.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Crise entre la cour royale Gan et l’église protestante : La hache de guerre définitivement enterrée


Le samedi 12 Septembre 2020 s’est déroulé au palais royal de Obiré, une cérémonie de réconciliation entre le palais royal et la communauté évangélique de Loropéni. La médiation entamée par un comité de sages a porté ses fruits. Elle fait suite à l’exhumation d’une femme en Avril dernier qui a occasionné la destruction d’une dizaine d’églises.

La poignée de mains entre le roi gan et le président de l’église protestante évangélique du Burkina Faso Hénoc Sib( en chemise Faso Dan Fani) a constitué l’acte  fort de la cérémonie de réconciliation entre la communauté évangélique  et la cour royale de obiré . Le porte parole du comité de médiation Sié Félix Ouattara(en boubou tenue traditionnelle) , chef de terre de Diébougou et les parents à plaisanterie des cascades ont imposé la main pour sceller la réconciliation et le retour de la paix.

Le gouverneur de la région du sud-ouest Emmanuel .W. Zongo accordant une interview à la presse.

Bien avant cet acte fort, la cérémonie de réconciliation a été ponctuée par des discours. Le porte-parole du comité de la réconciliation, Sié Félix Ouattara Chef de terre de Diébougou a rendu un vibrant hommage aux membres du comité pour les sacrifices consentis depuis le mois d’Avril jusqu’à ce jour. Il a surtout reconnu la hauteur d’esprit de sa majesté et du premier responsable de l’église protestante Hénoc Sib. Son discours prononcé en Dioula était emprunt d’émotions et de vérité. En effet Sié Félix Ouattara a demandé à la communauté royale Gan d’extirper de ses rangs les fauteurs de troubles. Ce même discours de vérité a été également adressé à la communauté protestante. Sa majesté Sié Félix Ouattara n’a pas manqué de souligner que la tolérance et le respect mutuel doivent régner entre les adeptes des différentes religions.

Le tout nouveau gouverneur de la région du sud-ouest a dit toute sa joie et sa reconnaissance à l’ensemble des acteurs qui ont œuvré pour le retour de la paix. Emmanuel W. Zongo a salué la maturité d’esprit des deux communautés. « Chacune de ses communautés a fait preuve de sagesse et de dépassement de soi. Avoir un cœur qui pardonne n’est pas un signe de faiblesse mais plutôt une preuve de maturité ». Le gouverneur de la région a saisi l’occasion pour lancer un appel à l’endroit des fils et filles du sud-ouest à la tolérance, à l’acceptation de la diversité religieuse et culturelle.

Le président du conseil régional du sud-ouest Marcel B Da était le représentant du gouvernement dans le comité de réconciliation. Pour lui, l’accord retrouvé pour le retour de la paix est très significatif. « Nous venons de très loin et grande est ma joie, personne ne pourra nous indexer en disant qu’au sud-ouest qu’on ne s’entend pas ».

La photo de famille avec le comité des sages et sa majesté le roi Gan de Obiré à la fin de la cérémonie de réconciliation

Selon le roi Gan, cette journée restera une journée mémorable. « Il n’y a rien de tel que la paix et la réconciliation ». Sa majesté a également signifié qu’il n’est pas seulement le roi des protestants, des catholiques ou des musulmans mais qu’il appartient à toute la communauté .

La cérémonie de réconciliation a connu la présence effective d’autorités dont le tout nouveau gouverneur de la région du sud-ouest Emmanuel. W Zongo et de Lankoandé Amassi un représentant de la fédération des églises et missions évangélique du Burkina . Le comité de médiation est composé du chef de terre de Diébougou, du chef de canton de Gaoua, de l’évêque du diocèse de Gaoua, du président de la communauté musulmane de Gaoua, de deux membres de l’association des ressortissants Comoé-Kénédougou-Cascades (COKELE) les parents à plaisanterie, du président du conseil régional du sud-ouest. Eclatée courant Avril dernier, la crise a occasionné la destruction d’églises.

Des églises bientôt reconstruites

Le président de l’église nationale et le porte parole du roi Gan effectue la pose de la première des églises détruites à Loropéni

Après la cérémonie de réconciliation, le comité de médiation et la délégation qui l’accompagne s’est déporté à Loropéni pour la pose de la première de la reconstruction des douze églises saccagées. Là ,de nombreux fidèles attendaient les autorités. C’est l’évêque du diocèse de Gaoua qui prend la parole devant les chrétiens. Monseigneur Modeste Kambou a évoqué les fruits de l’esprit que sont l’amour , la joie, la douceur et la tempérance. Ces éléments doivent guider la vie du chrétien. Il a sur la base de ces fruits de l’esprit exhorté les fidèles à cultiver la paix et la tolérance.

Le président de l’église protestante évangélique Hénoc Sib n’ a pas manquer de saluer la disponibilité du comité des sages pour la résolution de la crise. S’agisssant des églises à reconstruire M. Sib explique que la mobilisation des ressources se poursuit. « Pour le moment, nous avons pu mobiliser 60 millions sur les 100 millions évalués pour la reconstruction de ces églises. Dans un premier temps, nous allons commencer par l’église de Loropéni-centre qui va coûter environ 18 millions, et le financement est acquis. Ensuite, celle de Logonsso qui coûtera 20 millions ». C’est après les discours que le président Hénoc Sib et le porte -parole du roi Gan ont  effectué la pose de la première sous le regard des autorités et des chrétiens présents. La plantation de l’arbre de la réconciliation a clos la cérémonie.

Dalou Mathieu DA



Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *