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Les Echos du Sud-Ouest

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Les Ecoles de la relève sportive : le creuset des futurs champions du Burkina Faso


Le ministère des sports, des loisirs et de l’Autonomisation des jeunes, a mis en place des écoles de formation pour la relève sportive dans les 13 régions du Burkina Faso. Des centres qui accueillent des futurs athlètes de 10 à 12 ans repartis dans plusieurs disciplines. Le sud-ouest a été retenu comme région pilote de ce projet. Après environ deux ans d’existence des motifs de satisfaction se dégagent même si le bout du tunnel est encore loin à atteindre.

  

Du diagnostic fait par les spécialistes du ministère des sports en 2018, sur instruction du l’ex ministre des sports Daouda Azoupiou, il ressort que le sport burkinabè dans son ensemble avait mal à sa base notamment les petites catégories. Et comme une bâtisse la fondation est primordiale, et c’est dans cette logique, qu’est né le projet de la relève sportive, nous confie le secrétaire technique de la relève sportive Laedia Geofroy Ouédraogo. Après réflexion et conception , le projet a été adopté en conseil de ministre le 19 Avril 2019.

Le projet a consisté au recrutement d’enfants de 10 à 12 ans à former pendant 5 ans en régime externat. La région du sud- ouest a été choisie comme la région pilote de ce projet, et le lancement est intervenue à Gaoua, la capitale de la région du sud-ouest le 15 février 2020.Les autres région ont suivis le pas, et à ce jour on dénombre 26 écoles opérationnelles dans tout le Burkina ,reparties dans plusieurs disciplines sportives(football ,volley-ball, hand-ball, lutte traditionnelle, le cyclisme ,le basket ballet l’athlétisme. « Chaque région a choisi le football plus une autre discipline, les entrainements se font trois fois dans la semaine en fonction de la disponibilité des enfants ».

La région du sud-ouest, la région pilote de ce projet   a choisi le football et le handball comme disciplines à pratiquer. Après environ deux ans de fonctionnement le bilan à mi-parcours est encouragé. « Nous avions démarrés les entrainements avec des enfants motivés et très disciplinés, » nous rassure le coach adjoint en football de l’ecole de formation de la relève sportive de Goua, Alassane Drabo. Même engouement du côté de la discipline handball ,même si l’encadreur reconnait un faible engouement des enfants au départ . « Au début ce n’était pas évident coté engouement, les enfants sont plus pour le football. Ce qui est normal et on l’a compris au départ parce que le hand-ball était nouveau pour la plupart. Avec le temps nous les avions fait visualiser des séances de matchs de haut niveau, là ils ont perçus que le spectacle est aussi possible comme en football » affirme le coach principal de la relève sportive handball de Gaoua, Oumarou W.Simporé.

Après plusieurs mois de formations, pour jauger le niveau d’acquisition des pensionnaires, des compétitions ont été organisées entre ces écoles de la relève sportive et d’autres centres de formations. « Pour notre première participation à la compétition nationale à Ouagadougou, nous avions gagné tous nos matchs. Les gens ne s’attendaient pas à un tel résultats, parce que ils ne s’attendaient pas à voir un tel talent en province. Même notre dernière compétition à Bobo-Dioulasso c’est aussi le même succès , à part les clubs de Ouaga qui nous titillent un peu ,nous sommes au-dessus du lot ».De l’avis d’un pensionnaire en hand-ball ,élève en classe de 6e ,Tegawendé Belem « nous sommes allés joués avec d’autres équipes ,le premier match au débout on avait peur ,mais quand le jeu à commencer nous avions vu que nous pouvions les gagner ,et c’est ce que nous faisons quand on a match ,et on s’entraine régulièrement, parce que nous voulons continuer à gagner chaque fois ».

Au football ,les pensionnaires commencent aussi à laisser leur marque en défiant les équipes des grands centres. « En Aout 2020, lors d’un stage de renforcement de capacité, un tournoi avait été initié pour permettre aux enfants de se frotter. Le sud-ouest a terminé premier à l’issue de la compétition, et le niveau affiché par nos enfants a été apprécié part la majorité des participants qui étaient de la qualité de football développé par les enfants. Ce qui nous a permis de savoir que nous sommes sur la bonne voie » avoue Alassane Drabo le coach adjoint en football, de l’école de formation de la relève sportive de Gaoua.

Des Difficultés existent 

La première grosse difficulté, est le régime externat du centre, affirme M.Drabo.Nos pensionnaires sont des élèves ,avec des emplois du temps qui peuvent à tout moment ,ce qui se répercutent sur les entrainements de certains joueurs ,ajoute-t-il. A tous ceux-ci il faut adjoindre les retards dus à l’éloignement du site d’entrainement du domicile de certains enfants.

Pour mieux apprécier l’évolution des pensionnaires, les encadreurs ont besoin de compétitions entre écoles de la relève sportive, parce que la compétition est capitale après un temps d’entrainement, nous rappelle Alassane Drabo. Le matériel de travail également est à renforcé, surtout le matériel de travail de coordination, rappelle M.Drabo.

Les difficultés seront jugulées progressivement, rassure le secrétaire technique de la relève sportive Laedia Geofroy Ouédraogo. « Pour les difficultés d’ordres matériels nous travaillions à chercher des partenaires pour nous renforcer ce que le ministère fait déjà ». Pour avoir plus de compétions nous allons faire jouer les enfants en zones (4), avant de les regrouper pour une phase nationale, ce qui va les permettre d’avoir plus de matchs, tout en demandant aux fédérations de les laisser participer à leurs compétitions sans capitaliser leurs résultats » ajoute-t-il.

Les petites catégories, un investissement sûr

Pour un résultat probant de ces écoles de formations de la relève sportive, le secrétaire technique de la relève sportive Laedia Geofroy Ouédraogo recommande « un investissement des parents de ces pensionnaires, un travail régulier et une effectivité des petites catégories dans les clubs de sport, toutes disciplines confondues, et surtout faire preuve de patience, parce que le succès est assuré si toutes les étapes de la formation de l’enfant sont respectées ».

Boubacar TARNAGUIDA



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