Après un mois d’apprentissage intense et de découvertes musicales, les rideaux sont tombés ce dimanche 31 août 2025 sur la deuxième édition de Harmonie des Vacances. Initié par le mélomane et acteur culturel San Luciano Coulibaly, ce camp a offert à une trentaine d’enfants âgés de 6 à 15 ans l’opportunité d’explorer les secrets de la batterie, du piano, de la guitare et du djembé.
Du 30 juillet au 31 août 2025, la cour de l’Aumônerie des Lycées, des Grandes Écoles et de la Jeunesse s’est transformée en véritable conservatoire. Les jeunes apprenants, d’abord timides, ont vite trouvé leurs marques. Entre frappes hésitantes sur le djembé, doigts maladroits sur le clavier, accords fragiles à la guitare et baguettes vacillantes sur la batterie, les progrès furent notables à la clôture. « Ce que les enfants ont démontré ce soir m’a vraiment émerveillé », confie San Luciano Coulibaly.
La cérémonie de clôture a été un véritable festival de sons et de mélodies. Devant parents et invités, les enfants ont présenté des morceaux soigneusement répétés : rythmes envoûtants de djembé, solos de batterie et douces mélodies au piano. Applaudissements nourris, cris de joie et sourires radieux ont ponctué l’événement, traduisant la fierté des familles et la satisfaction des organisateurs.
À l’origine, l’initiative visait non seulement à donner un sens constructif aux vacances des enfants en leur transmettant l’amour de la musique, mais aussi à préparer la relève. « Nous l’avons initiée pour les enfants que j’ai appelés la relève culturelle. Il était nécessaire de former ceux qui viendront nous remplacer demain », explique l’initiateur.
Depuis son lancement, Harmonie des Vacances bénéficie du soutien constant de Dr Alain Wilfried Combasséré, promoteur de la pharmacie des Collines de Gaoua. Parrain des deux éditions, il justifie son engagement : « C’est une occasion d’occuper les enfants et de préparer l’avenir afin que tous ces instruments envoyés au niveau de l’église puissent être utilisés ». Et d’ajouter, satisfait : « Je n’ai pas de mots. Je suis tout simplement très comblé. En un mois d’apprentissage, c’est très appréciable ».
Une édition marquée par des soutiens
Cette deuxième édition a connu un éclat particulier avec la présence remarquée de Akpièrtiza Dabiré, premier vice-président de la délégation spéciale régionale du Djôrô, par ailleurs patron de l’édition. Séduit par le travail accompli, il a salué l’initiative : « J’ai été édifié et je pense que ce sont des projets à soutenir, car il fut un temps où il fallait se rendre à Bobo-Dioulasso ou à Ouagadougou pour former les enfants à la musique. Si aujourd’hui, dans notre région, nous avons de telles structures, il nous appartient de les encourager ».
Malgré les succès enregistrés, des défis persistent : manque de matériel, faibles ressources financières et nombre limité d’inscriptions. Mais San Luciano Coulibaly, engagé et déterminé, continue d’avancer avec le soutien du parrain et de quelques bonnes volontés. « Notre espoir est d’avoir un centre qui nous appartienne. Si nous disposons d’un lieu d’apprentissage, nous sommes prêts à travailler toute l’année », affirme-t-il.
De son côté, le parrain a réitéré sa disponibilité : « Tout ce que nous souhaitons, c’est que ça puisse perdurer et que nous ayons toujours les moyens d’accompagner Harmonie des Vacances pour le bonheur de tous ».
Plus qu’un apprentissage musical
Au-delà de la technique, ce camp a permis aux enfants de renforcer leur confiance en eux, de développer l’esprit d’équipe et de s’initier à la discipline artistique. Une dimension soulignée par le vice-président de la délégation spéciale du Djôrô, qui a invité les parents à inscrire davantage leurs enfants : « Nous devons susciter ces vocations en nos enfants ».
La soirée s’est achevée dans une ambiance conviviale, mêlant chants improvisés, rires et promesses de retrouvailles pour la prochaine édition. Mais une conviction s’impose : Harmonie des Vacances mérite d’être institutionnalisé et soutenu, afin de devenir un véritable creuset de formation artistique et citoyenne. À travers chaque note jouée et chaque sourire esquissé, c’est l’avenir culturel et social d’une génération qui se construit à Gaoua.
Wonomana DA