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Les Echos du Sud-Ouest

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Gestion des conflits fonciers au Burkina Faso : Mercy Corps dresse le bilan de la phase II du projet PILand à Gaoua


Les 19 et 20 février 2025, la salle polyvalente de Gaoua a accueilli l’atelier de bilan de la phase II du projet PILand, une initiative portée par Mercy Corps avec le soutien de ISF/FCDO. Cet atelier vise à évaluer les réalisations et résultats obtenus au cours de cette phase et à définir des perspectives pour une gestion plus participative et inclusive des conflits fonciers dans la région du Sud-Ouest. L’événement a rassemblé les acteurs clés des communes concernées et s’est tenu sous la présidence de Lucien Guéguéré, Haut-Commissaire de la province du Poni.

 

Pendant deux jours, les participants issus des trois communes de Kampti, Gbomblora et Bouroum-Bouroum suivront avec attention le bilan physique et financier de cette phase du projet. Les responsables du projet leur présenteront les acquis en matière de prévention et de résolution des conflits, ainsi que les appuis fournis aux activités agricoles et d’élevage.

Durant les neuf mois d’activités, le projet PILand a permis de prévenir et de résoudre sept conflits dans les neuf villages d’intervention. Plus de 4 000 personnes ont bénéficié des actions du projet, notamment par la facilitation de l’accès à l’eau potable grâce à la réalisation de cinq forages. Un bilan jugé satisfaisant par Harouna Zampou, responsable national des programmes de Mercy Corps au Burkina Faso :« Avec l’appui des autorités administratives, des services techniques et le soutien financier du gouvernement britannique, nous avons contribué à la prévention et à la résolution des conflits fonciers. Nous avons également renforcé la résilience des communautés face aux effets du changement climatique sur leurs moyens de subsistance. En neuf mois, nous avons investi près de 350 millions de francs CFA. Parmi les 4 000 bénéficiaires directs, environ 700 personnes, regroupées au sein de 13 coopératives, ont été formées et soutenues par des équipements et des semences pour améliorer la production agricole et favoriser l’autosuffisance alimentaire. »

Lucien Guéguéré, haut-commissaire du Poni, insiste déjà sur la nécessité d’assurer la pérennisation du projet, qui contribue efficacement à la gestion des conflits et au bien-être des communautés :« Ce projet innovant a posé les bases d’une gestion foncière plus inclusive, participative et équitable. En plus des causeries éducatives, des théâtres-forums et des ateliers de formation, le projet PILand a permis la résolution de litiges fonciers dans plusieurs villages. Nous sommes pleinement satisfaits des résultats obtenus. »

Les populations bénéficiaires, quant à elles, saluent l’intervention de Mercy Corps et témoignent de l’impact positif du projet sur l’apaisement des tensions foncières. Oho Da, l’un des bénéficiaires, partage son expérience :« Avant, nous étions souvent confrontés à des querelles liées à la terre, sans savoir comment les résoudre. Grâce au projet, nous avons été formés aux stratégies de résolution des conflits. Aujourd’hui, nous constatons une nette diminution des litiges fonciers dans notre village, et nous arrivons à régler les différends à l’amiable. En plus, Mercy Corps nous a dotés de bas-fonds aménagés, de jardins, de matériel agricole et d’ustensiles de cuisine. Nous leur sommes très reconnaissants. »

Mercy Corps ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon Harouna Zampou, l’organisation travaille activement à mobiliser de nouvelles ressources afin de prolonger et d’élargir l’initiative :« Nous sommes dans une dynamique de continuité et espérons obtenir une phase III sur une durée plus longue. Cela nous permettrait d’étendre le projet à d’autres communes, voire à d’autres régions du Burkina Faso. »

À travers le projet PILand, Mercy Corps ambitionne d’accompagner le gouvernement burkinabè dans ses efforts pour instaurer un environnement de paix et de sécurité, où les communautés prennent en main leur propre développement. Les responsables du projet encouragent ainsi les populations à préserver les acquis et à poursuivre la promotion du dialogue pour une gestion pacifique et durable des conflits.

Antoine BICABA & Wono DA



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