Loropéni, 23 juin 2025 – La commune rurale de Loropéni, dans la province du Poni, a célébré la 10e édition de la Journée de l’excellence dédiée à la promotion de la langue kaansa, également connue sous le nom de langue des Gan. Organisée par un comité local engagé, cette initiative vise à valoriser les langues nationales à travers un concours d’expression écrite et orale.
Suspendu depuis 2019 en raison de la crise sécuritaire, ce programme lancé en 2008 renaît avec cette édition de reprise. L’objectif principal est de raviver l’intérêt pour une langue en perte de vitesse. « Ce sont des personnes formées dans le cadre de séances d’alphabétisation », explique Yao Farma, responsable du projet, soulignant ainsi l’impact positif de ces formations sur la préservation et l’usage de la langue kaansa.
Quatorze candidats, dont une seule femme, issus de centres d’alphabétisation, ont pris part à cinq épreuves : dictée, rédaction, résolution de problèmes, mots croisés et lecture. L’événement a bénéficié du soutien financier de SIL-Burkina (Société Internationale de Linguistique), qui entend faire du kaansa un outil fonctionnel d’expression orale et écrite dans la vie quotidienne.
À l’issue des compétitions, les dix meilleurs candidats ont été récompensés. Les prix comprenaient des vélos, des t-shirts, des documents en langue kaansa, des téléphones portables équipés d’applications de traduction, ainsi que des enveloppes financières allant de 5 000 à 30 000 F CFA. Ces récompenses visent à encourager la persévérance et l’excellence.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée en présence des autorités coutumières et religieuses, ainsi que du premier vice-président de la délégation spéciale, représentant le préfet de Loropéni. Tous ont salué la résilience des organisateurs et invité les communautés Gan à renforcer leurs efforts pour sauvegarder leur langue, pilier essentiel de leur identité culturelle.
Pour Yao Farma, les lauréats représentent une relève capable de produire des contenus en langue kaansa dans des domaines tels que l’agriculture, la santé ou l’élevage. Rendez-vous est pris pour la 11e édition, espérée plus inclusive et mobilisatrice.
Soulama Alassane, correspondant