Titulaire d’une licence en sciences de l’information et de la documentation, Matènè Dembélé est une jeune entrepreneure évoluant dans la restauration à Gaoua. Fondatrice de URCHA Multiservices, elle a su faire preuve de résilience depuis le lancement de son activité en 2020. Malgré des débuts difficiles, elle s’épanouit aujourd’hui pleinement dans son domaine et nourrit de grandes ambitions pour l’avenir. Découvrons son parcours inspirant.
Après l’obtention de son baccalauréat, Matènè Dembélé poursuit des études en sciences de l’information et de la documentation à Koudougou, où elle décroche sa licence en 2017. Elle enchaîne ensuite plusieurs stages en entreprise, mais en 2019, elle décide avec sa sœur, Ramata Dembélé, de se lancer dans la restauration, une passion familiale.
Avant d’embrasser cette voie, les sœurs apprennent les secrets de la cuisine auprès de leur mère, elle-même restauratrice. « Nos débuts n’étaient pas faciles. Nous n’avions pas d’ustensiles, nous utilisions ceux de maman. Elle nous a beaucoup soutenues », se remémore Matènè.
Malgré les défis, leur initiative rencontre un certain succès, ce qui amène chacune à évoluer individuellement. Matènè Dembélé installe alors son propre restaurant dans le quartier Tielkan à Gaoua et élargit progressivement son menu. « Au début, je ne vendais que de l’attiéké. Aujourd’hui, nous proposons une variété de plats : attiéké, salades, poisson carpe braisé, aloco, pommes de terre frites, poulet grillé, etc. », précise-t-elle.
Les défis d’une jeune entrepreneure
Se lancer dans l’entrepreneuriat n’a pas été une mince affaire pour Matènè Dembélé. Cependant, avec du travail et de la détermination, elle commence à voir les fruits de ses efforts. « Je peux me réjouir de ce que j’ai accompli. J’ai pu acquérir une bonne partie du matériel nécessaire à mon activité », confie-t-elle.
Aujourd’hui, elle emploie une personne et ambitionne de faire grandir son entreprise. « Mon espace actuel est trop petit pour accueillir mes nombreux clients. J’aimerais ouvrir un grand restaurant où je proposerais également des mets locaux », explique-t-elle.
En parallèle, elle cherche à se positionner sur des marchés institutionnels : « Jusqu’ici, je n’avais pas formalisé mon entreprise, ce qui compliquait l’accès à certains contrats. Actuellement, je suis en train de régulariser ma situation et je pourrai bientôt soumissionner pour des marchés. »
Bien que chacune suive désormais son propre chemin, Matènè et sa sœur Ramata continuent de collaborer sur certains projets, notamment la décoration et la pâtisserie. En plus de la restauration, Matènè s’est aussi essayée à la vente de vêtements avant de se concentrer pleinement sur sa passion. Toutefois, elle continue de satisfaire une clientèle fidèle en prenant des commandes de koko-donda.
Un message d’encouragement aux jeunes filles
Malgré son jeune âge, Matènè Dembélé se veut un modèle pour les jeunes filles qui souhaitent entreprendre. Elle leur adresse un message fort : « Il faut oser se lancer, se fixer des objectifs et des limites, mais surtout s’armer de courage. Chaque client a son humeur, et c’est à l’entrepreneur de savoir s’adapter. Pour cela, il faut avant tout aimer son travail. »
Avec sa détermination et son amour pour la cuisine, Matènè Dembélé incarne l’audace et la persévérance d’une génération qui refuse de baisser les bras face aux défis de l’entrepreneuriat.
Antoine Bicaba & Wono DA