Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, la Direction régionale de la santé du Sud-Ouest a organisé, le lundi 23 juin 2025 à Gaoua, une rencontre de plaidoyer avec les autorités régionales. Cette initiative visait à partager des informations clés sur la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) et sur la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) prévue pour 2025.
Le paludisme demeure la principale cause de consultation médicale au Burkina Faso et représente un véritable problème de santé publique. Les chiffres livrés par le directeur régional de la santé, Dr Bakary Traoré, lors de sa présentation, traduisent l’ampleur du fléau dans la région du Sud-Ouest. « À la date du 8 juin 2025, 136 588 cas de paludisme simple ont été enregistrés, dont 56 560 chez les enfants de moins de cinq ans. On note également 5 668 cas de paludisme grave, dont 2 361 chez les enfants de cette même tranche d’âge. Malheureusement, la maladie a causé 39 décès, dont 31 chez les enfants de moins de cinq ans », a-t-il indiqué. Bien que ces chiffres soient en baisse par rapport à 2023 et 2024, les efforts se poursuivent avec l’appui des partenaires techniques et financiers de l’État.
Ainsi, depuis 2014, la CPS est reconduite chaque année. En 2025, elle consistera à administrer gratuitement une combinaison de deux molécules antipaludiques aux enfants âgés de 3 à 59 mois, en cinq passages de juin à octobre. « Chaque passage durera quatre jours, et la prise des médicaments se fera en trois jours successifs », a précisé Dr Traoré. Les interventions se tiendront dans tous les lieux susceptibles d’abriter des enfants : villages, concessions, marchés, hameaux de culture, etc. Le calendrier est le suivant : P0 (26 au 29 juin), P1 (24 au 27 juillet), P2 (21 au 24 août), P3 (18 au 21 septembre) et P4 (16 au 19 octobre).
Parallèlement à cette opération, une campagne de distribution gratuite de MILDA sera conduite. Il s’agit de la sixième du genre au Burkina Faso. L’objectif est de porter le taux d’utilisation des moustiquaires de 61 % en 2021 à 80 % d’ici à la fin de 2025. La campagne se déroulera en deux étapes : un dénombrement des ménages pendant 15 jours, suivi de la distribution des moustiquaires durant six jours.
Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Siaka Barro, a salué l’initiative et invité l’ensemble des autorités administratives, religieuses et coutumières à s’impliquer pleinement. « J’attends de vous un accompagnement sans faille pour faire reculer l’incidence du paludisme à travers la mise en œuvre intégrale du paquet d’activités de la CPS 2025 et de la campagne MILDA », a-t-il exhorté.
L’objectif affiché par le Burkina Faso est l’élimination du paludisme d’ici à 2030. Pour ce faire, les populations sont invitées à assainir leur cadre de vie, à éliminer les gîtes larvaires et à dormir systématiquement sous moustiquaire imprégnée.
Antoine BICABA