A l’appel de la CCVC et de la CGTB, les populations de Gaoua à l’instar de celles des autres villes du Burkina Faso ont battu le pavé pour protester contre la hausse des prix des hydrocarbures décidée par le gouvernement. Les protestataires ont parcouru les artères de la ville de Gaoua avant de remettre leur message au secrétaire général de la province du Poni Oumarou Sandwidi.
Le rassemblement a eu lieu sous les manguiers des funérailles du secteur 4 de Gaoua, lieu de départ de cette marche de protestation. Fonctionnaires, commerçants, travailleurs du secteur informel auxquels se sont joints des élèves ont parcouru les artères de la ville. Ils tenaient des pancartes où sont inscrites leurs revendications et scandaient des slogans où ils fustigent les mesurent qui tendent à augmenter le coût de la vie. Ils se sont rendus au Haut-Commissariat où ils ont remis un message au Secrétaire Général de la province, Oumarou Sandwidi qui a représenté le Haut-commissaire. Dans ce message, les protestataires réclament entre autres le retour aux anciens prix des hydrocarbures, la relecture de la structure des prix des hydrocarbures conformément aux conclusions de l’atelier interministériel de détermination des prix des hydrocarbures de juillet 2009 à Bobo-Dioulasso. Un audit indépendant de la SONABHY et de la SONABEL impliquant les structures de lutte contre la corruption, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales. 
Pour eux, les arguments évoqués par le gouvernement pour justifier l’augmentation des prix des hydrocarbures ne sont pas convaincants. « D’abord sur le motif de l’effort de guerre évoqué par le Ministre du commerce monsieur Harouna Kaboré, c’est curieux de savoir qu’aucune déclaration de guerre n’a été officiellement annoncée dans notre pays par le gouvernement » a dit Bertrand Dabiré qui a lu la déclaration. La situation financière de la SONABHY est pour eux un argument également fallacieux car en juin 2018 lors de l’assemblée générale des sociétés d’état, la SONABHY a présenté des bénéficies de plus de 26 milliards. Enfin, ils estiment que la hausse du prix du baril de pétrole sur le marché mondial, est un alibi utilisé par le gouvernement. Le cours actuel du pétrole aurait dû entrainer selon eux une diminution du prix des hydrocarbures. « Au lieu d’une augmentation du prix des hydrocarbures au Burkina Faso, le litre du carburant devrait normalement être vendu à la pompe à 346,3 F » ont-ils soutenu. Ils se disent déterminés à contrecarrer de façon ferme cette mesure impopulaire jamais égalée.
Après avoir remis leur message aux autorités les marcheurs sont repartis dans l’ordre et la discipline à leur base. Les responsables se sont dits satisfaits de la mobilisation. Une conférence publique était également à l’ordre du jour de la présente journée de protestation. Elle a été animée par Grégoire Traoré secrétaire général national du SNAID sur le thème « Etat de la politique fiscale au Burkina Faso : enjeux et perspectives ».
Dar Flavien DA
