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Les Echos du Sud-Ouest

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Enseignement post-primaire :Un déficit de 724 enseignants dans la région du sud-ouest


La rentrée scolaire s’annonce à grand pas. L’année scolaire précédente a été émaillée de manifestations dans la plupart des établissements de la région du sud-ouest pour insuffisance de personnels enseignants. Qu’en est-il pour cette rentrée, Bafujiinfos est allé à la rencontre du directeur régional de l’enseignement post primaire Sankaon Somé. D’autres sujets ont été abordés lors de l’entretien. Lisez plutôt !

Bafujiinfos.com : Quel bilan peut-on faire de l’année scolaire écoulée ?

L’année qui s’est achevée a été marquée par la crise sécuritaire, sanitaire et la grogne sociale. Les cours ont été suspendus en Mars et reprogrammé en Juin. Les directives données par le ministère ont permis d’achever le programme pour les élèves des classes intermédiaires. Les cours se sont poursuivis avec les élèves en classe d’examen. En terme de bilan on dira que le sud-ouest a fait un bon résultat au BEPC . De la 5ème place en 2019 nous sommes revenus au 3ème rang. Pour ce qui concerne le BAC nous maintenons notre première place au niveau national. Les résultats de mon point de vue sont satisfaisants

Bafujiinfos.com : Qu’est ce qui peut expliquer ce succès au BEPC et au BAC  dans la région du sud-ouest ?

Je peux dire qu’il y’a deux aspects. Dans un premier temps, il y a les initiatives déployées par la direction. Les encadreurs sortent tôt sur le terrain pour des suivies pédagogiques. Cette stratégie amène le personnel enseignant à se donner au maximum. Deuxième aspect, la jeunesse des enseignants, c’est un atout important qu’il ne faut pas ignorer. Ils arrivent très jeune et ont envie de prouver et surtout donne le meilleur d’eux même afin de ne pas échouer à leur certification. L’autre revers de la médaille, c’est qu’après l’ancienneté acquise, les gens quittent la région. Malheureusement on ne profite plus de l’expérience acquise.

L’année dernière des élèves ont manifesté dans toute la région pour exiger l’affectation des enseignants. Qu’en est-il du déficit des enseignants ?

Le déficit d’enseignant est une réalité. Pour la Bougouriba nous avons un déficit de 154 enseignants, au Ioba 306, dans la province du Noumbiel 64 et le Poni 200. Le total fait 724 enseignants. Les disciplines qui sont concernées sont l’anglais, la philosophie, la physique chimie, EPS, les mathématiques et le Français.

Malgré ce déficit des enseignants quittent la région ?

Effectivement nous avons plus de 30 enseignants qui quittent la région et 1 encadreur de philosophie est affecté dans la région. Actuellement nous fondons l’espoir avec les affectations des élèves professeurs. La hiérarchie est au courant de ce déficit et donne l’assurance de solutionner le problème.

Des enseignants se plaignent d’être écartés pour les corrections des examens au BEPC et au BAC. Qu’est ce qui justifie une telle décision ?

Normalement on ne devrait pas évoquer ce sujet. Je voudrais vous dire que dans le cadre du BEPC ,nous faisons tourner les effectifs. Un enseignant peut corriger cette année et l’année prochaine, il n’est pas concerné. A cela s’ajoute l’augmentation des effectifs à travers les affectations chaque année. C’est pareil pour le BAC. Cependant je vais donner des précisions. Des syndicats ont décidé de boycotter les cours et la tenue des conseils de classe. Si les cours n’ont pas été achevés, s’il n’y a pas eu de conseils, il n’y aurait pas eu d’examens. Ceux qui peuvent se plaindre ce sont les syndicats qui ont décidé d’accompagner le gouvernement pour achever le programme et tenir les examens. C’est logiquement que des gens soient écartés

Parlons de la vacation, il semble que vous devez 900 millions de vacation ? Qu’en est il ?

Ce n’est pas vrai, mais le montant est cas même élevé. L’Etat envoie chaque année des fonds pour payer la vacation mais ça ne suffit pas. Il faut noter qu’il y a des aspects pervers dans la gestion de la vacation. Il y a du faux . Des encadreurs sont allés sur le terrain et ont relevé des irrégularités. Par exemple des cours ont été dispensés des dimanches et des jours fériés. Et lorsqu’on essaie de faire la confrontation avec les cahiers de registre, il n’y a pas de cohérence. Il ressort des sorties terrain des encadreurs que certains responsables d’établissements sont de connivences avec les enseignants. C’est le faux à mon avis qui explique cette somme faramineuse au niveau de la vacation. Lorsque nous dressons les états financiers, une fois à Ouagadougou les services du ministère de l’économie rejettent.

Que faut-il faire pour résoudre ce problème ?

C’est d’abord inviter à la responsabilité de chaque acteur notamment ceux du secteur de l’éducation. En plus de ça je demande aux associations des parents d’élèves à venir à la rescousse des établissements pour la gestion de la vacation. Les collectivités territoriales sont aussi interpellées. Ils ont un rôle important à jouer dans ce sens.

Votre dernier message

 C’est un merci à l’endroit de tous les partenaires autorités, collaborateurs et partenaires sociaux qui font de leur mieux pour qu’on ait un système éducatif performant. Les choses ne se sont parfois pas roses mais nous devons persévérer malgré les difficultés. J’invite chaque acteur à s’investir pleinement pour permettre à la région d’avoir un rang honorable dans le classement.

 Dalou Mathieu Da



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