Filston Palé est un jeune artiste évoluant dans la musique tradi-moderne dans la commune de Gbomblora. Il débute sa carrière le 21 novembre 2020 marquée par la sortie de son premier single intitulé « Thamgba bièli ». Pour lever le voile sur les artistes du Sud-ouest, une équipe de Bafujiinfos est allée à sa découverte. Lisez plutôt ! 

Il portait de grosses lunettes à notre arrivée. Une coiffure Dread, un tee-shirt blanc enfilé, symbole de paix, le jeune artiste nous a servi un doux sourire à l’accueil. Dès le premier contact, on pouvait voir devant nous un jeune sage aux grandes ambitions. Filston Palé, à l’état civil Palé Sansan est un artiste amateur originaire de Siwêra dans la commune de Gbomblora, province du Poni. La musique pour lui est d’abord une passion avant de devenir un métier.  Le jeune artiste évolue dans un style tradi-moderne et la plupart de ses titres sont enregistrés avant la séance studio.

Tout commence le 21 novembre 2020 . Il sort son premier single intitulé « Thamgba bièli ». Sa langue de prédilection dans la musique est le lobiri. A ce jour l’artiste compte un album de 8 titres à son actif, dont le dernier en titre est intitulé « Gbanga Dara » en langue lobiri qui signifie « hypocrite » en français.

Parmi ses morceaux un seul se démarque du grand lot par le poids du message véhiculé. Il s’agit du titre « Agnè fin pièr » ou « Qu’attends-tu ». On vient à bout de ses desseins avec la patience selon le proverbe oriental. Et Filston Palé est bien conscient de cette réalité. A travers ce morceau l’artiste passe un message d’espoir à tous les grouilleurs. C’est d’ailleurs ce titre qui lui a donné plus de visibilité. Dans cette chanson Filston relate le vécu d’un personnage du nom de Sansan DA qui passa de la galère à la gloire. Il dit inviter ses frères et sœurs à plus de patience et de persévérance dans le travail. Filston conseille aussi tous ceux qui ont déjà réussi à faire preuve d’humilité, car l’esclave peut devenir roi et le pauvre un riche.

Un point de vue partagé par Djiémi Da, un de ses admirateurs sur place. « Les sons de Filston Palé me plaisent beaucoup, mais j’avoue que mon coup de cœur reste « Agnè fin pièr », parce que dans ce morceau, il véhicule un message d’espoir et de persévérance et en tant que jeune travailleur ça fait chaud au cœur, vraiment j’ai aimé ».

Comme tous les autres artistes musiciens, Filston Palé dit être influencé beaucoup par son devancier Westador, le fils béni dont il ne tarie pas d’éloges « C’est le grand westador qui m’a influencé surtout avec son titre « Prouyé ». C’est lui qui m’a poussé à faire la musique » a-t’il confié. La nouvelle pépite de la musique aborde plusieurs thèmes dans ses titres. « Je chante l’espoir, la tradition, la cohésion, l’amour… C’est une manière pour moi de donner le sourire à tous ceux qui sont dans le doute, parce que j’estime que la musique est un puissant remède ». L’artiste dit puiser son inspiration des faits de sa société. « Je tire mon   inspiration dans l’observation de tout ce qui se déroule autour de moi » a-t-il soutenu.

La résilience comme leitmotiv face aux difficultés

Comme toute jeune carrière, l’artiste fait face à de nombreuses difficultés entravant le bon décollage de sa carrière artistique. Elles sont pour la plupart d’ordre financier et la méchanceté de certains détracteurs « Il y a une fois que j’ai organisé un concert, je suis allé coller des affiches et des individus mal intentionnés sont allés les arracher. Aussi, il arrive souvent que nous organisons des concerts et personne ne vient. Ce qui constitue une perte pour nous », a-t-il regretté. Malgré les difficultés, il dit faire de son mieux pour les surmonter afin de se faire une place dans l’arène musicale de sa région. Au regard du manque criard des prestations dans la région, le jeune artiste s’adonne à des activités parallèles comme l’orpaillage pour financer la réalisation de ses œuvres.

Entre ambitions et espoir

A l’instar de tous les artistes, Filston palé ambitionne être l’ambassadeur de sa culture, enchainer des gros spectacles, réaliser une maison de production au profit de ses petits frères qui désireront faire la musique un jour, et investir dans le social. Car dit-il « les orphelins souffrent beaucoup et mon rêve est de construire une école pour eux » A l’endroit de ces frères et sœurs qui rêvent de la musique, il les invite au don de soi, au travail et à avoir la foi en eux », car renchérit-il, à cœur vaillant, rien n’est impossible. A tous ces fans qui l’encouragent, il leurs réitère toute sa reconnaissance et sa fierté, « Sans les fans, je ne suis rien, c’est grâce à eux j’ai le courage de continuer. Souvent ce n’est pas facile mais ils réclament un son, et je fais tout pour les rendre la monnaie de leur pièce. Je leur dis grandement merci, et de continuer à me soutenir » Parlant des fans Palé Bèbè est aussi un grand frère de l’artiste à plus d’un titre « Filston Palé, c’est mon petit frère, parce qu’il est respectueux et sage. Lorsqu’il a un problème, il n’hésite pas à m’en parler. Je fais aussi de mon mieux pour l’accompagner. Je lui souhaite tout le meilleur dans sa carrière musicale ».

La nomination manquée de Filston Palé aux Awards du Sud-ouest

Nominé dans un premier temps à l’occasion des Awards de la Musique du Sud-ouest édition 2023 (AMUSUO) comme meilleur espoir, il n’a pas été malheureusement retenu sur la liste définitive des nominés. La raison n’est pas entièrement maitrisée par Sansan. Néanmoins l’artiste ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il estime qu’à force de travail les prochaines éditions seront à sa faveur. Il n’a pas manqué d’inviter ses frères artistes à plus de collaboration, de cohésion pour porter haut le drapeau du Burkina Faso hors de nos frontières. « Dans la division, il serait difficile pour nous de nous imposer et imposer notre culture aux autres, nous devons nous soutenir, malheureusement, nous constatons que nous ne nous aimons pas. Ce n’est pas bien », a-t-il déploré.

Célestin tôh HIEN & Somé Sansan, le petit soleil