«Dialogue politique en santé : les leaders communautaires de la Cité du Bafuji s’engagent pour l’élimination du paludisme». C’est sous ce thème que les leaders communautaires se sont réunis cet après-midi du 17 Mai 2024 dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina/Gaoua pour discuter de la question du paludisme dans le Sud-Ouest. Cette cérémonie est placée sous la présidence de la première autorité de la région du Sud-Ouest, Boureima Savadogo représenté par Robert Zoungrana, Secrétaire Général de la Région. Elle a connu la présence effective de Digbèté François Youl, représentant du chef de canton et de l’évêque de Gaoua Modeste Kambou. L’objectif principal de ce plaidoyer organisé par le Secrétariat Permanent pour l’Elimination du Paludisme en partenariat avec PROPEL Health est d’obtenir l’engagement des autorités administratives, des leaders coutumiers et religieux, des leaders de la société civile, des leaders du secteur privé et des partenaires techniques et financiers pour l’élimination du paludisme par un dialogue inclusif au niveau régional.
C’est dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire sans précédent au Burkina Faso que le Secrétariat Permanent pour l’Elimination du Paludisme de concert avec PROPEL Health et le Ministère en charge de la santé au Burkina ont initié ce dialogue de concertation pour esquisser des pistes de solution afin d’engager et de mobiliser les communautés pour parvenir à l’élimination du paludisme dans le Sud-Ouest en particulier et au Burkina Faso en général.
Ce dialogue s’est tenu en marge de la commémoration de la Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme sous le thème « Genre, équité en matière de santé et de droit humain ».
Pour atteindre leur but, deux projection-vidéos ont été faites. L’une par le Secrétaire Permanent pour l’élimination du paludisme, Sidzabda Kompaoré et l’autre par Docteur Bakary Traoré, Directeur Régional de la Santé et de l’Hygiène Publique dans le but d’édifier la population et les premières autorités communautaires sur l’état des lieux de la maladie dans le Sud-ouest afin de montrer à quel point il est plus que jamais nécessaire de prendre en main le problème du paludisme dans la région. Les cibles principales sont les enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Elles présentent un taux élevé de cas simples et graves de la maladie. Pour cela, il est plus que nécessaire de déployer des stratégies, des efforts conséquents pour mettre un terme au paludisme sur la terre de Bafuji, afin de promouvoir la santé comme un droit humain. Ce plaidoyer permettra de renforcer l’engagement des communautés de la ville de Gaoua pour l’élimination du Paludisme.
Ainsi, dans la lutte pour l’élimination du paludisme, le Ministère de la santé est en partenariat avec PROPEL Health qui s’occupe de la gouvernance, du financement de la santé de la mère et de l’enfant, de la santé communautaire et de l’élimination du paludisme. Il a pour premier responsable Docteur Salou Ida Kagoné. Pour elle, en tant que partenaire technique et financier, il est donc de leur devoir d’accompagner le Ministère dans ses actions de lutte contre le paludisme. «Les partenaires techniques et financiers sont là pour accompagner les priorités du ministère. C’est pourquoi il était de notre devoir d’être là aujourd’hui pour apporter notre pierre à ce grand rendez-vous d’élimination du paludisme» a affirmé Docteur Ida Salou.
Dans un pays comme le nôtre, tout se construit autour du dialogue et ce n’est pas Ida Salou qui dira le contraire. « Tout se construit autour du dialogue. Quand vous voyez les plus grandes guerres, après on parle de traité de paix. Et pour parler de traité de paix, ça veut dire que les gens se sont assis autour d’une même table et se sont parlé» a-t-elle poursuivi. Pour l’élimination du paludisme elle pense que c’est la meilleure option de réunir les leaders communautaires et coutumiers pour conjuguer ensemble les efforts et intelligences.
Une cause noble
Le Secrétaire Général de la Région, Robert Zoungrana qui a présidé cette cérémonie pense que la lutte contre le paludisme est une lutte transversale et multi sectorielle. Il croit également que le paludisme sera éradiqué dans les années à venir. «C’est une lutte qui nous interpelle. C’est une lutte transversale. Nous pensons que nous pouvons effectivement éliminer cette maladie. Et nous pensons qu’en 2030, le paludisme sera éradiqué. Et pour l’éradiquer, il faut s’y prendre à temps » a affirmé le SGR.
Le Secrétaire Permanent pour l’élimination du paludisme Docteur Sidzabda Kompaoré quant à lui, en faisant l’état des lieux du paludisme, trouve que le résultat escompté ne durera plus pour longtemps car actuellement, les chiffres sont plus ou moins satisfaisants. Il croit également que si toutes les stratégies sont bien appliquées, on ne parlera plus du paludisme dans la cité de Bafuji et personne ne mourra de paludisme au Burkina Faso. Toujours selon lui, c’est une maladie qui est non seulement évitable mais dont le traitement est accessible.
Au regard de la nécessité de l’élimination du paludisme, l’évêque Modeste Kambou affirme qu’il sera désormais plus que jamais engagé dans cette bataille. « C’est une obligation pour moi après tout ce que j’ai entendu. Alors, je suis vraiment dans l’obligation de m’engager beaucoup plus pour l’élimination du paludisme. Moi-même je suis un paludéen, alors je pense que ce qui a été présenté comme stratégies pour pouvoir éliminer le paludisme de notre Burkina Faso en partant de Gaoua, je pense que je suis prêt à m’engager pour cela » a-t-il confié. C’est la même trompette qu’ont embouché les coutumiers à travers Digbèté François Youl qui a soutenu que le chef de canton se dit prêt à accompagner cette initiative qui vise à assurer à la population une bonne santé.
Cette cérémonie s’est soldée par la signature des engagements entre les différents acteurs.
Wonomana DA
