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Les Echos du Sud-Ouest

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Mariages d’enfants au Sud-Ouest : Le projet CHAM sensibilise les élèves du lycée provincial du Noumbiel à Batié


Le projet Choisir Avec Qui et Quand se Marier (CHAM) en collaboration avec le Réseau Africain Jeunesse Santé et Développement (RAJS) Sud-Ouest et le Réseau des journalistes pour la protection de l’enfance au Sud-ouest (REJPE) a organisé une caravane de plaidoyer et de sensibilisation sur les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre dans la région du Sud-ouest. Le lancement de cette caravane est intervenu le mardi 4 avril 2023 au lycée communal de Gaoua. Les élèves du lycée provincial du Noumbiel ont été la cible de la deuxième étape de cette campagne de sensibilisation ce mercredi 5 avril 2023. Ils ont eu droit à une conférence pour plus d’éclairage sur les deux thématiques.

C’est le lycée provincial du Noumbiel qui a accueilli les caravaniers le mercredi 5 avril 2023 pour la campagne de plaidoyer et de sensibilisation sur les mariages d’enfants, les mariages forcés et les violences basées sur le genre. Pour mieux éclairer cette cible directe que constituent les enfants, une conférence a été animée au sein de cet établissement. Pour le conférencier Aboubacar OUEDRAOGO agent à la direction provinciale de la solidarité, de l’action humanitaire  de la réconciliation nationale, du genre et de la famille  du Noumbiel, les mariages d’enfants sont une réalité dans la province du Noumbiel. « A travers la direction provinciale et les services sociaux communaux, nous avons enregistré cette année près de trente cas de mariage d’enfants. Les causes de ce phénomène sont liées à l’ignorance des parents, la pauvreté, les pesanteurs sociales qui amènent à accorder plus de considération au jeune garçon  qu’à la jeune fille. A travers cette conférence, nous avons pu apporter aux élèves de ce lycée, des connaissances sur les mariages d’enfants leurs causes et leurs conséquences. Ce sont les conséquences qui vont amener les enfants à prendre conscience de la gravité du phénomène et l’abandonner » a dit Monsieur OUEDRAOGO.  Pour venir à bout de ce fléau, le conférencier estime qu’il faut inciter les populations à dénoncer les personnes coupables de mariages d’enfants et des violences basées sur le genre.

C’est avec intérêt que les élèves ont suivi cette conférence. Ils disent avoir acquis de nouvelles connaissances sur les thématiques développées. GNESSOU Rokia est élève en classe de 4e A au lycée provincial du Noumbiel. « J’ai appris qu’il n’est pas bon de donner les jeunes filles en mariage et  encore sans leur consentement » a-t-elle dit.  Pour elle, en donnant une fille en mariage avant l’âge  de 18 ans, elle pourrait ne plus être consentante quand elle atteindra l’âge de la maturité ce qui peut engendrer des problèmes dans le foyer. « Le mariage d’enfant n’est pas une bonne chose. On doit laisser les jeunes filles continuer leurs études » a-t-elle conclu. SOME M. Ulrich élève en classe de 6e C dit également appris à travers cette conférence que le mariage d’enfants n’est pas une bonne chose. « Le mariage forcé peut causer des dommages à la jeune fille. Elle ne peut pas bien s’occuper de son enfant si elle enfante. Les filles promises en mariage refusent quand elles deviennent adultes » a déclaré Ulrich SOME. Il a pris l’engagement comme certains de ses camarades de dénoncer les cas de mariage d’enfants à travers les numéros verts.  Le seul conseil que ce jeune a pour ses camarades filles, c’est de s’abstenir, de  bien travailler à l’école pour réussir dans leur vie avant de se marier.

Serge Télesphore KIAWARA est le Superviseur du projet CHAM dans la région du Sud-Ouest. A mi-parcours, il se dit satisfait du déroulement des activités et espère que les objectifs seront atteints à la fin de la caravane. « Le lancement a été fait à Gaoua, aujourd’hui nous sommes à Batié, nous pouvons d’ores et déjà dire que nous sommes satisfaits parce que la cible s’est mobilisée pour écouter le message. Ils ont pris l’engagement de dénoncer tout cas de mariages d’enfants et de violences basées sur le genre.  Avec l’accompagnement des journalistes et du RAJS dans toutes les provinces que nous allons parcourir, l’objectif sera atteint» a indiqué Monsieur KIAWARA.

L’objectif recherché à travers cette caravane, c’est aussi interpeler les autorités, les leaders religieux et coutumiers sur la pratique du mariage d’enfants dans la région du Sud-ouest a déclaré Yvette TIENDREBEOGO Chargée du projet CHAM à ADEP. Plus généralement, le projet vise à contribuer à réduire la prévalence des mariages d’enfants dans trois régions du Burkina Faso : le Centre-Est, le Centre-Nord et le Sud-Ouest.

 Au lancement des activités de cette caravane, Domètaminin KAMBIRE Conseiller technique représentant  le Gouverneur a remercié les responsables du projet qui ne ménagent aucun effort pour accompagner le gouvernement dans la formation une ressources humaine de qualité et ainsi pour le développement de notre pays. Le mariage précoce ou la parenté précoce a-t-il ajouté a beaucoup de conséquences sur la santé des jeunes. C’est pourquoi il a invité les élèves à prendre conscience qu’ils doivent  respecter  les prescriptions du gouvernement et respecter ce que leurs parents leur enseignent pour se consacrer pleinement à leurs études car il y a un temps pour chaque chose.

La caravane se poursuivra le 6 avril 2023 avec l’étape de Diébougou.

Dar Flavien DA



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