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Les Echos du Sud-Ouest

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Miroir du Sud-Ouest : Da Ambro, l’agriculteur pour qui le travail de la terre n’a plus de secret


Dans la commune de Batié, un jeune sort de l’ordinaire à travers ses activités agricoles qu’il mène depuis plus de 20 ans maintenant. Grâce aux 10 hectares environ qu’il exploite, il arrive à s’épanouir financièrement au regard des revenus non négligeables qui en découlent. La terre ne ment pas dit-on, et cela, Da Ambro, agriculteur à Wolinko, au secteur 04 de Batié l’a bien compris et en a fait sa devise pour s’investir pleinement dans l’agriculture. Il a pu se faire une place au soleil en réalisant ses projets et se construit petit à petit une renommée dans la commune de Batié. Partie à sa rencontre, il ne cesse de vanter l’apport incommensurable de l’agriculture sur sa vie. Lisez plutôt.

 

Né d’un père agriculteur, Da Ambro est initié dès le bas âge aux techniques agricoles pendant les vacances par son géniteur. Par faute de moyen financier de ses parents, il quitte les bancs en classe de 4ème et décide de tenter sa chance à l’aventure en Côte d’Ivoire, pays voisin. Une expérience qui s’avère infructueuse pour lui. Il décide alors de rebourser chemin en 2009 dans son Burkina natal pour travailler la terre.  A ses débuts, Da Ambro produisait principalement le riz pour la vente. « A l’époque nos parents nous ont interdit de produire du mil pour le vendre. On produisait alors le riz et l’arachide pour vendre et subvenir aux besoins primaires et le maïs et le mil étaient produits uniquement pour la consommation. On ne cultivait pas sur de grande superficies on exploitait environ un hectare. Aujourd’hui j’exploite plus de 10 hectares de maïs, de sorgho, etc. » a-t-il déclaré.

Le choix porteur de l’agriculture

Aujourd’hui chef d’une grande famille, Da Ambro est marié à 3 femmes, et père de 9 enfants en plus des 06 enfants de son défunt frère qui sont à sa charge. Le grand agriculteur dit avoir fait profil bas sur l’orpaillage qui désoriente bon nombre de jeunes. Il préconise à ceux qui veulent se lancer dans la recherche du métal jaune d’en faire une activité secondaire et de s’adonner principalement à l’agriculture qui nourrit son homme. Son abnégation au travail de la terre lui a permis de sortir la tête de l’eau et il ne manque pas d’occasion pour s’en vanter. « Avant j’avais tout le mal à m’acheter cinq sacs d’engrais mais aujourd’hui j’utilise facilement une tonne d’engrais par saison. En ce qui concerne ma production, je gagne environ 8 tonnes de céréales par saison. J’ai encore beaucoup de maïs de la saison dernière stockés que j’hésite à vendre au vue de la saison difficile qu’on traverse actuellement. » s’est-il réjoui.

Le bénéfice malgré les difficultés

Même si Da Ambro déplore l’irrégularité des pluies de plus en plus constatée, il ne compte pas s’arrêter ou ralentir ce qu’il sait faire le mieux : cultiver. « On ne peut pas sortir les mains vides quand on pratique l’agriculture. Même si la récolte n’est pas bonne, l’agriculteur aura au moins de quoi nourrir sa famille jusqu’à la saison prochaine », se justifie-t-il. Il poursuit, « ce qui me plait dans mon métier est que je consomme ce que je produis » a-t-il lancé.

Tout le mal qu’il se souhaite, c’est de devenir le plus grand producteur de la région et même du Burkina les années à venir. Pour cela, Ambro investit beaucoup dans l’achat de matériel agricole qui l’aide à mécaniser sa production afin d’atteindre ses objectifs. « Je me suis procuré des charrues, une égraineuse, une batteuse et un motoculteur pour augmenter ma production au fil des années », indique Ambro.

Les réalisations de Ambro sont témoins de sa réussite dans son activité. Les bénéfices qu’il engrangent profitent également à l’ensemble de sa famille.  « J’ai une ferme aujourd’hui grâce à ce que je fais. J’ai acheté une moto pour mon frère qui travaille également la terre. J’ai deux parcelles non lotie sur lesquelles j’ai construit une maison 3 chambres salon, deux chambres salon pour moi-même. En plus de ces réalisations, j’ai construit deux maisons pour mes deux frères cadets », a-t-il laissé entendre.

Aujourd’hui modèle pour la jeunesse du Sud-ouest, Da Ambro lance un message aux jeunes qui ont hérité des terres de leurs parents de les exploiter en pratiquant l’agriculture et l’élevage, au lieu de les délaisser au profit de l’orpaillage. Il plaide auprès des autorités à multiplier les aides au profit des agriculteurs qui sont les greniers du pays.

Antoine BICABA & Wonomana DA



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