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Les Echos du Sud-Ouest

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Coup d’Etat du 24 Janvier : Les confidences d’un soldat de l’unité spéciale


C’est le week end et nous retrouvons notre soldat dans un coin de la capitale. Après les salamalecks et un verre en signe de retrouvailles, les discussions commencent. Franchement j’étais inquiet pour toi puisque tu étais injoignable pendant cette période. Il n’y avait rien, c’est dimanche matin que nous sommes rentré dans la danse. En réalité, la hiérarchie nous a envoyé en mission pour mater nos frères d’armes qui ont entamer la mutinerie dans la nuit du samedi. Le dimanche matin nous avons encerclé le camp Sangoulé puis nous avons désarmé la garde et rentrer. Les riverains avaient très peur et cela se lisait sur leur visage. Une fois à l’intérieur, nous avons fait plusieurs tirs et nous avons coupé tout lien de communication avec notre hiérarchie. Lisez  plutôt! 

Crédit photos: Opera news

Bafujiinfos.com : Mais pourquoi n’avez-vous pas exécuter la mission de la hiérarchie ?

Soldat de l’unité spéciale : Notre soldat respire quelque peu avant de souligner « Le coup d’Etat était envisagé, il y a longtemps », seulement certains de nos gradés ont demandé que nous patientons. Je précise que ce coup d’Etat a été concocté par les soldats.

Bafujiinfos.com : Mais pourquoi avez-vous pris l’initiative ?

Soldat de l’unité spéciale : Au front c’est nous les soldats qui souffront ce n’est pas la hiérarchie. Comme tu es journaliste, tu connais bien l’histoire de yirgou, solhan et Inata dernièrement. Tu vois comment les soldats meurent comme des mouches, va au cimetière et tu verras que ce sont les jeunes soldats. Nous en avons marre. En préparant notre coup, on avait ciblé trois officiers. Il s’agit du colonel Paul Henri Damiba, Kaboré Cyprien et le Général Minougou Moïse.

Bafujiinfos.com : Pourquoi Minougou dans cette liste pour diriger le pays après votre coup d’Etat ?

Soldat de l’unité spéciale : Le général Minougou est un bon officier. Lorsqu’il était chef d’Etat-major général, il avait la volonté mais le politique et certains officiers aux ordres du pouvoir ne l’ont pas du tout facilité la tâche.

Bafujiinfos.com : Revenons à la journée du dimanche, quelle a été votre réaction lorsque le ministre de la défense intervenait à la télévision nationale ?

Soldat de l’unité spéciale : Nous avons suivi comme vous, nous nous sommes bien évidemment moqués de lui. Il ne pouvait rien dire de bon puisqu’il n’avait rien à dire. Il n’avait aucune maitrise de la situation. Nous avons continué nos tirs mais de façon sporadique jusqu’au soir. Nous n’avons pas voulu perturber le match des Etalons. Une fois le match terminé nous avons continué à nous organiser. Nous avons repris les tirs la nuit et à 22h nous avons commencé à prendre les lieux stratégiques.

Bafujiinfos.com : A quel moment vous êtes allés prendre la télévision nationale ?

Soldat de l’unité spéciale : Je crois que c’est aux environs de 2h du matin, arrivé nous avons dit aux policiers de la BAC de plier bagages. Ils n’ont pas du tout résisté. Nous avons sécurisé la zone et continuer à la patte d’oie chez le président.

Une fois à la patte d’oie on nous a demandé de continuer au 30ème régiment avant de revenir. C’est ce qui a fait que nous n’avons pas pu mettre la main sur le président Kaboré. Arrivé c’était sa femme et ses enfants. Je précise que lorsqu’on arrivait on a vu le cortège qui tentait de quitter la zone. A notre grande surprise, nos collègues qui assuraient la sécurité du président ont ouvert le feu sur nous. Là on s’est dit qu’il fallait riposter.

Soldat de l’unité spéciale : Justement d’aucun parlent de soldats tués est-ce vrai ???

Ce n’est pas vrai. Nous avons blessé trois gendarmes dans la riposte et on a même fait appel à notre infirmerie qui nous suivait dans cette mission. Ils ont été pris en charge avant qu’on les envoient dans des centres de santé. Il y a un qui a eu ses jambes cassées.

Bafujiinfos.com : Quel commentaire sur la riposte de vos collègues qui assurait la sécurité du président ?

Soldat de l’unité spéciale : Ils ont fait leur boulot. Être de la sécurité d’une autorité comme le président, ce n’est pas chose facile.Vous devez mourir à la place de l’autorité s’il le faut. Ils ont fait leur boulot et nous aussi notre job. Même si j’étais à leur place c’est ce que je ferai.

Bafujiinfos.com : Revenons à la suite de votre mission ?

Soldat de l’unité spéciale : De là-bas, nous avons continué à Ouaga 2000 dans une des villas que l’on a envoyé le chef de l’Etat. A notre arrivée, il était exfiltré vers le camp Paspanga de la gendarmerie. Notre équipe a continué une de ses missions. Maintenant on recherchait le patron de l’ANR. Lorsqu’on est arrivé chez lui, il venait juste de bouger. Apparemment, il venait de terminer un plat. Si ce n’est pas une simulation en tout cas. C’était la déception totale. Et même aujourd’hui, nous estimons que nous avons échoué.

Bafujiinfos.com : Pourquoi vous recherchez le patron de l’ANR ?

Soldat de l’unité spéciale : Moi je peux dire que lui là même était à la base de la situation sécuritaire délétère. A plusieurs reprises, il nous a donné de faux renseignements. A la rencontre entre les soldats et le président du Faso, on avait même demandé son départ.

Bafujiinfos.com : Et la journée de lundi, elle a été très longue ?

Soldat de l’unité spéciale : Oui mais c’est dû au fait que le président était gardé par la gendarmerie. Elle n’était pas prête à nous remettre le président sans une garantie absolue. Il nous fallait absolument le président avant de faire la déclaration. Après plusieurs tractations, la gendarmerie a décidé de le remettre en présence d’une autorité morale du pays.

C’est vous qui l’avez obligé à rédiger sa lettre de démission ???

Soldat de l’unité spéciale : Mon frère, je ne réponds plus à tes questions. Tu poses beaucoup de question. Mes collègues et moi ont risqué notre vie et tu viens faire comme si c’était facile. C’est parceque je ne suis pas de bonne humeur aujourd’hui sinon, tu n’allais rien savoir. (rire )

Merci et bon courage.

 

Dalou Mathieu Da

 

 

 



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