Jeune miroir du Djôrô: Sami Nicolas de l’informatique à la fiscalité, itinéraire d’un bâtisseur discret et résilient

De l’Université Polytechnique de Bobo à la direction d’un fonds national, le parcours de Sami Nicolas force l’admiration. Rigueur, humilité et engagement ont jalonné l’itinéraire de ce haut fonctionnaire burkinabè, dont l’ascension témoigne qu’au-delà des titres, la volonté et l’éthique demeurent les meilleurs passeports vers la réussite.

Quand il évoque son parcours, Sami Nicolas ne parle pas de chance, mais de choix lucides, souvent coûteux, toujours assumés. Aujourd’hui Directeur Général du Fonds National de Solidarité et de Résilience Sociale, il revient sur un chemin sinueux, marqué par des virages audacieux, une foi inébranlable dans le travail, et une soif constante d’apprendre.

Une trajectoire plurielle, mûrie par les circonstances

« Je ne voulais pas que l’abandon du cycle d’ingénieur en informatique soit vu comme un échec », confie-t-il d’emblée. L’université n’était pas sa destination initiale. Jeune bachelier, il aspirait à une carrière dans les finances publiques et tente sans succès le concours d’entrée à l’ENAREF dès la classe de 1re. Ce revers ne le décourage pas. Après avoir brièvement intégré le prestigieux cycle des ingénieurs analystes-programmeurs de l’ESI, il opte pour une autre voie : celle du service public.

Une décision dictée par un désir profond d’utilité et de stabilité. « J’avais soif de travailler au plus vite, surtout en tant que financier », explique-t-il. Et c’est finalement son entrée dans le corps des inspecteurs des impôts qui ancre son identité professionnelle. Plus tard, le goût pour le droit fiscal et la rigueur des textes le pousse à reprendre les études jusqu’au doctorat en droit.

Des obstacles, mais pas d’alibi

Sur son chemin, Sami Nicolas a rencontré des vents contraires. Des années de militantisme syndical ont parfois ralenti sa progression académique. « J’étais plus confronté aux influences politiques de l’époque », confie-t-il avec recul. Mais jamais il ne se pose en victime : « Il fallait modérer le jeu et avoir une vie professionnelle exemplaire. »

C’est d’ailleurs dans l’équilibre entre vie professionnelle et poursuite des études qu’il trouve l’un de ses plus grands défis : « Suivre les cours au même rythme que les étudiants attitrés, tout en assumant mes fonctions, n’a pas été simple. »

Une vocation : servir avec intégrité

De tous les postes occupés — inspecteur des impôts, chef de brigade d’enquêtes fiscales, cadre à la direction du contentieux — c’est celui de fiscaliste qui l’a le plus façonné. Il y découvre une passion pour la justice économique, la régulation et la lutte contre la fraude.

Aujourd’hui, à la tête du Fonds National de Solidarité et de Résilience Sociale, il redonne un autre sens à son engagement. « J’éprouve beaucoup de plaisir à apporter des solutions aux personnes vulnérables et aux déplacés internes. »

Une leçon de vie pour la jeunesse

À ceux qui pensent que la réussite dans la fonction publique est réservée à quelques privilégiés, il répond sans détour : « Il faut se départir de ces affirmations du type « ce n’est pas le champ du papa de quelqu’un. » La clé, c’est la ponctualité, l’assiduité, l’engagement. »

Ses valeurs fondamentales ? La crainte de Dieu, la sincérité, et l’exigence constante envers soi-même. « Le succès, dit-il, doit être un sacerdoce. Il ne s’achète pas, il se mérite.»

Un regard tourné vers l’avenir

Pour Sami Nicolas, l’histoire ne s’écrit pas au passé. Elle se prolonge dans l’action collective. « Le travail libère », martèle-t-il. Il en est convaincu : si chaque jeune burkinabè œuvre avec détermination dans son domaine, « nous finirons par bâtir une Nation indépendante et prospère.

À travers ce portrait, « Jeunes miroirs du Djôrô » met en lumière un homme dont la réussite ne repose ni sur le bruit, ni sur les raccourcis, mais sur une boussole intérieure faite de discipline, de service et de foi en l’avenir. Une source d’inspiration silencieuse mais puissante, pour une jeunesse en quête de repères solides.

Dalou Mathieu Da

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x