Les populations de Dossa, un village situé dans la commune de Malba, province du Poni, dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso, ont célébré le Nouvel An le 8 janvier 2024. À travers des chants et des danses traditionnelles, elles ont marqué leur attachement à la sauvegarde et à la transmission de leurs richesses culturelles, un engagement qui perdure depuis cinq ans.
Depuis 2019, les habitants des villages de Dossa Bouroundi et Dossa Badala se retrouvent chaque 8 janvier à Dossa pour célébrer ensemble le Nouvel An. Cette fête, qui s’étend sur trois jours, met en lumière leur patrimoine culturel à travers des danses traditionnelles au rythme du Kuor, du Bôôr et du balafon.
Selon Ollo Kambou, membre du comité d’organisation, cet événement vise à pérenniser les valeurs culturelles :
« C’est l’occasion pour nous de valoriser notre culture et d’empêcher qu’elle disparaisse. Nos parents pratiquaient fièrement nos traditions. Aujourd’hui, nous remarquons que beaucoup de ces valeurs se perdent. Nous avons donc initié cette célébration pour transmettre notre héritage culturel à la jeune génération, qui est fortement influencée par le modernisme. »
En marge des danses, la fête est aussi marquée par des découvertes culinaires traditionnelles propres au peuple Birifor. Cependant, le constat reste préoccupant, comme le souligne Da Bahierbo :
« Nous constatons que nos jeunes, surtout les filles, semblent se détourner de nos pratiques culturelles. Par exemple, elles ne savent plus écraser la farine sur la meule ou préparer les mets locaux. Si cette tendance continue, nos traditions culinaires risquent de disparaître. »
Un hommage aux FDS et VDP
Profitant de l’occasion, les organisateurs ont rendu un vibrant hommage aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi qu’aux Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), qui œuvrent pour la sécurité du pays.
« Que Dieu donne force et courage à nos vaillants soldats qui veillent, parfois au péril de leur vie, pour que nous puissions célébrer dans la quiétude. Notre arme à nous, c’est la prière afin que les mânes de nos ancêtres veillent sur eux », a déclaré Ollo Kambou.
Un appel à l’union culturelle
Le comité d’organisation a lancé un appel à tous les Burkinabè pour multiplier les initiatives de valorisation de leurs cultures respectives. Les organisateurs espèrent enrichir les prochaines éditions de la fête du Nouvel An avec davantage d’activités.
Antoine Bicaba & Wonomana DA