Dans la région du Djôrô, de nombreux jeunes se tournent vers l’auto-emploi pour assurer leur avenir. Si certains s’investissent dans le commerce, l’élevage, la maçonnerie ou la peinture, d’autres explorent des activités moins courantes mais tout aussi porteuses. C’est le cas de Palé Sansan Philémon, jeune entrepreneur spécialisé dans le lavage et le repassage des vêtements à Gaoua.
Breveté, Philémon a découvert ce métier en 2017, inspiré par les besoins des fonctionnaires en service dans son village natal, Périgban. Faute d’électricité, il utilisait alors le fer à charbon. « Au village, notre major aimait repasser ses habits, et comme il n’y avait pas d’électricité, nous utilisions le fer à charbon », se souvient-il.
Après avoir travaillé aux côtés de son frère aîné, puis dans l’atelier de couture de sa sœur, Philémon décide de franchir un cap. En novembre 2018, il ouvre sa propre blanchisserie au secteur 8 de Gaoua. Son sérieux, son sens de la propreté et sa responsabilité l’aident à se faire une place. « C’est un domaine qui me plaît beaucoup, car il faut rendre les habits propres et bien repassés », confie-t-il.
Une activité qui crée de la valeur
Aujourd’hui, son entreprise ne se limite pas à répondre à ses propres besoins. Philémon contribue à la réduction du chômage en offrant des opportunités d’emploi à des élèves, des étudiants et même à certaines femmes. « Ce métier est rentable. J’ai pu m’offrir un moyen de déplacement et une demeure », témoigne-t-il fièrement.
Le parcours n’a toutefois pas été sans difficultés. Entre pertes accidentelles de vêtements, brûlures, délestages ou critiques parfois ironiques, Philémon a connu des épreuves. Mais sa détermination reste intacte, conscient de la valeur de son travail.
Des ambitions pour l’avenir
Jeune visionnaire, il nourrit de grandes ambitions. Il souhaite transformer sa blanchisserie en un véritable centre de pressing, doté d’équipements modernes, et développer des services de lavage et de repassage à domicile. « Dans un futur proche, je veux créer un centre de pressing pour former des jeunes, et disposer de machines à laver pour élargir mes services », explique-t-il.
Palé Sansan Philémon appelle la jeunesse à croire en elle-même et à s’investir dans l’entrepreneuriat : « Il n’y a pas de sous-métier. Tout travail bien fait mérite son salaire, il ne faut jamais le négliger. » Il invite également les autorités et les partenaires à soutenir les jeunes porteurs de projets, rappelant que beaucoup voient leurs rêves freinés par le manque de financement.
Rosalie HIEN & Alizèta Sawadogo ( stagiaires)