Le mardi 29 octobre 2024 à Ouagadougou, les députés de l’Assemblée Législative de la Transition ont donné un quitus favorable au projet de loi portant révision de la Constitution consacré au changement de la devise du pays des hommes intègres. Ce retour à la devise ‘’La Patrie ou la mort, nous vaincrons’’ vise selon les autorités gouvernementales à renforcer le sentiment patriotique et de conformer les dispositions de la Constitution à l’usage et à la volonté populaire. Cette action gouvernementale est appréciée par les populations. Les Gaouavillois donnent leurs avis à l’occasion d’un micro trottoir réalisé par Bafujiinfos.com.
Désormais, partout ailleurs au Burkina Faso, et sur n’importe quels documents, l’on ne verra et ne lira plus ‘’Unité-Progrès-Justice’’ mais, ‘’La Patrie ou la mort, nous vaincrons’’. Ainsi en a décidé le gouvernement du MPSR II avec à sa tête le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè. Cette décision parmi tant d’autres selon le gouvernement, vient affirmer le sentiment patriotique et l’acceptation patriotique du sacrifice suprême pour la nation comme l’a souhaité le Conseil National de la Révolution (CNR) du Capitaine Noël Isidore Thomas Sankara (1983-1987). Cette devise malgré son abandon en 1997, demeure toujours dans la mémoire des citoyens burkinabè intègres. Elle est devenue plus que jamais un symbole fort et parlant dans la conscience du burkinabè surtout avec l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré. La preuve en est qu’aujourd’hui, on ne peut écouter un discours officiel ou un patriote sans entendre ‘’La Patrie ou la mort, nous vaincrons’’ avec le poing fermé, symbole de fierté et d’engagement sans faille pour la patrie.
Les populations apprécient cette décision à sa juste valeur car non seulement elle rime avec la vision actuelle du pays mais, galvanise également. Pour l’activiste Djo Papy Hien, les Burkinabè attendaient depuis fort longtemps. « Cette devise a trop tardé. Normalement, on devrait l‘adopter depuis longtemps pour l’adapter à la réalité. Nous sommes du pays des hommes intègres, et quand on parle de l’intégrité, il y a tout dedans. Donc cette devise est la bienvenue et je suis fier quand je prononce ‘’La patrie ou la mort, nous vaincrons’’ », déclare-t-il. Cette devise contribuera à changer moralement les citoyens car « l’enfant depuis la cellule familiale et l’école primaire, grandira avec ‘’la patrie ou la mort, nous vaincrons et saura que la patrie est au-dessus de tout. Donc ça forme le burkinabè à se battre pour le bien être de sa patrie », poursuit-il.
De l’avis de certains historiens, on n’a fait qu’officialiser cette devise qui était jusque-là officieuse. Avec un Bac+3 en poche, l’historien en formation Donyinou Palenfo approfondie son analyse. En effet, il pense qu’on a juste rendu quelque chose d’officieux en officiel. Car selon lui, on ne pouvait écouter un discours d’un burkinabè, quel que soit sa classe sociopolitique sans entendre ‘’la patrie ou la mort, nous vaincrons’’.
Autrefois dans les régimes passés on le disait pour dire. Mais, aujourd’hui, elle a de l’essence comme au temps de la révolution 1983-1987. « Le choix a été opéré pour répondre à l’appel des Burkinabè. Ça sonne fort et cela pourrait être un signe d’éveil de conscience pour plus d’un. Son impact est qu’on s’en servira pour galvaniser la jeunesse, l’éduquer dans un sens de patriotisme, de civisme d’autant plus qu’il y a une éducation civique qui est instaurée dans le curricula de l’enseignement. Donc, c’est déjà un point de départ, mais il faut que d’autres éléments viennent s’agriffer pour donner du tonus nécessaires pour ce sursaut patriotique », clarifie, Donyinou Palenfo.
Pour Ali Hema, géographe en 3e année de formation, ce changement vient réaffirmer l’attachement des hommes intègres à leur patrie. « Si on ramène la devise du père de la révolution, je pense que c’est une chose salutaire car aujourd’hui, chaque Burkinabè termine toujours ses prises de paroles par ‘’La patrie ou la mort, nous vaincrons’’. En disant ceci, chaque Burkinabè ressent une certaine fierté et une certaine intégrité en lui », déclare-t-il.
Loin d’être un simple slogan, cette devise fait appel à l’unité nationale et surtout à la volonté de libération de la domination étrangère. Le Burkina Faso appartient aux Burkinabè donc, il revient aux Burkinabè de défendre la terre de leurs ancêtres. « Ce changement apportera un changement qualitatif dans la mentalité et dans la vie socio-économique et politique des Burkinabè car cela va permettre à tout un chacun de ne pas céder à la facilité et la corruption. Cette devise prépare l’esprit du Burkinabè contre les forces du mal », a indiqué Ali Hema.
Pour monsieur Somé, enseignant de philosophie, l’ancienne et la nouvelle devise s’entremêlent. A l’en croire, ‘’la patrie ou la mort, nous vaincrons’’ signifie que tout citoyen burkinabè doit être engagé dans la lutte pour la sauvegarde de sa patrie. Mais cette sauvegarde doit nécessairement impliquer l’unité, le progrès et la justice. « Déjà à l’hymne nationale, nous finissons par dire ‘’la patrie ou la mort nous vaincrons’’, ce qui est déjà inculqué dans les mémoires des Burkinabè », a-t-il conclu.
Wonomana DA