La commune de Gaoua est sur le point de franchir une étape décisive dans la conservation de ses documents civils. Ce jeudi 7 août 2025, une équipe de supervision, conduite par la direction du suivi des centres d’état civil, des juridictions et des statistiques, a effectué une visite à la mairie afin de s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de numérisation.
Lancée le 4 août 2025, l’opération de numérisation des actes civils est actuellement en cours dans la commune. Une équipe composée d’agents de la mairie, appuyée par une mission du ministère de l’Administration territoriale, est à pied d’œuvre pour assurer la conservation numérique des données de l’état civil.
Selon Bandaogo Wendpanga Dominique, directeur du suivi des centres d’état civil, des juridictions et des statistiques, cette opération vise à sécuriser des données souvent perdues en raison de la crise sécuritaire qui a entraîné la destruction de nombreuses administrations communales. « Cette mission que nous conduisons vise à créer des supports numériques des registres physiques de l’état civil. Ce sont des documents dans lesquels figurent les actes de naissance, de décès et de mariage de toute la population de Gaoua », a-t-il précisé.
La numérisation se déroule en plusieurs étapes, selon une organisation bien structurée. Depuis la salle des archives, les registres d’état civil sont d’abord répertoriés, puis scannés et enfin enregistrés dans une base de données numérique.
À la date de la visite de contrôle, 948 registres avaient déjà été numérisés sur un total de 1 934. Un travail de longue haleine qui ne se fait pas sans difficultés durant les deux semaines prévues. « Nous rencontrons des registres mal renseignés ou endommagés, ce qui complique leur numérisation. Ces situations poseront inévitablement des défis lors de la saisie », a expliqué Kabré Jean Marc, informaticien.
Cette opération répond à une doléance exprimée par les autorités communales depuis le dernier trimestre de 2024. Pour Siaka Ouattara, président de la délégation spéciale communale, la numérisation permettra de sécuriser durablement des registres fortement dégradés par la manipulation, mais aussi de satisfaire plus rapidement les usagers. « Après l’évaluation de la semaine dernière, nous nous réjouissons du démarrage effectif des travaux en ce début de semaine. En tant que chef-lieu de région, nous accueillons une population importante, et nos services d’état civil sont très sollicités pour l’établissement d’actes divers. Une simple recherche pouvait mobiliser un agent pendant deux à trois jours », a-t-il déploré.
Après une quarantaine de communes comme Tenkodogo, Dédougou ou Koudougou, c’est au tour de Gaoua et de 14 autres localités de bénéficier de cette opération de digitalisation. L’ambition affichée par les autorités est de rendre cette numérisation effective sur l’ensemble du territoire burkinabè d’ici à 2027.
Antoine Bicaba & Wonomana Da