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Les Echos du Sud-Ouest

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Délinquance juvénile à Gaoua: Des parents jugés pour négligence dans l’éducation de leurs progénitures


Trois mineurs ont été arrêtés pour des faits de cambriolage et de vol à Gaoua. N’étant pas majeurs, ce sont leurs parents qui ont comparu ce mardi 4 février 2025 devant le Tribunal de Grande Instance de Gaoua pour répondre de leurs actes. Ils sont accusés de laisser errer leurs enfants, de jour comme de nuit, sans surveillance ni occupation, favorisant ainsi leur basculement dans la délinquance.

Les faits remontent à quelques jours. Deux des mineurs, tous âgés de 10 ans et déscolarisés, se sont introduits chez une dame sous prétexte de demander de l’eau pour se rafraîchir. Profitant de son inattention, ils ont subtilisé son sac à main contenant la somme de 18 000 F CFA. Après leur départ, la victime a constaté le vol et s’est lancée à leur poursuite. Elle est parvenue à les rattraper et à alerter leurs parents. Une fois son sac récupéré, elle a constaté la disparition de 10 000 F CFA.

Interrogés, les enfants ont avoué avoir agi sur les ordres d’un autre mineur, âgé de 15 ans, actuellement en détention. Leur mode opératoire consistait à sillonner les maisons et magasins pour profiter de l’inattention des propriétaires et commettre leurs larcins.

Des parents dépassés par la situation

Face au tribunal, les parents des deux mineurs ont tenté de se défendre. Ils expliquent que leurs enfants ont refusé d’aller à l’école malgré de nombreuses tentatives pour les y ramener. En dernier recours, ils les ont inscrits à des formations professionnelles, notamment en mécanique, mais ces derniers préféraient vagabonder plutôt que de se rendre à leur apprentissage.

Dibal (nom d’emprunt), l’un des pères prévenus, exerce comme couturier à Gaoua. Il affirme avoir été surpris de recevoir une convocation l’accusant de négligence et de complicité indirecte dans des actes de banditisme commis par son enfant. Il se justifie en expliquant que son travail ne lui permet pas de surveiller son fils en permanence, bien qu’il subvienne à ses besoins.

De son côté, Sami (nom d’emprunt), père du second enfant de 10 ans, explique que son fils a été confié à sa grand-mère après sa séparation avec la mère de l’enfant. Cette dernière affirme faire de son mieux pour l’éduquer, mais semble impuissante face à ses écarts de conduite.

Une responsabilité parentale engagée

Le président du tribunal a rappelé aux parents leur obligation légale de scolariser leurs enfants jusqu’à l’âge de 15 ans et a souligné que tout manquement à cette responsabilité pourrait entraîner des poursuites judiciaires.

Le procureur du Faso, estimant que les faits de négligence parentale et de mise en danger de mineurs étaient avérés, a requis une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 250 000 F CFA contre les parents des deux enfants. Le verdict sera rendu le 11 mars 2025.

Antoine BICABA



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