La filière d’étude même si elle ne définie pas entièrement le devenir des étudiants, elle influence un tant soit peu le choix de leur métier de vie. Bien s’orienter à l’université est pour l’étudiant ce qu’est le choix de conjointe pour l’homme. C’est une étape où le nouveau bachelier devrait trancher entre l’avis des parents, la suggestion des enseignants et amis du lycée et sa propre volonté. Ils sont donc nombreux à se jeter dans l’incertitude des filières choisies par manque d’informations fondamentales sur les différentes filières. À l’université Joseph Ki ZERBO et Nazi Boni,nous avons donné la parole à des étudiant(e)s pour comprendre leur appréciation de leurs filières d’études et les ambitions qu’ils nourrissent. Pour la plupart de nos interlocuteurs, point de regret sur leur orientation.
Dabiré Astride. Étudiante en master II pharmacie
« Je ne regrette pas mon choix. Ma philosophie est que tout ce qui m’arrive doit m’arriver. Je ne dis pas que ma filière est la meilleure mais en gros c’est ce dans quoi je me sens. Je dis aux petits frères que si c’était à refaire, j’aurais choisi pharmacie. Si c’était toujours à refaire, j’auraie choisi pharmacie. Lorsque je faisais mes choix, c’était le premier de mes choix. Heureusement, j’ai été orientée dans ce domaine là. De passage je remercie mon parrain qui a bien voulu me prendre sous son aile, m’a aidé et continue de m’aider à grandir dans ce domaine. »
Kambiré Banguesèbre. Titulaire d’une licence en anglais, Étudiant en année de licence de gestion des ressources humaines. ( Joseph Ki ZERBO)
« Toutes les filières sont utiles pour ceux qui y vont par passion et ambition. J’ai été orienté sur mon premier choix à savoir l’Anglais.
Je n’étais pas aussi bon en anglais au départ, mais ma passion pour la chose m’a amené à m’y mettre pour désormais être titulaire d’une licence en anglais sans même reprendre un semestre. L’ anglais est avant tout une langue, et vu son ampleur dans le monde je voyais que sa maîtrise serait une grande ouverture d’esprit pour moi. Parlant de satisfaction, je dirais que oui mais pas à 100%. Je trouve que je suis incomplet car le monde actuel est de plus en plus focalisé sur des connaissances pratiques que je n’aurai jamais, si je me concentre rien que sur l’anglais. J’ai viré pour une licence en GRH l’année passée, donc je vais probablement progresser dans le même domaine pour le master. »
Adolphe Hien, étudiant en troisième année de philosophie (Université Joseph Ki ZERBO )
«Dans mes choix pour l’orientation, la philosophie occupait la 4e et la 12e places. Je suis aujourd’hui plus que satisfait de cette filière d’étude. C’est le meilleur choix pour moi et je ne le regrette point.
Mes ambitions pour cette filière, c’est d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au Doctorat et je suis plus que déterminé pour relever le défi.
Ce qui me fait aimer cette filière c’est qu’elle embrasse tous les domaines du savoir. Depuis le lycée, lorsque j’ai été en contact avec cette discipline, j’ai su que c’était ce qu’il me fallait. Mais après le BAC, cette aspiration a fait l’objet de critiques défavorables. Certains de mes proches ont voulu me convaincre de ne pas la choisir comme filière, car elle est difficile, et il n’est pas évident de terminer la licence, disaient-ils. Mais moi je suis resté sur ma position et finalement ça a été un succès.
En plus, ce qui me plaît dans cette discipline, c’est qu’elle a développé mon esprit critique et me permet de mieux comprendre mon entourage.»
KAMBOU Dahiwèrèma Luc, étudiant en année de licence des Lettres Modernes à Nazi Boni
Après le bac, ma filière actuelle occupait la première place parmi les douze choix que j’ai faits. Pour être franc avec mes objectifs, je dirai que je suis fier de ce choix. J’adore les lettres et les arts. Je suis passionné de livres. D’ailleurs c’est ce qui justifie mon premier choix. En revanche, je le regrette légèrement parce que les règlements ont été changés dès notre arrivée au campus, de sorte qu’il n’y ait plus de choix unique de spécialisation dans une des sous branches de la filière, chose que nos devanciers n’ont pas connu. Alors je voyais déjà mon rêve se noyer, parce que mon objectif en venant dans cette filière était de faire le cinéma ou le journalisme. On accumule des cours qui ne répondent pas au profil des domaines auxquels nous souhaiterions nous aventurer. Pourtant dès la première année, on pouvait déjà se spécialiser. Quand on pense, et on réfléchit à tout cela, on remet souvent en cause notre choix. Pour ce qui est de mon ambition, je pense que je ne l’ai pas encore changée ; je rêve toujours de devenir un grand homme du cinéma africain, aussi sur le plan national que international. Pour cela je tiens toujours le coup, espérant toujours qu’après cette » licence robotique » , je saurai me lancer dans mon domaine de rêve : Le cinéma ou le journalisme.»
Somé Sansan ✍️