la cohésion sociale, au respect mutuel et à la construction d’un vivre-ensemble harmonieux. « La musique est un canal puissant pour faire passer des messages utiles à la société », confie Lilika à la fin de son concert.
La soirée a été marquée par des prestations artistiques variées, des hommages et de nombreux messages de félicitations. Jeunes et adultes ont salué le courage et le talent de cette nouvelle voix féminine du Djôrô. « Je suis pasteur chanteur et fils de Gaoua. À travers ses chansons, Lilika sensibilise les jeunes et les couples. C’est un bon message, je suis venu la soutenir », a déclaré Sansan Jonas Kambou.
Une délégation ivoirienne a également honoré l’événement de sa présence. « Nous sommes ici pour la soutenir, d’abord parce qu’elle est une sœur, mais aussi parce que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont une même famille. Ses chansons sont de véritables conseils. Ce qu’elle fait n’est pas facile, mais nous l’encourageons à tenir bon », a affirmé Adèle Kambou, porte-parole de la délégation.
Présent à la cérémonie, le chef de canton, Sa Majesté Bifaté II, a salué l’engagement artistique de Lilika. « Depuis qu’elle m’a annoncé son projet, je l’ai soutenue. Les paroles de ses chansons sont profondément sensibilisatrices. J’invite les jeunes à suivre son exemple et à prêter attention à ses messages », a-t-il déclaré.
Avec Manamanako, Lilika signe une entrée prometteuse dans l’univers musical burkinabè. Ce premier album pose les jalons d’un parcours artistique riche de sens, où se rencontrent l’exigence de l’éducation et la puissance évocatrice de la musique. Une nouvelle ambassadrice culturelle est née dans la région du Sud-Ouest.
Wonomana Da & Antoine Bicaba
