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Les Echos du Sud-Ouest

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 Député Norbert SOME : Pour les élections à venir, je travaille pour que le parti puisse bien s’imposer


Intégré dans l’enseignement en 1978 puis licencié sous la révolution pour des faits de grève en 1984, Norbert SOMÉ connaîtra des moments difficiles dans sa vie avant d’être réintégré dans la fonction publique. Aujourd’hui il est député à l’Assemblée nationale au compte de la province du Noumbiel. Bafujiinfos est allé échanger avec l’honorable en vacance à Batié.

Bafujiinfo: Qui est Norbert SOME ?

Norbert SOMÉ : je suis l’honorable Norbert SOMÉ, député du Noumbiel pour le compte du MPP. Enseignant de formation, j’ai été admis à faire valoir mes droits à la retraite en janvier 2018. Mais avant ça j’étais enseignant à Nabadogo dans le département de Sabou et après huit années passées je suis rentré chez moi à Batié où j’ai fait un an à l’école de Bambassou, puis je suis allé à la circonscription d’éducation de base de Batié 1 où j’étais gestionnaire des ressources humaines et c’est au cours de mon séjours que j’ai entrepris de faire de la politique.

Bafujiinfos: Parlez-nous  un peu votre parcours scolaire et professionnel

Norbert SOME : j’ai fréquenté l’école A de Batié où je suis sorti avec mon Certificat d’étude primaire et je suis allé au collège en 1974 au CEG de Banfora. En 1978 j’ai eu mon BEPC. Après l’obtention du diplôme j’ai fait immédiatement le concours des 100 premiers IA (instituteur adjoint) recrutés au Burkina et je suis admis. Nous avons fait un stage à Ouagadougou et j’ai été affecté à Nouna. Et en 1984 pour des faits de grève, j’ai été licencié. Ce n’était pas facile mais dans toute chose c’est la détermination et vos pensées positives. Après le licenciement je suis parti jouer dans l’équipe de  l’ASFB à Bobo. Par la suite il fallait que je revienne dans mon village pour goûter aux réalités du village et peut-être apprendre mieux. C’est pourquoi je suis revenu à Batié où je cultivais, je jouais à l’équipe provinciale et j’étais le capitaine. Et  je faisais aussi du théâtre, je pense qu’on a fait quelque chose qui a plu au défunt président Thomas SANKARA à Gaoua. Il nous a invités à jouer notre pièce à la maison du peuple. La pièce était intitulée : « le peuple n’est pas dupe  » « un extrait : » Tirfilè est devenu instituteur dans un village non loin du sien. Dix ans sont passés depuis cette année-là un vent étrange souffle sur komiduor village natal de Tirfilè. Oui mes amis, savez-vous que tout le monde peut être député ? Le savez-vous et oui chaque père en brousse veut que son fils lettré soit député dans le grand hémicycle de l’Assemblée nationale. Puyant le rhum, le grans et le vin, laissant le bas peuple avec sa faim. Partout la colère populaire gronde, elle court dans les quartiers populeux des villes. Éclatera-t-elle?  Je vous laisse deviner. Car j’estime que la meilleure nourriture spirituelle est celle que l’esprit humain se développe lui-même. Laissez donc balader votre imagination. La mienne lasse de pérégrinations inutiles vous convie à une certaine clémence si vos découvertes sont vraies ». Mais malheureusement à l’approche en 1987, il y’a eu le coup d’État et la pièce n’a pas été jouée. Et après le coup d’État, nous avons été repris, moi j’étais affecté à l’école B de Batié où j’ai fait trois ans, puis j’ai demandé à aller dans le Kénédougou précisément dans le Tanandjala où j’ai pris une première promotion de 36 élèves qui ont bien fini aux examens, et  aujourd’hui ces trente-six travaillent. Puis quatre ans à Sokoroni où j’ai relevé aussi le niveau. Enfin je suis allé à Nabadogo dans le département de Sabou comme directeur pour huit ans de service.

Bafujiinfos: comment a commencé votre vie politique ?

Norbert SOME : Le texte de la pièce théâtrale m’a beaucoup inspiré à m’ingérer dans les affaires de la politique. Tout au cours de mon séjour à Batié j’ai entrepris d’être dans la politique. J’ai commencé par le CDP et par la suite avec la création du MPP, j’étais le secrétaire général de la section  provinciale. Et à la faveur des élections législatives de 2015 je suis élu député du MPP au Noumbiel.

Bafujiinfos: Que peut-on retenir de votre séjour à l’Assemblée nationale ?

Norbert SOME: Très sincèrement mon séjour à l’Assemblée nationale dans les premiers moments était difficile. Pour quelqu’un qui n’a jamais fait l’Assemblée ne  pouvait maîtriser les contours des différents aspects logistiques et matériels. Là-bas, il faut avoir d’abord des notions parce qu’on n’est pas intégré. Lorsqu’on demande tel poste tu te dis qu’il faut attendre hors il ne fallait pas le faire car il faut rentrer tôt dans les structures. Néanmoins, je pense qu’à l’Assemblée actuellement je suis très bien outillé à travers les formations. Les travaux à l’Assemblée que ce soit rédiger une loi, voter les lois nous sommes capables de le faire maintenant, donc c’est déjà bien pour cette nouvelle école que nous sommes en train d’entreprendre. J’étais à la commission jeunes éducation santé  et sport, mais aujourd’hui je suis à la commission du genre de l’action sociale et de la santé (CGASS) pour le moment je peux dire que ça va je suis bien intégré.

Bafujiinfos: Qu’avez-vous fait concrètement pour la province ?

Norbert SOME: Pour la province on n’a pas fini de faire. On tire vers la fin du mandat, mais dès notre première année à l’hémicycle, l’église de Batié a été carrelée. Ensuite les musulmans ont reçu des nattes pour les prières. Aussi tous les secteurs de la ville ont reçu des jeux de maillot. L’équipe provinciale en a reçu également et l’union sportive de Batié (USB) a reçu une somme pour s’affilier à la fédération burkinabè de football. La troupe Damar de Batié a reçu une tenue de danse, la troupe de théâtre, un appareil de sonorisation. Le festival lèdar, le tournoi Maracaña sont autant d’activités que j’organise pour la province. J’entretiens de bonnes relations aussi au niveau de l’Assemblée avec les députés de la majorité comme de l’opposition.

Bafujiinfos: Bientôt ce sont les élections, si ce n’est pas un secret quelles seront vos ambitions ?

Norbert SOME: Pour les élections à venir, je travaille pour que le parti puisse bien s’imposer, mon objectif est que le président soit élu d’abord puis un grand nombre de communes et de députés. Pour ma part, je ne peux pas me prononcer sur ma candidature. Comme je le disais dans notre pièce chaque père veut que son fils lettré soit député dont c’est vrai il y en a certains qui ont des intentions politiques donc en temps opportun on le saura.

Bafujiinfos : un message pour la diaspora de Batié.

Norbert SOME: Je déplore le fait que les Batiélais ne reviennent pas voter ici. Hors ailleurs quand il y a les élections la diaspora descend en masse pour voter mais à notre niveau c’est un ou deux personnes qui viennent voter. Donc,  j’interpelle la diaspora à venir lors des élections, ce n’est pas pour me voter mais pour soutenir la province, la commune ou le village. S’ils ne viennent pas c’est comme la solidarité n’est pas agissante.

Entretien réalisé par

Sié Lamine Kambou



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