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Les Echos du Sud-Ouest

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Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner


La rentrée scolaire est effective dans la commune urbaine de Gaoua, comme dans les autres localités du pays. Mais force est de constater que plusieurs difficultés existent et entravent la bonne marche des activités pédagogiques, après un mois et demi de cours. Au nombre de ces difficultés, les effectifs pléthoriques dans les classes, le manque de tables-blancs, la non-disponibilité des fournitures scolaires de l’année en cours et la cantine. A la faveur de la décentralisation, la gestion de ces besoins a été transférée aux communes. Si l’objectif de départ était de réduire les temps de livraison de ces consommables scolaires, la réalité sur le terrain est tout autre. Les acteurs se plaignent du retard accusé par la commune pour mettre à leur disposition le matériel nécessaire pour mener à bien les activités pédagogiques.

Commune de Gaoua : Des écoles attendent toujours le minimum pour bien fonctionner

« Les élèves du CP1 sont assis à même le sol »

Les écoles primaires publiques de la commune de Gaoua sont reparties dans deux circonscriptions éducatives à savoir Gaoua 1 et Gaoua 2. La Circonscription d’éducation de base (CEB) de Gaoua 1 est dirigée par l’inspecteur Sylvain Somda qui rassure du bon déroulement des cours. Du côté de Gaoua 2, son responsable, Emmanuel Da, corrobore les propos de son collègue. Néanmoins, ils reconnaissent que les écoles vivent certaines difficultés.

Les deux inspecteurs confient donc que la difficulté majeure est liée aux effectifs pléthoriques dans les écoles primaires publiques de la ville. Elles enregistrent, dans leur majorité, plus de 80 élèves par classe, d’où le manque criard de tables-bancs.

Les enseignants estiment que le cartable minimum dont chaque élève doit bénéficier ne répond pas aux normes. En effet, les fournitures scolaires de l’année en cours ne sont pas disponibles. Les cours ont donc débuté avec le stock de sécurité de l’année scolaire 2017-2018. La cantine scolaire n’est pas non plus disponible.

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Kog Kevin Somda , directeur CEG de Hello

Dans le village de Hello, le directeur de l’école primaire, Sansan Kambiré, résume ces difficultés au manque de tables-bancs et à la qualité de certains cahiers dont les feuilles se détachent seules et certains stylos de couleur qui n’écrivent pas. « Depuis le début des cours, la soixantaine d’élèves du CP1 est assise à même le sol », propos de Sansan Kambiré.

Au Collège d’enseignement général du même village, le directeur, Kog Kevin Somda, dit manquer également de tables-bancs. « Nous étions dans des classes d’emprunt du primaire, le collège nous a été livré sans aucun table-banc. Sur les quatre salles de classes, deux sont équipées en tables-blancs appartenant au primaire qui nous les réclame. Nous travaillons avec un système de double flux : quand deux classes sont en cours, les deux autres attendent dehors et vice-versa ». Wolonirè Sib, un élève de la classe de 4e, témoigne : « Quand la 5e est en classe, nous, nous sommes dehors ; quand nous, on rentre, eux aussi ils attendent dehors… On demande des tables-bancs ».

Les marchés ont été attribués…

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Nouhoun Sombié SG SYNATEB Poni

Pour les retards constatés dans la livraison des consommables scolaires, le chargé de l’éducation de la mairie de Gaoua, Marcelin Kambou, a donné quelques explications. Pour cette année, il a été transféré, pour la cantine scolaire, 69 274 875 F CFA contre 75 000 000 F CFA l’an passé ; 24 999 600 F CFA pour les fournitures, inférieurs au montant antérieur. La mairie a commandé 300 tables-blancs pour le primaire et le post-primaire.

En outre, les marchés ont été attribués. Les fournitures, les tables-blancs et la cantine seront à la disposition des écoles dès la reprise des cours du deuxième trimestre, nous confie Marcelin Kambou. Il ajoute que les 300 tables-blancs ne couvriront pas les besoins exprimés, et à cet effet, le conseil municipal a pris l’engagement l’année prochaine de surseoir à d’autres réalisations au profit de l’éducation.

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une classe du CEG de Hello

Pour minimiser ces retards dans la disponibilité des fournitures, de la cantine et autres matériels utiles dans les écoles, les acteurs suggèrent une anticipation de la part de la mairie. Emmanuel Da, chef de la CEB de Gaoua 2, demande à la mairie la construction d’au moins quatre écoles primaires pour désengorger les écoles centres de la ville.

Quant au secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) section Poni, Nouhoun Sombié, « la résolution de ces manquements résidera dans le sérieux que la mairie accordera à la question de l’éducation. Si la gestion de certains domaines a été transférée aux communes et que les même problèmes persistent à chaque rentrée scolaire, il conviendrait de revoir le processus ».

Un conseiller municipal d’un parti d’opposition, qui a souhaité garder l’anonymat, parle de mauvaise gestion financière. « Par exemple, le marché d’achat de fournitures, de tables-bancs et de construction de salles de classes pour le post-primaire pouvait être lancé en même temps pendant les vacances et non au début de la rentrée scolaire ».

Lefaso.net



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