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Les Echos du Sud-Ouest

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Grossesses précoces et mariages d’enfants dans la Bougouriba: La direction régionale des droits humains du Sud-Ouest tire la sonnette d’alarme au lycée provincial de Diébougou


 Ce jeudi 25 février 2021, le lycée provincial de Diébougou a servi de cadre pour la tenue d’un plaidoyer sur les grossesses non désirées en milieu scolaire. Le personnel administratif, enseignants et parents d’élèves ont pris part à cette activité initiée par la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-Ouest .

Après le lycée provincial Bafuji de Gaoua, de Batié, et des établissements secondaires de la région,  la direction régionale des droits humains du sud-ouest a mis le cap sur le lycée provincial de Diébougou ce 26 Février. Dans cet établissement, la direction régionale est venue parler des grossesses précoces en milieu scolaire et les mariages d’enfants.

Le proviseur du lycée provincial de Diébougou, Sansan SIB a salué cette initiative. Il   a souligné que la situation des grossesses non désirées est une triste réalité. L’établissement dont il a la charge a enregistré seize (16)  et dix (10) cas de grossesses respectivement au cours des années scolaires  2018-2019 et 2019-2020.

Embouchant la même trompette, la communicatrice du jour Elisabeth PALENFO assisté du conseiller en droits humains Ibrahim Traoré a permis aux acteurs de l’éducation présents dans la salle de se ressourcer sur des notions de grossesse précoce, grossesse non désirée, mariage précoce, mariage forcé et mariage arrangé. Elle n’a pas manqué d’évoquer les causes, les conséquences et les solutions. On peut retenir de cette communication qu’une grossesse précoce est une grossesse qui intervient lorsque la future maman est mineure. Une grossesse non désirée est une grossesse due à l’absence ou à la défaillance d’une méthode contraceptive. Quant au mariage forcé, c’est le fait de contraindre deux (02) personnes à contracter une union dans laquelle au moins un des conjoints n’est pas consentant. Le mariage arrangé est un mariage dans lequel les deux (02) parties consentent à être assistées de leurs parents ou d’une troisième partie pour trouver un époux ou une épouse.

Madame Palenfo est revenue également sur les causes de ces phénomènes. Il s’agit entre autre de la faiblesse ou la mauvaise  communication sur la sexualité, les viols, l’influence des médias et des réseaux sociaux, la persistance des pesanteurs socioculturelle, l’influence des sites d’orpaillage etc. Ces causes ont pour conséquences la baisse de rendement scolaire, les abandons, les avortements clandestins, la faible scolarisation des filles, les marginalisations sociales. Au niveau des solutions ELisabeth PALENFO propose la sensibilisation des parents sur le renforcement de l’éducation, du suivi, de l’encadrement , soutien économique et scolaire des enfants surtout les filles.

A la fin de la présentation, les participants ont échangé à battons rompu et la représentante de la vie scolaire à savoir madame KARANTAO a saisi l’occasion pour donner la situation du phénomène dans le lycée provincial pour cette rentrée scolaire 2020-2021. Pour cette rentrée scolaire, le lycée provincial a déjà enregistré un (01) cas de mariage précoce et sept (07) cas de grossesses dont trois (03) non désirées et quatre (04) désirées. Pour l’attachée en droit humain et principale communicatrice du jour, madame PALENFO Elisabeth : » C’est un sentiment d’une mission bien accomplie. Les acteurs de l’éducation ont  participé activement à cet atelier. » Il faut noter que monsieur Ibrahim TRAORÉ , conseiller en droit humain a assisté madame PALENFO dans cette communication.

En rappel  la législation au Burkina Faso condamne de telles pratiques. selon la loi N° 25-2018/AN du 31 MAI 2018 portant code pénal au Burkina Faso en son Article 531-4: « Est puni d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans quiconque contraint une personne au mariage. La peine est d’un emprisonnement de 1 à 3 ans si la victime est mineure. Le maximum de la peine est encouru si la victime est âgée de moins de 13 ans. »

Issouf Sanfo correspondant communal



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